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KAOHSIUNG

Située au sud-ouest de Taïwan, la métropole de Kaohsiung (Gaoxiong en chinois), dotée d’un grand port international, s’étend sur 154 kilomètres carrés et comptait, en 2005, 1 500 000 habitants.

Le site, baptisé en mandarin Dagou (Takou selon la prononciation locale, déformation du nom d’une tribu locale, les Makatao ou Takow), est peuplé depuis la fin de la dynastie Ming (1368-1644). Les Néerlandais, qui occupèrent la région de 1624 à 1660, nommèrent quant à eux l’endroit Tancoia. Le véritable peuplement du site date de la fin du xviie siècle, époque à laquelle il était appelé Chihou. Port ouvert au commerce international en 1863 sous la pression étrangère, en tant qu’annexe du port d’Anping, plus au nord, Chihou devint un poste de douane en 1864 et se transforma peu à peu en un port important pour la plaine côtière méridionale de Taïwan. Ce splendide port naturel possédait cependant une entrée étroite et parsemée d’écueils rocheux et devait être dragué.

La ville n’acquit son rôle stratégique que sous l’occupation nippone (1895-1945). Les Japonais recherchaient alors un port au sud de Taïwan depuis lequel ils pourraient acheminer vers le Japon les nombreuses matières premières que produisait cette riche région. La ville devint ainsi le terminus méridional de la principale ligne ferroviaire traversant l’île du nord au sud et de vastes travaux furent entrepris dans le port de 1904 à 1907. En 1920, Dagou fut rebaptisée Takao, nom à la prononciation proche dans la langue nippone dont les nouveaux caractères, prononcés Gaoxiong en mandarin et Kaohsiung en taïwanais, avaient un sens plus positif. La même année, la ville obtint le statut de municipalité. Avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, elle servit de base pour de nombreuses campagnes japonaises en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique. L’occupant nippon forma alors des projets extrêmement ambitieux visant à construire de vastes installations portuaires modernes. Parallèlement, le port vit transiter une part grandissante des exportations agricoles de Taïwan à destination du Japon. Vers la fin de la guerre, les Japonais encouragèrent également le développement industriel de la ville.

Après le retour de Taïwan à la Chine en 1945, Kaohsiung connaît un essor rapide. Le port, lourdement bombardé par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, est restauré. Il commence également à accueillir les bateaux de pêche qui croisent dans les eaux des Philippines et d’Indonésie. En raison de son climat principalement, Kaohsiung supplante Keelung (Jilong) en tant que premier port taïwanais. Centre d’exportation de premier plan, il dessert le riche arrière-pays agricole du sud et du sud-est de l’île. Les principales matières premières exportées depuis Kaohsiung sont le riz, le sucre, les bananes, les ananas, les arachides et les agrumes.

Kaohsiung est en outre une grande ville industrielle. D’une superficie de 2 225 hectares, la zone industrielle de Linhai, qui s’étend sur les quais, est achevée au milieu des années 1970. Elle abrite une aciérie, des chantiers navals, un complexe pétrochimique et diverses autres industries. La ville possède également une raffinerie de pétrole, une aluminerie, une cimenterie, des usines d’engrais, des raffineries de sucre, une usine fabriquant des briques et du carrelage, une usine de transformation du sel et une usine de papier. Grâce à l’ouverture d’une zone franche industrielle dès 1966, Kaohsiung a pu attirer des sociétés étrangères qui transforment des matières premières locales avant de les exporter.

Le port se place en 2007 au seizième rang mondial pour le trafic de conteneurs.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. KAOHSIUNG [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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