TAÏWAN [T'AI-WAN] (FORMOSE)

Nom officiel

Taïwan, République de Chine (TW) [n'est plus membre de l'O.N.U. depuis 1971]

Chef de l'État

Tsai Ing-wen (depuis le 20 mai 2016)

Chef du gouvernement

Su Tseng-chang (depuis le 14 janvier 2019)

Siège du gouvernement

Taipei

Langue officielle

Chinois mandarin

Unité monétaire

Nouveau dollar de Taïwan (TWD)

Population (estim.) 23 487 000 (2021)
Superficie 36 197 km²

Taïwan, ou Formose (la « Belle », du portugais ilha Formosa), est une île, aujourd'hui siège de la république de Chine, cependant que la République populaire de Chine la considère comme une partie de son territoire. Elle est séparée de la Chine continentale par un détroit peu profond, large en moyenne de 160 kilomètres (vraisemblablement un fossé tectonique), et est située sur le cercle volcanique et sismique circumpacifique, à mi-distance des Philippines et de l'archipel japonais d'Okinawa.

Taïwan : carte physique

Taïwan : carte physique

Taïwan : carte physique

Carte physique de Taïwan.

Taïwan : drapeau

Taïwan : drapeau

Taïwan : drapeau

Taïwan (république de Chine). L'emblème du « soleil blanc dans un ciel bleu », qui figure à présent…

Taïwan s'est développée progressivement pour passer, en trente ans, d'une économie agricole traditionnelle à une économie de « nouveau pays industriel ». Son dynamisme à l'exportation, à partir des années 1960, a permis une croissance économique régulière. Depuis la fin des années 1980, celle-ci dépend de plus en plus de délocalisations massives sur le continent et d'une reconversion technologique de grande envergure.

— Jean DELVERT

— Pierre SIGWALT

C'est sa situation insulaire qui a sans doute valu à cette province chinoise, peuplée de Chinois depuis le xvii e siècle au moins, d'être séparée à trois reprises de la Chine propre, sous les effets combinés de la dissidence politique et de l'intervention étrangère : au xvii e siècle, quand Espagnols et Hollandais tentèrent de la coloniser, mais en furent chassés par des légitimistes Ming eux-mêmes séparatistes ; de 1895 à 1945, quand le Japon s'en empara par la force et en fit une colonie d'exploitation ; depuis 1949, date à laquelle la protection militaire et diplomatique américaine a permis au Kuomintang (K.M.T. ou Guomindang), alors en pleine débâcle, de se réfugier dans l'île et d'y consolider les débris de son pouvoir.

Caractéristiques physiques et humaines

Une nature violente

Taïwan est de loin la plus grande des vingt-deux îles de son groupe (35 873 km2), qui forment, avec l es soixante-quatre îles de l'archipel de Penghu (ou Pescadores, 127 km2), un territoire de 36  000 kilomètres carrés. Elle est très montagneuse : le tiers de l'île a plus de 1 000 mètres d'altitude, et son point culminant (Yushan, 3 997

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation.

m) est plus élevé que ceux de la Chine orientale, des Philippines ou du Japon. Les montagnes couvrent la majeure partie orientale de l'île, cependant qu'à l'ouest une grande plaine alluviale succède aux collines du Nord : le relief est donc fortement dissymétrique. Les montagnes centrales, Chungyang Shandi, comprennent une grande chaîne centrale, Chungyang Shanmo, toute proche de la côte orientale (voir carte Contraintes naturelles et industrialisation). Cette chaîne centrale, à peu près parallèle au littoral, bien que légèrement concave, est, avec ses soixante-deux pics supérieurs à 3 000 mètres, la ligne majeure de partage des eaux. En revanche, à l'ouest, le Chungyang Shanmo est flanqué de trois chaînes d'altitudes moyennes plus modestes : Hsüehshan, la plus élevée, puis Yushan, pratiquement parallèle à Alishan, la plus basse, qui domine la plaine occidentale au sud du principal cours d'eau de l'île, le Choshui hsi (186 km). Les paysages sont d'une remarquable beauté. Les terrains sont les mêmes qu'en Chine du Sud-Est et correspondent au pseudosocle de Manji : terrains primaires et secondaires plissés à plusieurs reprises, notamment au Crétacé (plissements siniens), avec intrusions granitiques et éruptions de rhyolites. Ces terrains ont, en outre, subi des plissements plus récents, oligocènes, complétés par des intrusions pliocènes et des éruptions volcaniques quaternaires. Mais, comme aux Philippines et au Japon, les grandes lignes de relief sont dues à des failles très récentes (pliocènes et quaternaires) : escarpement séparant Chungyang Shanmo et Hsüehshan ; escarpements encadrant les[...]

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Écrit par

  • Philippe CHEVALÉRIAS : docteur en études chinoises (Institut national des langues et civilisations orientales, Paris), maître de conférences en langue et civilisation chinoises à l'université Charles-de-Gaulle Lille 3
  • Évelyne COHEN : chercheur de troisième cycle à l'université de Paris-VII
  • Jean DELVERT : docteur ès lettres, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne
  • E.U. : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
  • François GODEMENT : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales, maître de recherche à l'Institut français des relations internationales
  • Adrien GOMBEAUD : journaliste
  • Frank MUYARD : responsable du centre de Taipei de l'Ecole française d'Extrême-Orient, maître de conférences à l'université nationale centrale, Taïwan
  • Angel PINO : professeur à l'université de Bordeaux-III-Michel-de-Montaigne, responsable du département d'études chinoises, directeur du Centre d'études et de recherches sur l'Extrême-Orient
  • Pierre SIGWALT : docteur de troisième cycle en études sur l'Extrême-Orient et l'Asie-Pacifique, consultant-formateur Chine, journaliste
  • Charles TESSON : critique de cinéma, maître de conférences en histoire et esthétique de cinéma, université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Pour citer cet article

Philippe CHEVALÉRIAS, Évelyne COHEN, Jean DELVERT, E.U., François GODEMENT, Adrien GOMBEAUD, Frank MUYARD, Angel PINO, Pierre SIGWALT, Charles TESSON, « TAÏWAN [T'AI-WAN] (FORMOSE) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Taïwan : carte physique

Taïwan : carte physique

Taïwan : carte physique

Carte physique de Taïwan.

Taïwan : drapeau

Taïwan : drapeau

Taïwan : drapeau

Taïwan (république de Chine). L'emblème du « soleil blanc dans un ciel bleu », qui figure à présent…

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation.

Autres références

  • TAÏWAN, chronologie contemporaine

    • Écrit par Encyclopædia Universalis
  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
    • 137 227 mots
    • 10 médias
    Pendant la colonisation japonaise, la Corée etTaïwan se modernisent : infrastructures, quelques industries lourdes, développement agricole, instruction publique, formation d'une classe de technocrates. Une fois l'indépendance acquise et les troubles de la « guerre froide » dissipés, la réforme agraire[...]
  • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Jean DELVERT, Xavier de PLANHOL
    • 191 790 mots
    • 8 médias
    Taiwan, 35 970 km2, qu'un détroit peu profond, vraisemblablement un fossé tectonique, sépare de la Chine, est une île très montagneuse : le point culminant atteint 3 997 m dans le Yushan et le tiers de l'île a plus de 1 000 m d'altitude. Le relief dissymétrique dessine une concavité vers le Pacifique[...]
  • C.I.O. (Comité international olympique)

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 56 970 mots
    [...]révolution culturelle, souhaite intégrer le C.I.O. : ce dernier refuse lors de sa session de 1975 de répondre favorablement à cette demande, car la question de Taïwan n'est pas réglée. Néanmoins, Pierre Elliott Trudeau, le Premier ministre canadien, rappelle que son gouvernement ne reconnaît plus qu'une Chine,[...]
  • CHIANG CHING-KUO (1909-1988)

    • Écrit par Yves SUAUDEAU
    • 2 707 mots
    • 1 média

    Fils de Chiang Kai-chek (Tchiang Kai-chek) qui l'envoie, adolescent, suivre les cours de l'université Sun Yat-sen à Moscou, Chiang Ching-kuo (Jiang Jingguo) ne regagne la Chine qu'en 1937, soit dix ans après la rupture intervenue entre son père et Moscou. En Union soviétique, le jeune Chiang est[...]

  • CHINE - Histoire jusqu'en 1949

    • Écrit par Jean CHESNEAUX, Jacques GERNET
    • 245 261 mots
    • 51 médias
    [...]La rébellion ne sera écrasée que huit ans plus tard, en 1681. Deux ans plus tard, les Qing mettront fin au royaume indépendant que Koxinga avait créé à Taiwan (Formose), et la grande île sera définitivement rattachée à l'Empire. On peut donc dater de 1683, soixante-cinq ans après les premières attaques[...]
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Voir aussi