- 1. Le milieu physique
- 2. Les cadres de vie naturels
- 3. Organisation territoriale et administrative britannique
- 4. Dynamiques démographiques et distribution de la population
- 5. Une nouvelle économie, de nouveaux territoires
- 6. Un paysage urbain recomposé
- 7. La question de l'environnement et du développement durable
- 8. Un Royaume uni ?
- 9. Bibliographie
ROYAUME-UNI Géographie
Capitale | Londres |
Langues officielles | Anglais ; gaélique et gallois (langues officielles localement) |
Unité monétaire | Livre sterling (GBP) |
Population (estim.) |
68 278 000 (2024) |
Superficie |
242 500 km²
|
Un paysage urbain recomposé
Urbanisation et réseaux urbains
Comme le laisse supposer sa densité moyenne, le Royaume-Uni est un pays exceptionnellement urbanisé. Dans la mesure où les définitions de l'espace urbain (qui mêlent usage des sols et densité de peuplement) diffèrent d'un organisme à l'autre, d'une nation à l'autre et d'un recensement à l'autre, les estimations quantitatives peuvent elles aussi varier. Toutefois, selon les critères qui avaient été retenus pour le recensement de la population de 2001, et hors Irlande du Nord, les espaces urbanisés représentent moins de 10 % de la Grande-Bretagne mais regroupent 80 % de la population. Plus précisément, 40 % des ménages britanniques, soit un tiers de la population totale, résident dans l'une des dix premières aires urbaines (urban areas) du pays, qu'on doit distinguer des municipalités, entités purement administratives aux territoires beaucoup moins étendus. Ces grandes agglomérations, certaines millionnaires et même multimillionnaires, sont parfois peu distantes les unes des autres et reliées par un réseau autoroutier très dense, au point de donner de certaines régions l'impression qu'elles ne sont guère que de vastes conurbations.
Historiquement, une bonne partie du réseau urbain britannique, en tout cas anglais, est héritée des villes et garnisons romaines mises en place pour contrôler les voies commerciales. Le reste est lié à la géographie des sites portuaires les plus favorables et/ou à la géographie des ressources naturelles qui a commandé l'implantation et le développement des grandes villes industrielles aux xviiie et xixe siècles. Pour certaines cités, leur existence tient des deux facteurs. C'est par exemple le cas de Manchester, où on peut encore observer les vestiges du mur d'enceinte romain mais dont l'explosion démographique est intervenue au moment de l'essor de l'industrie textile (bien amorcé dès le xviiie siècle) à laquelle elle doit son surnom de Cottonopolis.
Du fait de la division du pays en sous-unités nationales auxquelles correspondent des réalités administratives et économiques spécifiques, on ne peut décrire le système urbain britannique comme un réseau unique. Pour autant, le poids démographique, économique et politique de Londres lui permet de dominer l'ensemble de la structure urbaine qui est marquée par une certaine macrocéphalie. Pour ce qui est des niveaux inférieurs de la hiérarchie urbaine, Birmingham et Manchester se placent à un niveau intermédiaire entre Londres et des villes de rang inférieur au rayonnement régional indiscutable comme Liverpool, Leeds, Bristol ou Newcastle. En Écosse, la structure urbaine est fondée sur la répartition des fonctions entre Glasgow l'industrieuse et Édimbourg la cité royale, qui polarise l'essentiel des pouvoirs (politiques et économiques). Les réseaux urbains nord-irlandais et gallois sont plus élémentaires encore. Londonderry, la deuxième agglomération ne peut évidemment pas rivaliser avec Belfast. Au pays de Galles, Cardiff, grâce à ses fonctions politiques, touristiques et à l'affirmation de son rôle de relais régional en matière de services supérieurs aux entreprises, émerge aisément au sein d'un complexe urbain qui concentre les quatre premières villes du pays dans un rayon de 30 kilomètres. Globalement ce réseau urbain et ses sous-ensembles n'ont pas été bouleversés par les évolutions démographiques parfois contrastées des villes qui les composent. En effet, parmi les plus grandes agglomérations, quelques-unes perdaient des habitants entre 1981 et 2010 (Liverpool notamment), d'autres telles que Manchester et Birmingham en gagnaient de nouveau après en avoir perdu sur le début de la période, alors que d'autres encore, telles que Bristol ou Londres, voyaient croître leur nombre d'habitants depuis les années 1980.[...]
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Écrit par
- Mark BAILONI : géographe, maître de conférences à l'université de Lorraine
- Jacqueline BEAUJEU-GARNIER : professeure à la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Catherine LEFORT : docteure en géographie
- Frédéric RICHARD : maître de conférences en géographie, université de Limoges, Géolab
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Médias