- 1. Le milieu physique
- 2. Les cadres de vie naturels
- 3. Organisation territoriale et administrative britannique
- 4. Dynamiques démographiques et distribution de la population
- 5. Une nouvelle économie, de nouveaux territoires
- 6. Un paysage urbain recomposé
- 7. La question de l'environnement et du développement durable
- 8. Un Royaume uni ?
- 9. Bibliographie
ROYAUME-UNI Géographie
Capitale | Londres |
Langues officielles | Anglais ; gaélique et gallois (langues officielles localement) |
Unité monétaire | Livre sterling (GBP) |
Population (estim.) |
68 278 000 (2024) |
Superficie |
242 500 km²
|
Une nouvelle économie, de nouveaux territoires
Exposée à une concurrence internationale croissante et à de lourds handicaps structurels, l'économie britannique de la fin des années 1960 a été complètement refondée sur la base d'une philosophie néolibérale pleinement assumée par des gouvernements conservateurs volontaristes. Pour autant, un certain nombre des éléments de cette économie dorénavant postindustrielle n'ont rien d'inédit. C'est vrai en particulier de sa grande ouverture au reste du monde ou des spécialisations productives régionales très marquées.
Les mutations de l'outil industriel
Figurant au rang de 3e économie mondiale en 1945 et, par exemple, de première puissance textile, le Royaume-Uni a bénéficié du « long boom » (l'équivalent des Trente Glorieuses en France) pour développer encore son tissu industriel. Cette période faste n'efface pourtant pas les nombreux handicaps structurels de l'économie britannique (déficit commercial, faiblesse des investissements industriels, faible productivité, etc.) qui se muent peu à peu en difficultés insurmontables. Celles-ci sont bien illustrées par la rapide érosion de la part du Royaume-Uni dans le commerce mondial des produits manufacturés qui passe de 25,5 % en 1950 à 16,5 % dix ans plus tard et à tout juste 10 % en 1970. D'ailleurs, souffrant de sous-investissement, peu compétitif et insuffisamment rentable, le secteur industriel est souvent présenté comme le point faible de l'économie nationale. Dès les années 1960, les signes de faiblesse se multiplient et c'est pour tenter d'en limiter les contrecoups que l'État procède à la nationalisation de pans entiers de l'industrie, automobile avec British Leyland (futur Rover) et Rolls-Royce, ou sidérurgique avec British Steel.
Malheureusement, les années 1970 confirment l'inexorable déclin de l'industrie britannique, dont le nombre d'emplois passe de 8,5 millions en 1966 à 7,4 millions en 1979. Plus encore, une conjoncture désastreuse et la mise en œuvre rigoureuse d'une politique néolibérale (abandon des aides publiques aux entreprises en difficulté, privatisations, politique monétariste pesant sur la compétitivité, mise au pas des syndicats, etc.) précipitent la désindustrialisation du pays : 2 millions d'emplois sont supprimés entre 1979 et 1986. Des secteurs entiers disparaissent du paysage économique britannique, parmi lesquels la sidérurgie, la construction navale ou l'extraction minière, figure emblématique de ces bouleversements. Pesant quelque 710 000 emplois répartis sur près de mille sites au sortir de la Seconde Guerre mondiale, après la fermeture brutale et systématique des puits non rentables au début des années 1980 (d'où les grèves de 1984-1985), puis la privatisation en 1994 de British Coal, le secteur minier ne représente plus aujourd'hui qu'à peine plus de 10 000 emplois.
Depuis les années 1980, faute de politique publique de réindustrialisation significative et en dépit de l'implantation d'industries étrangères attirées par un marché du travail très sensiblement dérégulé (avec par exemple la suppression du salaire minimum), le nombre d'emplois industriels a continué de fléchir.
Dans le détail, l'étude de ce processus global de désindustrialisation mérite d'être affinée. D'abord, du point de vue géographique puisque, en fonction de leur profil, toutes les régions n'ont pas été affectées de manière similaire. Pour schématiser, les régions les plus méridionales, à savoir le Sud-Ouest, le Sud-Est, l'Est et le Grand Londres ont été les moins concernées. Inversement, les régions les plus durement touchées se situent au nord et à l'ouest, avec le cas particulier d'une Irlande du Nord aujourd'hui encore particulièrement sinistrée. Pourtant, en dépit de leur long déclin, ces régions[...]
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Écrit par
- Mark BAILONI : géographe, maître de conférences à l'université de Lorraine
- Jacqueline BEAUJEU-GARNIER : professeure à la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Catherine LEFORT : docteure en géographie
- Frédéric RICHARD : maître de conférences en géographie, université de Limoges, Géolab
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Médias