- 1. Le milieu physique
- 2. Les cadres de vie naturels
- 3. Organisation territoriale et administrative britannique
- 4. Dynamiques démographiques et distribution de la population
- 5. Une nouvelle économie, de nouveaux territoires
- 6. Un paysage urbain recomposé
- 7. La question de l'environnement et du développement durable
- 8. Un Royaume uni ?
- 9. Bibliographie
ROYAUME-UNI Géographie
Capitale | Londres |
Langues officielles | Anglais ; gaélique et gallois (langues officielles localement) |
Unité monétaire | Livre sterling (GBP) |
Population (estim.) |
68 278 000 (2024) |
Superficie |
242 500 km²
|
La question de l'environnement et du développement durable
Au Royaume-Uni comme ailleurs, les questions de la gestion de l'environnement et du développement durable méritent un traitement nuancé, à l'image des contradictions qui peuvent pointer entre, d'un côté des discours et des actions politiques volontaristes, et de l'autre des pratiques moins vertueuses.
L' agriculture peut faire office de première illustration. Activité généralement pertinente pour apprécier la relation qu'entretient une société avec son milieu ou son environnement, elle l'est plus particulièrement encore au Royaume-Uni où la valeur symbolique des espaces agricoles, et plus généralement ruraux, est inversement proportionnelle à l'emprise urbaine et industrielle. Au sein d'un pays aux dimensions finalement réduites, les espaces agricoles, qui représentent 70 % du territoire national, frappent par l'intensité de leur mise en valeur : les friches sont quasi inexistantes et, à l'exception des forêts à usage récréatif, périurbaines et/ou des parcs nationaux, les grandes zones boisées sont rares. Même dans les milieux les plus « hostiles », l'agriculture est présente, sous la forme d'élevages ovins ou bovins plus ou moins extensifs. La préservation de ces campagnes jardinées a plusieurs explications. La première réside dans la culture vivace et revendiquée de la rurality et des traditions et modes de vie qui sont supposés en être l'expression.
Aidés par des règles d'urbanisme strictes, les espaces ruraux et agricoles résistent donc plutôt bien à l'étalement urbain : les surfaces agricoles transformées en surfaces bâties sont passées de 3 800 hectares en 1990 à moins de 1 700 en 2001. Cette législation a notamment permis aux campagnes britanniques de se prémunir du mitage qui, outre son caractère non durable, constitue une nuisance paysagère. Dans cette même logique de préservation des campagnes, l'agriculture biologique est soutenue par les pouvoirs publics et progresse rapidement. De 1995 à 2005, les surfaces en cultures bio sont passées de moins de 50 000 à plus de 600 000 hectares, dont la moitié localisée en Écosse et 1 % en Irlande du Nord. Toutefois, en dépit de ces signes encourageants, l'agriculture britannique reste l'une des plus intensives au monde. Extraordinairement mécanisée, elle recourt massivement aux intrants et autres traitements visant à maintenir des rendements très élevés (même si les spécificités bioclimatiques et les spécialisations productives impliquent de grosses différences régionales). De même, les quelques crises sanitaires, en particulier celles de la « tremblante du mouton » et surtout « de la vache folle », qui ont secoué l'agriculture britannique depuis le milieu des années 1990, ont été l'occasion de stigmatiser des pratiques productivistes irresponsables.
En matière de politique énergétique, les contradictions britanniques sont plus franches encore. Au-delà des enjeux sociaux et environnementaux de l'effet de serre, la publication du rapport de l'économiste Nicholas Stern en 2006 a accéléré la prise de conscience du coût exorbitant qu'imposerait la lutte contre le changement climatique si celle-ci était entreprise trop tard. L’année suivante, le ministre de l'Environnement a annoncé la mise en œuvre d'un plan ambitieux de développement de l'énergie éolienne, à partir de l'implantation de sept mille turbines réparties le long des côtes britanniques. Le cadre législatif adopté en 2008 a contribué à accélérer l'implantation de nouvelles fermes éoliennes. D'autres initiatives fortement médiatisées vont également dans le sens du développement durable. C'est le cas par exemple du quartier à énergie positive BedZED, ou de la Congestion[...]
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Écrit par
- Mark BAILONI : géographe, maître de conférences à l'université de Lorraine
- Jacqueline BEAUJEU-GARNIER : professeure à la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Catherine LEFORT : docteure en géographie
- Frédéric RICHARD : maître de conférences en géographie, université de Limoges, Géolab
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Médias