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NAVIRES Navires de guerre

Un navire de guerre, ou navire de combat, doit remplir des missions bien précises et parfois multiples, comme la dissuasion, la projection de forces vers la terre, la protection d'autres navires militaires ou de convois civils, le renseignement, la surveillance... ; il doit aussi faire face à certaines menaces : avions, missiles, torpilles, terroristes... Il peut agir seul, mais il fait partie généralement d'un ensemble composé d'autres navires ou d'avions.

On distingue deux types de navires de guerre : les bâtiments de surface, qui naviguent à l'interface air-eau, et les sous-marins, qui évoluent essentiellement au sein de la masse d'eau. Dans tous les cas, ce milieu marin est extrêmement agressif : efforts dus à l'état de la mer ou à la pression de celle-ci, corrosion.

Un navire de guerre est aussi une arme dans laquelle l'homme est amené à vivre ; mais à la différence des chars et des avions, il doit permettre à son équipage (de quelques dizaines de personnes sur une corvette à plus d'un millier sur un porte-avions) de vivre à bord plusieurs semaines et quelquefois plusieurs mois en autarcie.

Un navire de guerre ressemble pour certains aspects à un navire civil, dans la mesure où sa plate-forme est composée de systèmes apparemment de même type (coque, propulsion, énergie, conditionnement d'air, emménagements...). Beaucoup d'États exigent d'ailleurs aujourd'hui qu'un navire de guerre satisfasse, au même titre qu'un navire civil, aux normes actuelles en matière de sécurité des personnes et d'environnement (conventions de l'Organisation maritime internationale comme Solas – Safety of life at sea –, Marpol – Marine pollution –, directives européennes, lois sur la sécurité et la santé du travail...).

Un navire de guerre est construit autour de son système de combat qui est composé de senseurs (radars, sonars, veille infrarouge), éventuellement déportés (déplacés à distance du navire par des moyens aériens), d'armes (missiles, torpilles, canons), qui peuvent elles aussi être déportées (par des moyens aériens, nautiques ou amphibies du navire), de systèmes de leurrage, de systèmes de communication, d'un système de management et d'aide au commandement ainsi que de tous les moyens particuliers permettant la mise en œuvre des armes (pont d'envol, radier – sorte de « bassin », situé à l'arrière de certains navires, qui peut être rempli d'eau et s'ouvrir sur la mer au moyen d'une porte afin de mettre en œuvre des engins de débarquements amphibies). Mais la principale caractéristique d'un navire de guerre reste sa complexité, car tous ses systèmes doivent être interconnectés et intégrés de telle sorte qu'ils satisfassent à certains niveaux de performances « transversales » telles que :

– la furtivité, c'est-à-dire la discrétion acoustique, radar, magnétique, infrarouge ;

– la résistance à certains types d'agression externes ou internes : compatibilité électromagnétique, résistance aux chocs de type explosion sous-marine, à la propagation d'incendie, à l'envahissement par l'eau de plusieurs tranches, aux agressions de type N.B.C. (nucléaire, biologique, chimique), ce qui conduit à beaucoup compartimenter le navire et à assurer de nombreuses redondances pour tout ce qui est vital (propulsion, énergie, sécurité).

Enfin, il est important de souligner que l'État qui a défini le besoin du navire de guerre doit prendre en compte dans son budget non seulement l'acquisition de cet engin, mais aussi son fonctionnement, son entretien et son démantèlement.

Histoire

L' histoire du navire de guerre est peut-être aussi ancienne que celle de la navigation. Les principales innovations communes à tous les types de navires étant décrites par ailleurs (cf. navigation[...]

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Écrit par

  • : responsable du domaine technique bâtiments de surface, D.C.N.S.
  • : médecin des armées
  • : ingénieur général de l'armement (génie maritime)
  • : ingénieur général de l'armement (génie maritime)
  • : ingénieur général de l'armement (génie maritime), ancien président de l'Académie de marine

Classification

Pour citer cet article

Régis BEAUGRAND, André BERNARDINI, Jean LE TALLEC, Marc MENEZ et Jean TOUFFAIT. NAVIRES - Navires de guerre [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cuirassé <it>La Gloire</it> - crédits : J.R. Freeman/ Britisch Museum

Cuirassé La Gloire

Rafale Marine - crédits : F. Robineau/ Dassault/ Aviaplans

Rafale Marine

Porte-avions <it>Charles-de-Gaulle</it>, 2 - crédits : DCNS

Porte-avions Charles-de-Gaulle, 2

Autres références

  • BRICK

    • Écrit par Jacques MÉRAND
    • 72 mots

    Apparu après 1750, le brick est un petit navire de guerre à voile, son importance étant désignée par le nombre de bouches à feu : brick de douze, de dix-huit canons... Gréé en voiles latines sur deux mâts, il peut devenir un voilier très fin, le brick-aviso, destiné aux missions rapides. Le brick de...

  • BRUNEL MARC ISAMBARD (1769-1849) et ISAMBARD KINGDOM (1806-1859)

    • Écrit par Universalis
    • 1 011 mots

    Marc Isambard Brunel, le père, ingénieur français émigré, est né le 25 avril 1769 à Hacqueville (Eure) et mort le 12 décembre 1849 à Londres. Après avoir passé six années dans la marine, il rentre en France en 1793, en pleine période de la Terreur. Ses sympathies royalistes l'obligent...

  • CARBURANTS

    • Écrit par Daniel BALLERINI, Jean-Claude GUIBET, Xavier MONTAGNE
    • 10 527 mots
    • 9 médias
    Encore appelés « carburants marine », les carburants lourds sont utilisés dans des moteurs Diesel servant à la propulsion des gros navires et développant des puissances comprises entre 2 000 et 50 000 kilowatts.
  • CHINOISE (CIVILISATION) - Sciences et techniques

    • Écrit par Jean-Claude MARTZLOFF
    • 6 568 mots
    La construction navale ne s'est pas présentée de la même façon en Chine et en Europe : les jonques chinoises, capables de transporter jusqu'à un millier d'hommes, n'ont pas de quille ; leur proue, peu différente de leur poupe, n'est pas faite de bordages se rejoignant en étrave. De la forme rectangulaire...
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Voir aussi