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NAVIRES Navires de guerre

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Conception et réalisation

Les missions dévolues à un navire de combat et les menaces auxquelles il doit faire face sont en perpétuelle évolution. Parallèlement, de nouveaux moyens et de nouvelles technologies voient le jour. Avant toute réalisation, un État soucieux de sa défense et de la bonne utilisation de son budget est donc amené à conduire d'abord des études préalables examinant l'intérêt de tel ou tel concept ou du développement de nouvelles technologies.

Ensuite, sur la base du besoin militaire établi par sa marine, et en fonction de son budget, cet État passe un contrat auprès d'un industriel naval reconnu ou auprès d'un autre pays, en spécifiant éventuellement ses propres fournitures ou ses choix imposés (armes par exemple).

Pour un navire entièrement nouveau, la conception proprement dite peut durer de un à trois ans. Celle-ci repose :

– sur l'architecture navale militaire, science complexe qui nécessite la connaissance de techniques variées telles que l'hydrodynamique, le calcul de structure, la stabilité, l'emménagement, la connaissance des systèmes d'armes et de leurs contraintes d'implantation, les calculs de tenue aux chocs, de prévision de signatures (acoustiques, infrarouge), etc. ;

– sur le développement du système de management de combat, logiciel permettant d'intégrer toutes les données des senseurs, d'évaluer les menaces, de les visualiser et de mettre en œuvre les différentes armes du navire suivant les directives du commandement.

Le savoir-faire de l'industriel est une donnée fondamentale qui est régulièrement mise à jour et conservée dans des bases documentaires confidentielles.

La conception consiste à réaliser plusieurs itérations successives permettant d'affiner les données (caractéristiques, bilans, performances du navire, emménagements) : on passe ainsi de données estimées, puis calculées et, enfin, validées.

Les contrats d'approvisionnement des équipements représentent une étape importante.

Aujourd'hui, les études sont facilitées par des systèmes d'information technique (outils de conception assistée par ordinateur, visualisation 3D et simulation), mais des essais réels sur maquettes à l'échelle 1 ou réduite sont toujours nécessaires pour améliorer et valider certaines performances (essais de vitesse et de giration en bassin, essais d'hélices en tunnel hydrodynamique, vérification de l'intégration physique et fonctionnelle des antennes et des logiciels sur des plates-formes d'essais à terre).

L'industrialisation du navire consiste ensuite à transformer l'ensemble de ces données de conception en données de production (plans détaillés, quantitatifs, normes) nécessaires à la construction du navire, de son système de combat, de sa propulsion, de son soutien logistique.

Les séries de navires de guerre sont toujours limitées (de 2 à 6 exemplaires, exceptionnellement une vingtaine), ce qui explique l'absence de navire prototype, le premier navire construit servant à valider la conception et la réalisation. Les méthodes modernes de construction navale permettent aujourd'hui de réduire les coûts ainsi que les délais d'industrialisation et de réalisation (deux à trois ans environ suivant le navire). Des outils de manutention, capables de déplacer des charges de plusieurs centaines de tonnes, permettent la construction en parallèle de blocs de navires pré-armés. L'assemblage de ces blocs est ensuite réalisé dans un bassin, sur une plate-forme ou sur une cale inclinée.

La construction d'un navire de combat requiert une main-d'œuvre très qualifiée et une coordination très fine des travaux en raison de la complexité du navire et la densité de ses emménagements. La tenue des performances (discrétion acoustique par exemple) nécessite la mise en œuvre de procédés spéciaux (qualification des[...]

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Écrit par

  • : responsable du domaine technique bâtiments de surface, D.C.N.S.
  • : médecin des armées
  • : ingénieur général de l'armement (génie maritime)
  • : ingénieur général de l'armement (génie maritime)
  • : ingénieur général de l'armement (génie maritime), ancien président de l'Académie de marine

Classification

Pour citer cet article

Régis BEAUGRAND, André BERNARDINI, Jean LE TALLEC, Marc MENEZ et Jean TOUFFAIT. NAVIRES - Navires de guerre [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Médias

Cuirassé <it>La Gloire</it> - crédits : J.R. Freeman/ Britisch Museum

Cuirassé La Gloire

Rafale Marine - crédits : F. Robineau/ Dassault/ Aviaplans

Rafale Marine

Porte-avions <it>Charles-de-Gaulle</it>, 2 - crédits : DCNS

Porte-avions Charles-de-Gaulle, 2

Autres références

  • BRICK

    • Écrit par
    • 72 mots

    Apparu après 1750, le brick est un petit navire de guerre à voile, son importance étant désignée par le nombre de bouches à feu : brick de douze, de dix-huit canons... Gréé en voiles latines sur deux mâts, il peut devenir un voilier très fin, le brick-aviso, destiné aux missions rapides. Le brick de...

  • BRUNEL MARC ISAMBARD (1769-1849) et ISAMBARD KINGDOM (1806-1859)

    • Écrit par
    • 1 011 mots

    Marc Isambard Brunel, le père, ingénieur français émigré, est né le 25 avril 1769 à Hacqueville (Eure) et mort le 12 décembre 1849 à Londres. Après avoir passé six années dans la marine, il rentre en France en 1793, en pleine période de la Terreur. Ses sympathies royalistes l'obligent...

  • CARBURANTS

    • Écrit par , et
    • 10 527 mots
    • 9 médias
    Encore appelés « carburants marine », les carburants lourds sont utilisés dans des moteurs Diesel servant à la propulsion des gros navires et développant des puissances comprises entre 2 000 et 50 000 kilowatts.
  • CHINOISE (CIVILISATION) - Sciences et techniques

    • Écrit par
    • 6 568 mots
    La construction navale ne s'est pas présentée de la même façon en Chine et en Europe : les jonques chinoises, capables de transporter jusqu'à un millier d'hommes, n'ont pas de quille ; leur proue, peu différente de leur poupe, n'est pas faite de bordages se rejoignant en étrave. De la forme rectangulaire...
  • Afficher les 39 références