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CALLAS MARIA (1923-1977)

Après Callas

Après Callas, il y a eu, et il y a encore nombre d'excellents chanteurs – mais tous, consciemment ou non, ont vu leur art transformé par ce qu'a apporté Callas à l'opéra. Qu'il s'agisse de Marilyn Horne, de Montserrat Caballé ou de Joan Sutherland, de Plácido Domingo, de Ruggero Raimondi ou de Renato Bruson, mais aussi bien de Régine Crespin, de Teresa Stratas ou de Gwyneth Jones, tous portent quelque part l'empreinte de la révolution opérée par Callas. Kathleen Ferrier, Elisabeth Schwarzkopf et, plus près de nous, Kiri Te Kanawa, Margaret Price et Luciano Pavarotti ont suivi un chemin différent, plus vocal et moins théâtral, et cultivé une expressivité portée par le seul rayonnement de leurs voix splendides ; mais le chemin ouvert par Callas les a tous marqués, même ceux qui semblent éloignés de son style, de Katia Ricciarelli à Leonie Rysanek ou de Barbara Hendricks à Mirella Freni, et les hommes aussi bien, de Jon Vickers à Samuel Ramey en passant par Gabriel Bacquier ou José Van Dam et tant d'autres.

On le voit bien avec les grands interprètes de la nouvelle génération, les Roberto Alagna ou Natalie Dessay, Cecilia Bartoli ou June Anderson, Béatrice Uria-Monzon ou Bryn Terfel, on ne peut plus concevoir une carrière lyrique qui se satisferait de la seule splendeur vocale : il y faut la dimension théâtrale, l'attention au texte, l'intelligence des rôles, il y faut des artistes complets. C'est rejoindre ainsi l'essence même de cet art que s'est voulu l'opéra dès son origine, dès son nom pluriel d'opera : être un spectacle total où la musique et le théâtre se nouent, se lient, se mêlent, portés par le décor, les costumes, la lumière, pour unir dans un même geste tout ce qui concourt à l'expression de l'émotion.

— Alain DUAULT

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Écrit par

  • : licence de lettres et sciences humaines, maîtrise de lettres modernes, concepteur et présentateur des émissions musicales classiques de France-3 et R.T.L.

Classification

Pour citer cet article

Alain DUAULT. CALLAS MARIA (1923-1977) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Maria Callas - crédits : Keystone Features/ Hulton Archive/ Getty Images

Maria Callas

Maria Callas et Tito Gobbi - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Maria Callas et Tito Gobbi

Autres références

  • DI STEFANO GIUSEPPE (1921-2008)

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 1 132 mots

    Imprévisible, irrésistiblement séducteur, Giuseppe Di Stefano fut certainement l'un des plus fascinants ténors di grazia de l'après-guerre, digne successeur de Beniamino Gigli et de Tito Schipa. Rudolf Bing, le redouté directeur du Metropolitan Opera de New York de 1950 à 1972, le...

  • GIULINI CARLO MARIA (1914-2005)

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    En octobre 1951, Giulini fait ses débuts lyriques à la scène en dirigeant La Traviata de Verdi au Teatro Donizetti de Bergame – avec Maria Callas dans le rôle-titre – et il participe cette même année à la fondation de l'Orchestre symphonique de la R.A.I. à Milan, avec lequel il va donner en studio...
  • SCÉNOGRAPHIE LYRIQUE

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    • 7 185 mots
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    ...Felsenstein, d'hommes de théâtre ou de cinéma, comme Giorgio Strehler ou Luchino Visconti, ou encore de l'exceptionnelle chanteuse-actrice que fut Maria Callas. Ces divers phénomènes ont pourtant des significations très différentes : il n'y a rien de commun entre le travail d'un Wieland Wagner, qui...
  • TEBALDI RENATA (1922-2004)

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