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FRENI MIRELLA (1935-2020)

L' une des plus longues et belles carrières lyriques de la seconde moitié du xxe siècle commence à Modène, le 3 février 1955. Mirella Freni (Fregni de son vrai nom), née le 27 février 1935 dans cette cité qui est aussi celle de Luciano Pavarotti (leurs deux mères travaillent dans la même entreprise), a tout juste vingt ans ; elle incarne la douce et tendre Micaëla dans la Carmen de Georges Bizet.

Puccini et Gounod

Mirella Freni et Luciano Pavarotti - crédits : Lauterwasser/ Lebrecht/ Leemage/ Bridgeman Images

Mirella Freni et Luciano Pavarotti

Attirée par le chant dès son plus jeune âge, Mirella Freni a patiemment étudié et s'est forgé une technique solide qui explique sa longévité vocale. Il ne lui faut pas longtemps pour que sa réputation se conforte, y compris à l'étranger. D'autant qu'en 1957 elle remporte le prestigieux Concorso Viotti de Vercelli. Elle se produit aux Pays-Bas en 1959. Invitée, en 1960, au festival de Glyndebourne, qui a toujours été une fabuleuse pépinière de jeunes talents, pour y incarner la Zerlina du Don Giovanni de Mozart (elle y retournera ensuite pour Les Noces de Figaro puis L'Elixir d'amour), elle effectue ses débuts au Covent Garden de Londres un an plus tard, et foule pour la première fois les planches de la Scala de Milan en 1963, dans une production qui est restée dans les annales du théâtre : Herbert von Karajan dirige La Bohème de Giacomo Puccini dans une mise en scène de Franco Zeffirelli. Mirella Freni y est la plus exquise des Mimì, un rôle qui marquera à jamais sa vie.

Car elle a tout pour incarner les héroïnes fragiles et douloureuses de Puccini, Mimì ou encore Liù de Turandot : la silhouette fine et délicate, la voix claire et lumineuse, le sens dramatique, l'émotion sincère, à fleur de peau, mais sans jamais céder à l'histrionisme. Ce qui caractérise son art ? Une musicalité scrupuleuse et raffinée, qui n'a pu que se développer au contact des opéras de Mozart – Paris n'oubliera jamais sa Susanna pour l'inauguration au Palais-Garnier de « l'ère Liebermann » en 1973 –, une spontanéité communicative, et le talent d'établir avec ceux qui l'écoutent des liens immédiats. Le lyrisme italien n'est pas son seul domaine d'élection : dans l'opéra français elle est tout aussi à l'aise, et sa Manon, sa Micaëla, sa Marguerite de Faust comptent parmi ses incarnations les plus réussies. Comment ne pas se rappeler la mise en scène de Jorge Lavelli qui fit scandale en 1975 à l'Opéra de Paris, et qui renouvelait le chef-d'œuvre de Gounod ; Freni y était exceptionnelle.

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Michel PAROUTY. FRENI MIRELLA (1935-2020) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Mirella Freni et Luciano Pavarotti - crédits : Lauterwasser/ Lebrecht/ Leemage/ Bridgeman Images

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