HOLLYWOOD
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La « Renaissance hollywoodienne »
Le remplacement, en 1968, du code d'autocensure par le système de classification par âge, encore en place aujourd'hui, va contribuer au redémarrage de la production. Mais c'est surtout la récupération par Hollywood de la contre-culture des années 1960 et du « cinéma bis » de « Poverty Row » (notamment les exploitation movies de Roger Corman, spécialisés dans la violence et l'érotisme) qui permet de redresser la barre. Conformément à la dialectique qui dynamise depuis ses origines le cinéma américain, les majors renaissent de leurs cendres en commercialisant les trouvailles des indépendants : après le succès imprévu d'Easy Rider (Dennis Hopper, 1969), un road-movie réalisé avec très peu de moyens et violemment satirique à l'égard des comportements et des valeurs de l'Amérique profonde, les studios ouvrent la porte à des œuvres anticonformistes, voire franchement contestataires qui, dans le contexte traumatisant de la guerre du Vietnam et du Watergate, s'emploient à décrire, plutôt que le rêve, le cauchemar américain, et vont jusqu'à « réviser » les grands mythes fondateurs de la nation (Little Big Man, Arthur Penn, 1971). Grâce à cette veine, quelques cinéastes des années 1960 renouvellent puissamment leur inspiration (Sydney Pollack, Sidney Lumet, Alan J. Pakula, Sam Peckinpah, Arthur Penn, Hal Ashby). Ils sont rejoints, derrière Francis Ford Coppola, par un nouveau groupe de jeunes réalisateurs fraîchement sortis des écoles de cinéma (Martin Scorsese, George Lucas, William Friedkin, Steven Spielberg, Michael Cimino, Brian De Palma), et épaulés par une nouvelle génération de stars, essentiellement masculines (Jack Nicholson, Dustin Hoffman, Robert De Niro, Al Pacino). Ce courant artistiquement très riche, [...]
Easy Rider (1969), de Dennis Hopper, à travers le voyage de motards conduisant des choppers (motos customisées), évoque une nouvelle traversée des États-Unis et marque un tournant dans l'histoire du cinéma américain. Ici, Dennis Hopper (à gauche) et Peter Fonda.
Crédits : Columbia pictures/ Coll. Tout le cinéma/ D.R.
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Écrit par :
- Joël AUGROS : professeur en études cinématographiques, université de Bordeaux-Montaigne
- Francis BORDAT : professeur de civilisation américaine à l'université de Paris-X-Nanterre
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Pour citer l’article
Joël AUGROS, Francis BORDAT, « HOLLYWOOD », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/hollywood/