FERL'élément métallique
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Le fer est l'élément chimique métallique de numéro atomique 26, de symbole Fe. Dans la classification périodique, il se place dans la première série de transition entre le manganèse et le cobalt. Ses propriétés chimiques sont voisines de celles du cobalt.
C'est un métal très ductile et malléable qu'on peut modeler sans le fondre. Les propriétés mécaniques dépendent de la pureté et sont en particulier grandement modifiées dans les aciers (alliages avec le carbone et divers éléments). Elles peuvent être très améliorées par des traitements thermiques.
En outre, le fer subit une importante corrosion, ce qui explique qu'il subsiste peu d'objets anciens façonnés dans ce métal, par comparaison à ceux qui sont en or, en argent ou en cuivre.
Physico-chimie
Il existe quatre isotopes stables, de nombre de masse 56, 54, 57 et 58, classés par ordre d'abondance. Six isotopes radioactifs de nombre de masse 52, 53, 55, 59, 60 et 61, de période de décroissance respective 8 h, 9 min, 3 ans, 45 j, 105 ans et 100 min ont été synthétisés.
La résistivité électrique du fer est très sensible aux traces d'impuretés et aux défauts de structure des échantillons. C'est ce qui explique que les résultats publiés ne soient pas toujours identiques. À 0 0C, les valeurs trouvées s'échelonnent entre 8,57 et 9,67 μΩcm ; à 20 0C, entre 9,68 et 10,5 μΩcm. Le rapport de résistivité résiduelle à l'hydrogène liquide (ρamb/ρH) peut atteindre 5 500.
Dans le domaine optique, le spectre du fer est très complexe : entre 185,5 nm et 1197,3 nm, il comporte 3 606 raies dont certaines ont été choisies comme références.
Quelques propriétés sont données au tableau.
Fer : caractéristiques physiques
Quelques caractéristiques physiques du fer.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Structure cristalline
Le fer peut exister sous deux formes cristallines. La forme stable dans les conditions ordinaires de température et de pression est la forme cubique centrée du fer α. Entre 910 0C et 1 390 0C, on observe la forme cubique à faces centrées du fer γ. Au-delà de 1 390 0C et jusqu'au point de fusion, on retrouve la structure cubique centrée : c'est le fer δ. Il en résulte deux points de transformation allotropique. Les transformations observées au chauffage sont réversibles au refroidissement, mais il existe une hystérésis.
Analyse différentielle d'un échantillon
Courbes schématiques d'analyse thermique différentielle d'un échantillon de fer : on observe une hystérésis très nette à la transformation a⇌ɣ, alors que l'effet thermique correspondant au point de Curie apparaît à la même température au chauffage et au refroidissement.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Les transformations s'accompagnent d'une variation brusque de toutes les propriétés physiques : chaleur spécifique, dilatation, résistivité électrique, pouvoir thermo-électrique, susceptibilité magnétique, etc. De plus, on observe une contraction de volume quand la structure cubique centrée se transforme en structure cubique à faces centrées. Par suite, pour déterminer les points de transformation du fer, il suffit d'étudier, en fonction de la température, les variations de l'une de ces propriétés physiques. Les méthodes les plus utilisées sont la dilatométrie, l'analyse thermique différentielle, les mesures électriques et magnétiques. Les points de transformation varient avec la pureté du métal. Le paramètre de la structure du fer α est a = 0,286 64 nm à 25 0C. Le paramètre de la structure cubique à faces centrées du fer à la température ordinaire peut être obtenu par extrapolation des mesures de paramètre des alliages de fer cubiques à faces centrées. Deux valeurs différentes sont obtenues : aFeγ = 0,364 nm à partir des alliages FePt, FePd, FeNi à plus de 30 p. 100 en Ni où le moment magnétique de l'atome de fer est élevé (∼ 2,8 μB), aFeγ = 0,356 nm à partir des alliages FeC, FeN, FeMn où le moment magnétique de l'atome de fer est plus faible (∼ 0,7 μB).
Le fer α est le type d'une substance ferro-magnétique. Au-delà de 769 0C (point de Curie), il devient paramagnétique. Les caractéristiques magnétiques sont fortement influencées par la pureté du métal et sa structure ; les courbes d'aimantation varient avec la direction cristallographique que l'on considère.
Caractéristiques mécaniques
La limite d'élasticité telle qu'on la définit habituellement dans un essai de traction est la force pour laquelle les allongements cessent d'être proportionnels à l'effort : c'est la limite d'élasticité proportionnelle σp.
Quand le fer est à l'état recuit ou vieilli, on [...]
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Écrit par :
- Simone TALBOT-BESNARD : maître de recherche au C.N.R.S.
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- DISLOCATIONS cristallographie
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Pour citer l’article
Simone TALBOT-BESNARD, « FER - L'élément métallique », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 23 janvier 2023. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/fer-l-element-metallique/