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COBALT

Le cobalt (symbole Co, numéro atomique 27) est un métal placé sur la première ligne de la colonne VIII a, entre le fer et le nickel ; il existe des analogies nombreuses entre cet élément, le rhodium et l'iridium.

Le cobalt naturel, de masse atomique 58,94, renferme le seul isotope non radioactif 59Co ; les isotopes radioactifs 54, 55, 56, 57, 58, 60, 61 et 62 ont été identifiés.

Le cobalt métallique a été isolé dès 1735 par Georg Brandt ; lorsqu'on eut découvert, en 1910, que ce métal améliorait les aciers à coupe rapide, les métallurgistes s'y intéressèrent.

Depuis lors, on a découvert une foule d'aciers spéciaux et de superalliages contenant de 18 à 65 % de cobalt ; leur importance ne cesse de croître du fait de leurs propriétés très spéciales (caractère réfractaire, propriétés magnétiques spécifiques, bonne résistance à la corrosion, propriétés mécaniques exceptionnelles, pour n'en citer que quelques-unes).

Auparavant, l'étude de très nombreux complexes hexacoordinés du cobalt (III) avait joué un rôle très important dans l'élaboration des théories d'Alfred Werner sur les complexes métalliques.

Le cobalt 60, radioactif, a reçu des applications très importantes en radiographie industrielle et en radiothérapie.

Presque jusqu'à la fin du xixe siècle, les principaux pays producteurs étaient l'Allemagne, la Norvège et la Hongrie. En 1864, Jules Garnier découvrit en Nouvelle-Calédonie un excellent minerai dont l'exploitation commença dix ans plus tard ; jusqu'en 1904, la Nouvelle-Calédonie fut le principal producteur mais elle fut alors très rapidement dépassée par le Canada ; ce dernier à son tour a été largement devancé par le Zaïre (auj. République démocratique du Congo), premier producteur mondial devant l'ex-Union soviétique, la Zambie et le Canada. Les États-Unis consomment de grandes quantités de cobalt et, à partir de 1960, ont cessé de publier leurs chiffres de production en raison des utilisations militaires : certains types de bombes nucléaires sont à base de cobalt.

Historique

Dans l'Antiquité – en Perse, en Mésopotamie, en Égypte, en Chine, en Grèce, à Rome –, des verres colorés en bleu par de l'oxyde de cobalt servaient à imiter le lapis-lazuli. On trouve du cobalt dans les verres de Venise les plus anciens. Au xvie siècle, en Bohême, on fabriqua le « saffre », puis le « smalt », utilisés en verrerie et en céramique. En 1705, Walchin prépara une encre sympathique à base de sels de cobalt et de bismuth.

L'étymologie du mot « cobalt » est fort discutée. Certains le font dériver du mot grec κ́οϐαλος qui signifie mime ou clown, et d'autres du mot allemand Kobold qui désigne un gnome ; en effet, les minerais trop riches en cobalt donnaient par fusion un speiss cassant qu'on ne savait pas traiter autrefois ; les mineurs voyaient là une vengeance d'un génie souterrain.

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École nationale supérieure de physique et de chimie de Paris, agrégé de physique, professeur honoraire de chimie générale à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Jean AMIEL. COBALT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Minerais - crédits : Encyclopædia Universalis France

Minerais

Cobalt : propriétés - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cobalt : propriétés

Cobalt : alliages - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cobalt : alliages

Autres références

  • ACIER - Technologie

    • Écrit par Louis COLOMBIER, Gérard FESSIER, Guy HENRY, Joëlle PONTET
    • 14 176 mots
    • 10 médias
    Le cobalt est utilisé dans des aciers très spéciaux dont il modifie certains processus structuraux.
  • AIMANTS

    • Écrit par Roger FONTAINE
    • 6 273 mots
    • 13 médias
    ...supérieure au point de Curie de l'alliage. On améliore les propriétés magnétiques des alni en ajoutant certains éléments ; ainsi l'addition de cuivre et de cobalt permet de passer des alliages Fe-Ni-Al aux alnico isotropes à propriétés améliorées. Le point de Curie augmente avec la teneur en cobalt et sa...
  • ALLIAGES

    • Écrit par Jean-Claude GACHON
    • 7 362 mots
    • 5 médias
    Les superalliages à base nickel sont utilisés entre 600 0C et moins de 1 000 0C.Les superalliages à base cobalt ne deviennent intéressants que si la température de travail est trop élevée pour les bases nickel (en général vers 1 000 0C). Ils ne sont pas aussi résistants mécaniquement...
  • CARBONE

    • Écrit par Jean AMIEL, Henry BRUSSET
    • 8 257 mots
    • 11 médias
    Vers1940, on constata que les carbonyles métalliques, et celui de cobalt en particulier, étaient des catalyseurs jouant le rôle de transporteurs d'oxyde de carbone sur des molécules organiques au cours des synthèses « oxo » ; de grandes firmes industrielles prirent vers 1950 des brevets et les mirent...
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Voir aussi