ANDES CORDILLÈRE DES

La cordillère des Andes étend ses reliefs en bordure de l'océan Pacifique, entre la mer des Caraïbes et la Terre de Feu sur environ 2,5 millions de kilomètres carrés – une superficie très proche de celle formée par les Himalayas et le plateau du Tibet –, et elle est présente sur les territoires de sept pays ( Venezuela, Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili et Argentine). La continuité méridienne de sa barrière de hautes terres (1,1 million de kilomètres carrés à plus de 2 500 mètres d'altitude) sur 8 000 kilomètres à travers les zones équatoriale, tropicale, subtropicale et tempérée ; sa situation entre le Pacifique sud oriental, un domaine océanique quasi absolu sans île ou archipel d'importance, et l'Amazonie, le plus grand bassin hydrographique et la plus grande forêt tropicale du monde ; la plus grande dénivellation de l'écorce terrestre au nord du Chili (14 kilomètres environ entre des sommets proches de 7 000 mètres d'altitude et la fosse d'Atacama de 8 000 mètres de profondeur) en font un accident majeur de la planète et le lieu de très puissantes interactions entre la terre, l'océan et l'atmosphère. C'est, à cet égard, un remarquable laboratoire de recherche sur l'évolution de notre planète : tectonique des plaques, oscillations et changements océanographiques et climatiques (alternance des phénomènes du Niño et de la Niña), biodiversité, etc. Les effets de l'étagement en altitude et les facteurs d'exposition, communs à toutes les montagnes, se combinent à ceux de la diversité climatique liée à la zonation en latitude, pour donner lieu à un éventail unique au monde de milieux et d'écosystèmes.

Les Andes et leurs proches piémonts ont été l'un des plus anciens et des plus importants foyers de peuplement du continent américain, avant la conquête et la colonisation espagnoles. Aussi, les paysanneries indiennes y demeurent-elles nombreuses, du sud de la Colombie aux confins de la Bolivie, du Chili et de l'Argentine ; même si, depuis les années 1950, les migrations rurales ont largement alimenté la croissance des grandes villes, notamment des capitales, qu'elles soient andines (et situées à plus de 2 500 mètres d'altitude) comme Bogotá, La Paz – siège du gouvernement bolivien –, Quito, ou bien proches de la mer comme Caracas, Lima ou Santiago.

Des sept États dans lesquels la cordillère est présente, quoique très inégalement, six sont généralement considérés comme des pays andins. Seule l'Argentine, qualifiée d'abord par son ouverture atlantique, commune aux pays riverains du Rio de la Plata, fait exception, bien que ses marges andines (la cordillère et son piémont) représentent deux tiers de son territoire et abritent 30 p. 100 de sa population. La montagne, qui occupe une position centrale en Colombie, en Équateur, au Pérou et en Bolivie, est marginale ou périphérique au Venezuela, au Chili et en Argentine. Inégalement andins donc, par l'extension variable et la localisation de la cordillère sur chaque territoire, les sept pays le sont aussi par le poids démographique relatif des régions de montagne dans la population totale ou par l'importance inégale de la participation de ces dernières à la vie économique nationale (de l'ordre de 60 p. 100 du P.I.B. en Colombie, contre environ 10 p. 100 au Pérou ou en Bolivie, au début des années 2000) et par le degré d'urbanisation ou d'aménagement des hautes terres. Enfin, dans l'ordre du symbolique comme dans l'imaginaire des sociétés, la référence aux Andes – ou à tout ce qui est interprété comme « andin » – varie considérablement d'une culture nationale à l'autre, comme au sein de chaque culture nationale.

Données physiques