Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PAZ LA

Bolivie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bolivie : carte administrative

Lorsque le gouvernement bolivien s'installe en 1898 à La Paz, celle-ci n'est encore qu'une bourgade de 50 000 habitants. Elle avait été fondée en 1548 sous le nom de Ciudad de Nuestra Señora de La Paz. Située dans la vallée étroite du rio La Paz (Chukiyawu, en aymara) creusé dans l'Altiplano au pied de la cordillère Royale et surplombé par les neiges éternelles de l'Illimani et du Huayna Potosi (tous deux dépassant 6 000 m), la capitale administrative bénéficie d'un site extraordinaire, étagé sur près de 1 000 mètres de dénivelé, depuis les quartiers sud d'El Bajo (le bas), à environ 3 200 mètres, jusqu'à la municipalité d'El Alto (le haut), sur l'Altiplano (entre 3 800 m et 4 100 m). Réputée pour être la capitale la plus haute du monde, elle a connu une croissance tardive : 315 000 habitants en 1950, et environ un million et demi en 2003.

Le centre (à 3 600 m) accueille, autour du damier colonial historique, les fonctions gouvernementales (palais du gouvernement et Parlement) ; en contrebas, les buildings modernes de l'avenue du Prado hébergent les principaux sièges des entreprises et le tertiaire administratif et commercial ; de l'autre côté de l'avenue, dans le secteur du vieux centre indien, se trouve le poumon commercial informel de la ville aymara. L'étroitesse de la vallée de La Paz a entraîné une croissance « verticale » de la ville. Au sud et à l'est du centre (vers le bas) se sont étendus les quartiers résidentiels des classes moyennes et des élites, principalement sous forme pavillonnaire. Ils sont protégés des vents forts qui balaient l'Altiplano, et bénéficient de températures plus clémentes. Au nord et à l'ouest du centre, les quartiers populaires aux maisons d'adobe autoconstruites, assurant une isolation contre le froid très économique, se trouvent à flanc de versant.

Point de convergence des principales routes nationales, la ville d'El Alto sur l'Altiplano accueille l'aéroport et les quelques industries de la capitale. Mais c'est surtout une municipalité indienne (75 p 100 de la population est aymara, contre 50 p 100 à La Paz et 25 p 100 au niveau national), pauvre, récente (elle a obtenu son autonomie en 1988), proche de dépasser par sa population la ville de La Paz, avec une croissance démographique très rapide (5,1 p 100 entre 1992 et 2001). C'est en effet le principal réceptacle des migrations rurales depuis l'accélération de la croissance urbaine issue du contexte de crise économique, rurale et minière, des années 1980.

Il existe ainsi une ségrégation sociospatiale verticale, différenciant la vallée de La Paz, où se concentre la richesse créole, et El Alto, la ville indienne emblématique de la pauvreté nationale.

— Virginie BABY-COLLIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Provence

Classification

Pour citer cet article

Virginie BABY-COLLIN. PAZ LA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Bolivie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bolivie : carte administrative

Autres références

  • BOLIVIE

    • Écrit par Virginie BABY-COLLIN, Jean-Pierre BERNARD, Universalis, Jean-Pierre LAVAUD
    • 11 790 mots
    • 8 médias
    ...de l'armée traditionnelle, se définissait comme libérale. Contre l'oligarchie traditionnelle de Sucre, capitale déclinante, l'ambition de celle de La Paz, ville en plein essor, détermina un conflit entre unitaires et fédéralistes (la guerre civile de 1898-1899) sous le couvert duquel les libéraux triomphèrent...