COLOMBIE
Nom officiel | République de Colombie |
Chef de l'État et du gouvernement | Gustavo Petro - depuis le 7 août 2022 |
Capitale | Bogotá |
Langue officielle | Espagnol |
Population |
52 321 152 habitants
(2023) |
Superficie |
1 140 619 km²
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La Colombie porte le nom du découvreur des Amériques. Inscrite dans les limites territoriales de l'Audience coloniale de Nouvelle-Grenade, elle a repris le nom de la Grande-Colombie de Simon Bolivar, qui comprenait aussi le Venezuela, le Panamá et l'Équateur (1821-1830). Elle s'est successivement appelée État puis République de Nouvelle-Grenade (1830-1858), Confédération Néogrenadine (1858), États-Unis de Colombie (1863) et enfin République de Colombie (1886).
Ce pays, deux fois grand comme la France (1 141 000 kilomètres carrés), est, avec une population de 46,3 millions d'habitants en 2010, le troisième pays le plus peuplé et la cinquième puissance économique de l'Amérique latine. Mais la présence des plus anciennes guérillas marxistes encore en activité dans le monde (les Forces armées révolutionnaires de Colombie, FARC), la prospérité du narcotrafic et la persistance de graves troubles de l'ordre public depuis la sanglante guerre civile de l'époque de la Violencia (1948-1956) donnent une image négative de la Colombie. Cette nation andine, mais aussi caraïbe et amazonienne, possède pourtant de nombreux atouts. Située à un carrefour stratégique entre l'Amérique centrale et le continent sud-américain, elle compte deux façades maritimes, l'une sur le Pacifique et l'autre sur l'Atlantique. Lieu de passage et nœud de communication depuis l'époque précolombienne, la population de la Colombie, d'origine indienne, européenne et africaine, est l'une des plus métissées au monde. Par ailleurs, le territoire colombien représente la deuxième réserve mondiale (après le Brésil) en termes de biodiversité, en raison de la variété de ses paysages. L'espace andin, organisé autour de trois cordillères, rassemble l'essentiel de la population, à l'exception des Afrocolombiens qui y sont minoritaires. Ceux-ci se concentrent dans la grande plaine côtière caraïbe, la Costa, et sur les rivages du Pacifique. À l'est, dans les vastes bassins de l'Orénoque et de l'Amazone, presque vides d'hommes, se trouvent les savanes herbeuses – les Llanos – et les forêts.
Longtemps rurale et enclavée, la Colombie est désormais un pays dual. D'un côté, les fronts pionniers et les bidonvilles, délaissés par l'État, subissent la violence des acteurs armés (guérillas, paramilitaires, narcotrafiquants), la criminalité commune et le trafic de drogue. De l'autre côté, une nation moderne, largement urbanisée, connaît une croissance économique continue depuis les années 1940. La société civile colombienne, aux très anciennes traditions démocratiques – ancrées depuis le xixe siècle –, est l'une des plus actives et courageuses d'Amérique latine : beaucoup d'organisations et de militants continuent de lutter et de débattre malgré les intimidations et les risques qu'ils encourent.
Géographie
Les structures élémentaires de l'espace
Atouts et contraintes de situation
Avec une superficie de 1,1 million de kilomètres carrés – taille moyenne en Amérique latine – la Colombie s'étire de la pointe de la Guajira semi-aride, extrémité septentrionale du sous-continent (120 nord), à Leticia, sur l'Amazone, au-delà de l'équateur (40 sud). Elle s'étend sur plus de 120 de longitude, depuis les berges du rio Negro, à la frontière du Venezuela et du Brésil, jusqu'aux rives du Pacifique. La Colombie n'a pas achevé sa construction : des pans entiers du territoire restent à coloniser. Associée au mythe de l'Eldorado lors de la conquête espagnole, elle fait encore l'objet de convoitises du fait de ses ressources (émeraude et charbon, dont elle possède les plus grandes mines à ciel ouvert de la planète) et d'une variété exceptionnelle de conditions écologiques propices à toutes les cultures : des plantes tropicales aux fleurs tempérées (second exportateur mondial), ou – image qu'elle renvoie souvent – de la feuille de coca (premier producteur au monde) aux grains de café (deuxième rang mondial).
Elle tire des atouts d'une situation géographique privilégiée : pierre angulaire de l'Amérique du Sud, elle en est l'unique État baigné par les deux océans, Atlantique (à travers la mer des Caraïbes) et Pacifique. Jadis étape intermédiaire entre l'Espagne et le Pérou colonial, elle est à l'intersection de deux axes majeurs de l'Amérique contemporaine : New York/Santiago et Mexico/Brasilia. Sa position stratégique enviable lui a fait perdre, en 1903, l'isthme de Panamá, lorsque les États-Unis, auxquels elle avait refusé la concession de terres pour le canal, soutinrent la création ad hoc de la République éponyme. La Colombie ne profite pourtant pas pleinement de ses façades maritimes : si la côte caraïbe (1 600 kilomètres) est tournée vers l'extérieur, le littoral pacifique n'est pratiquement pas accessible sur 1 300 kilomètres. Par ailleurs, ses frontières continentales sont tracées à travers des contrées peu favorables aux échanges où prédomine un relief accidenté lorsqu'elles coupent les Andes (Cucuta au nord-est, et Ipiales au sud-ouest, sont des points de passage) et où, sur presque tout le pourtour du pays, une forêt dense s'érige en barrière naturelle, à la fois à la charnière avec l'Amérique centrale – interrompant la route intercontinentale panaméricaine dont c'est le seul tronçon manquant –, et sur les marges orientale et méridionale, dans le « grand vide » amazonien.
Un pays compartimenté, des milieux hétérogènes
Les Andes structurent le pays de l'intérieur. Elles le traversent depuis le sud, presque de part en part, relayées au nord par le massif pyramidal de la Sierra Nevada de Santa Marta qui, isolé sur la bordure Caraïbe, domine la Colombie de ses pics jumeaux Cristóbal Colón et Simón Bolívar (5 775 mètres). La présence de la montagne à l'ouest marque ainsi la principale dissymétrie de l'espace colombien, l'autre grande moitié du territoire (55 %) correspondant aux immenses plaines orientales où ne vit que 3 % de la population (2005). L'imposante partie montagneuse constitue le cœur du pays où moins du tiers du territoire abrite 80 % de la population ; un cœur compartimenté, cependant, par l'éventail des trois cordillères qui forment les Andes colombiennes. D'origine volcanique, les cordillères occidentale et centrale sont les plus anciennes : l'une, la plus basse (2 000 mètres en moyenne), compte seulement quelques volcans au sud (Chiles et Cumbal) ; l'autre est une succession de volcans dont les plus hauts culminent à plus de 5 000 mètres (Santa Isabel, Ruiz, Huila, Tolima). Issue du plissement de sédiments synclinaux et presque aussi haute que sa voisine (3 000 mètres en moyenne), la cordillère orientale est, quant à elle, évasée dans sa partie centrale où des bassins de comblement (hautes plaines de Bogotá et du Boyacá) s'élèvent aux environs de 2 700 mètres avant de laisser place, à l'est, aux crêtes de la Sierra del Cocuy (5 400 mètres). Sans atteindre des altitudes péruvienne ou bolivienne, les trois chaînes parallèles colombiennes ont considérablement gêné les relations entre les différentes régions et entre le cœur du pays et l'étranger. Ces ruptures sont d'autant plus tranchées qu'elles sont également fluviales : les haute et moyenne vallées du Cauca (sur 1 350 kilomètres) creusent un sillon rectiligne entre les cordillères occidentale et centrale avant de contourner les plateaux d'Antioquia ; et la franche démarcation du fleuve Magdalena (sur 1 550 kilomètres) emprunte un fossé d'effondrement de 600 kilomètres – parfois large de 60 kilomètres – entre les cordillères centrale et orientale.
Les terres basses orientales se partagent entre les savanes humides très peu peuplées des Llanos, au nord, qui s'allongent sur près de 1 000 kilomètres jusqu'à la gouttière de l'Orénoque et, au sud, compacte et inhabitée, hérissée de rares inselbergs, la forêt équatoriale du bassin de l'Amazone. Dans l'ouest du pays, d'autres régions naturelles basses couvrent 18 % de la superficie nationale : large d'à peine 200 kilomètres, dotée de rivages bordés de mangroves, la frange pacifique forestière et faiblement occupée par les hommes est l'une des régions les plus pluvieuses au monde. Sur la côte caraïbe, le littoral davantage humanisé est séparé des Andes par un arrière-pays où le delta intérieur du Magdalena, dont les crues se mêlent ici à celles du Cauca, constitue une vaste zone inondable qui, délaissée par l'État, est devenue le front pionnier le plus important à l'intérieur du pays. Le dynamisme démographique ancien – dès l'époque coloniale – de la partie littorale tient à son rôle d'articulation entre l'intérieur andin et l'extérieur.
La carte de la Colombie se lit ainsi selon une orientation nord-sud : si les cours d'eau des plaines orientales s'écoulent vers l'est et ceux de la bande pacifique (Atrato excepté) vers l'ouest, le Magdalena et, dans une moindre mesure, le Cauca, voies essentielles de pénétration et de communication parallèles à l'axe des cordillères, ont fixé l'orientation méridienne de la circulation des hommes et des marchandises.
L'alternance des chaînes de montagnes avec les vallées fluviales ou les terres basses imprime de profondes discontinuités dans la composition du territoire. Le climat tropical en démultiplie l'hétérogénéité, moins par ses caractères généraux (températures homogènes, pluviométrie abondante et régulière) ou même par la variété des régimes locaux, due au morcellement du relief et à l'exposition, que par ses déclinaisons altitudinales. De 0 à 1 000 mètres, les terres chaudes (84 % du territoire, plus de 24 0C en moyenne) sont le plus souvent couvertes de forêts, dont la plus vaste est en Amazonie (30 % du territoire) ; tandis que celle du littoral pacifique est l'un des derniers sanctuaires écologiques de la planète, plus riche et moins connu que la forêt amazonienne mais qui, oublié par l'État, est investi par une économie extractive (bois, palmier à huile), au risque de dilapider son impressionnante biodiversité. Dédiées à l'élevage extensif, les savanes s'étendent surtout dans les Llanos et la région caraïbe (de l'ordre de 24 % du territoire). De 1 000 à 2 000 mètres, les terres tempérées (de 17 à 24 0C) occupent 8 % du territoire. Terres du maïs, elles sont aussi le domaine du caféier dont les plantations strient soigneusement les versants : élément identitaire et identifiant de l'Amérique latine aux yeux du monde, le café est produit dans une région particulière, unie par une continuité de culture, allant de la vallée moyenne du Cauca au sud de l'Antioquia. De 2 000 à 3 000 mètres, les terres froides (de 12 à 17 0C) couvrent 6 % du territoire. Fragmentées, indiennes et pauvres dans le massif limitrophe de l'Équateur, ces terres sont étendues plus au nord, dans la cordillère orientale, de la sabana de Bogotá, aménagée pour l'agro-industrie laitière, la céréaliculture et la floriculture, aux hautes plaines du Boyacá, plus fraîches, travaillées en petits systèmes d'irrigation pour la production vivrière, de pommes de terre notamment. Une forêt andine couvre les pentes inoccupées. Au-dessus de 3 000 mètres, le páramo, fréquemment embrumé, est une prairie humide et froide ; il cède la place aux neiges éternelles qui, à partir de 4 700 mètres, enveloppent les cimes des nevados.
Tout en multipliant les divisions dans la mosaïque colombienne, l'étagement bioclimatique les adoucit par la complémentarité verticale des terroirs qu'il engendre : manioc, maïs et pomme de terre (respectivement des terres chaudes, tempérées et froides) sont, ensemble, comme ailleurs en Amérique latine, les produits alimentaires de base. Et si le compartimentage est un obstacle aux échanges interrégionaux, la diversité bioclimatique a longtemps rendus ceux-ci moins nécessaires. En Colombie, hétérogénéité et fragmentation sont synonymes et jouir d'un milieu varié dans un espace somme toute réduit invite au repli sur soi ; les commodités offertes sur courte distance combinées à la difficulté des liaisons de longue distance ont favorisé l'autonomisation des sociétés locales et retardé le développement des flux entre les régions.
L'occupation du territoire
Un peuplement en archipel
Les civilisations précolombiennes, plutôt indépendantes les unes des autres, relevaient de trois familles ethno-linguistiques : les Karibes sur la côte atlantique et son arrière-pays ; les Arawaks – petits groupes épars proches de l'autarcie – dans les Llanos et en Amazonie ; et les Chibchas, dans la Sierra Nevada de Santa Marta, la cordillère orientale et le sud de la cordillère centrale. Les principales concentrations de population occupaient la zone caraïbe, basse vallée du Magdalena incluse, la cordillère orientale – aire la plus peuplée (civilisation Muisca) à l'arrivée des Espagnols – et, secondairement, la vallée du Cauca.
Ces divisions se maintiennent et se renforcent durant la période coloniale. Les conquérants occupent les aires les plus denses sur la côte caraïbe, le long des fleuves navigables vers l'intérieur et dans les zones de montagne moins exposées aux maladies tropicales. Les plus anciennes fondations ont obéi à une volonté de contrôle : portes du territoire (ports atlantiques, villes des Andes méridionales) ; centres administratifs andins (Bogotá, Popayán) ; points de rupture de charge ou relais sur les voies de pénétration et/ou de communication (ports fluviaux, postes du piémont andin ou sur le chemin du Pérou) ; enclaves minières de l'or (nord de l'Antioquia, forêt de la côte pacifique) et de l'émeraude (corne ouest du Boyacá). Dans ce réseau de fondations aux liens ténus, chaque centre contrôlait un secteur d'influence très circonscrit.
Les foyers les plus densément peuplés de l'actuelle Colombie, la partie centrale de la cordillère orientale, la cordillère centrale, le littoral central des Caraïbes et les hautes terres des Andes méridionales, se sont développés au xixe siècle, en lien avec les opportunités économiques et l'attraction des plus grandes villes (Bogotá, Medellín, Barranquilla, Cali) ou de certains chefs-lieux administratifs (le chapelet des villes ordonnées le long de la moyenne vallée du Cauca, Bucaramanga au nord-est, ou encore Popayán et Pasto au sud-ouest). Dans le même temps, à l'image de la poussée pionnière, partie de l'Antioquia vers ce qui deviendra l'axe caféier, des « vides » furent l'objet de colonisation en ordre dispersé. Les fronts pionniers les plus récents avancent, depuis les années 1950, dans les bassins de l'Orénoque et de l'Amazone.
Les logiques d'occupation fragmentée du territoire concentrent la population en foyers disjoints autour des centres majeurs, distribués en bandes parallèles aux cordillères dans le massif andin, ou bien, dans des zones rurales denses, le long de corridors d'activités et d'urbanisation intense. Ce processus de concentration et de hiérarchisation du territoire résulte aussi de la mise en place concomitante et partielle du réseau routier.
Des communications entérinant divisions et hiérarchie nationales
De cette occupation morcelée du territoire a découlé une logique régionale où chaque ville commande son environnement (proche ou éloigné) et cherche à se connecter aux axes du commerce interne et vers l'étranger. Après l'indépendance du pays (1830), les rivalités entre régions ont retardé la construction des routes au niveau national. Le seul accord concernait la liaison de chaque ville andine avec l'extérieur. Le Magdalena offrait alors le plus court chemin vers le nord et les ports de l'Atlantique. Aujourd'hui fluvial et ferroviaire, et surtout routier, le transport se fait selon trois itinéraires principaux, parallèles et longitudinaux : l'axe du Magdalena, qui a progressivement perdu son monopole ; l'axe oriental qui, par Bucaramanga, unit Bogotá et Santa Marta ; l'axe occidental qui relie Carthagène, Medellín, Cali et la frontière équatorienne. Deux axes transversaux ne suffisent pas à rééquilibrer ce dispositif : l'un traverse le triangle formé par les aires métropolitaines de Bogotá (8,6 millions d'habitants, en 2009, sur 18 communes), Medellín (3,5 millions) et Cali (2,7 millions). L'autre, au nord, raccorde les villes caraïbes de la frontière vénézuélienne (Maicao) jusqu'à Sincelejo et Montería, en passant par les ports de Santa Marta (441 000 habitants en 2009) Barranquilla (1,8 million) et Carthagène (1,1 million).
Ce maillage routier, très lâche, renforce les nœuds et couloirs principaux entre lesquels de vastes parties du territoire restent à intégrer à la nation ; certaines sont au cœur même du pays, comme la vallée moyenne du Magdalena (front de colonisation agraire), à l'écart de l'axe majeur entre les Andes orientales et la côte (goudronné en totalité seulement à la fin des années 1960). L'état des routes, dont 90 % sont des pistes, est de fait un mal chronique. La moitié est du pays est totalement oubliée. Sur la côte pacifique, la forêt n'est percée que par deux axes goudronnés, vers les deux ports de Tumaco et Buenaventura ; et Quibdo, dans le Chocó, est à quatorze heures de Medellín alors qu'elle n'en est qu'à 150 kilomètres. Dans son ensemble, le réseau de transport terrestre non seulement pallie mal l'inégal développement sur le territoire mais il en accentue les partitions. Ainsi, peu de ponts franchissent le Magdalena qui continue à scinder en deux la Colombie andine. Quant au transport aérien et aux télécommunications, ils ont permis de faire face au défi des discontinuités et des coupures du territoire. Le premier dispose de plusieurs grands aéroports et d'un semis assez régulier de petits aéroports – pas toujours légaux –, disséminés jusque dans des lieux reculés. Il joue un rôle important dans les relations interurbaines (environ 20 % des passagers et du fret). Utile au désenclavement des régions les moins accessibles, il accentue cependant le centralisme des gros pôles et de la capitale.
Une nation pluriethnique en pleine transition démographique
La croissance spectaculaire de la population
Jusqu'au début du xxe siècle, la population colombienne augmentait très faiblement, avec des taux d'accroissement annuels inférieurs à 1 %, résultat d'une natalité et d'une mortalité élevées. Puis, en un siècle, le nombre d'habitants a été multiplié par dix et, fait rare, il a doublé en vingt-six ans (1938-1964). Avec 46,3 millions d'habitants en 2010, la Colombie est le troisième État latino-américain le plus peuplé. Le pays a entamé sa transition démographique à la fin des années 1930, la chute du taux de mortalité (presque de moitié entre 1940 et 1960) et une fécondité toujours élevée ayant engendré l'explosion démographique enregistrée au milieu des années 1960 (taux d'accroissement annuel supérieur à 3 %). Avec la chute du taux de fécondité (de 7 à moins de 3 enfants par femme, en trente ans) et la baisse de la natalité, toujours en cours, le rythme de la croissance de la population se ralentit progressivement et, au milieu des années 1970, le taux d'accroissement retombe à moins de 2 % par an.
Deux grands changements structurels, liés au processus général de développement du pays à partir des années 1950, ont favorisé la dynamique démographique nationale : le rôle de la puissance publique (campagnes de santé préventives, amélioration du système éducatif, féminin notamment) ; une urbanisation rapide qui a rendu plus accessibles services, marchés de l'emploi et moyens de contrôle des naissances et de planification familiale. Grâce à la très nette amélioration des conditions sanitaires, l'espérance de vie est passée de 44 ans en 1938 à 74 ans au début du xxie siècle ; avec toutefois une surmortalité masculine, pour les 25-45 ans liée à la violence.
La transition démographique a été plus précoce dans les aires urbaines que dans les zones rurales où la fécondité a baissé une douzaine d'années plus tard, et elle a été plus rapide dans les classes sociales aisées (niveau d'éducation). Les inégalités démographiques sont ainsi manifestes entre régions, entre villes et campagnes, entre couches de population (taux de mortalité infantile deux fois plus élevé dans le Choco qu'à Bogotá ou sur la côte caraïbe).
Le « tournant ethnique » colombien
La population colombienne est fortement métissée entre des descendants des Indiens survivants de la conquête, des immigrants européens et des Africains importés par l'esclavage. Plus qu'ailleurs sur le continent, un consensus s'est imposé sur la reconnaissance du caractère multiculturel et pluriethnique de la population et la Colombie a inscrit, comme d'autres pays, le principe de la pluriethnicité dans sa Constitution (1991). Au-delà des déclarations d'intention, le texte colombien s'est traduit par l'application d'une politique foncière originale qui a confirmé ou élargi les réserves indiennes (resguardos, 26 % du pays) et qui a institué, pour certaines communautés noires, un nouveau droit sur des territoires collectifs. L'appartenance ethnique est également prise en compte dans les recensements de population : une partie de la population se reconnaissait indienne (3,4 %) et d'ascendance africaine (10,6 %) au recensement de 2005, doublant ainsi les chiffres habituellement admis. La Colombie est l'une des premières nations noires d'Amérique (4,3 millions de personnes). Si les Afrocolombiens ne se répartissent pas de manière uniforme sur le territoire, ils sont nombreux dans la région caraïbe où le métissage est accompli ; ils se concentrent surtout sur le littoral pacifique et à Cali, et également dans la vallée moyenne du Cauca, où se trouvent les anciennes plantations sucrières esclavagistes. Les principaux groupes indiens vivent au sud des cordillères centrale et occidentale où la population rurale est dense ; dans les savanes lointaines de l'est, les périphéries forestières (amazonienne et pacifique) ou arides (nord de la Guajira), le poids des Indiens est important (plus des deux tiers de la population locale). Ils ne sont pourtant pas très nombreux du fait de la faible densité dans ces régions (moins de deux habitants au kilomètre carré).
L'économie : entre système-monde et subsistance
Cycles économiques et concentration des activités
Un relatif isolement et le développement de centres autonomes ont marqué l'histoire économique nationale. Après la fièvre de la conquête pour l'or et l'argent (xvie et xviie siècles), dont l'exploitation continue modestement, puis celle des émeraudes (de 60 à 90 % des émeraudes extraites dans le monde sont colombiennes, selon les années), le pays a fourni le marché international en tabac ou quinquina notamment (depuis le xviiie jusqu'au milieu du xixe siècle). Les cycles, souvent éphémères, les faibles quantités exportées, et le marché intérieur réduit, ont longtemps freiné le décollage industriel du pays. À la fin du xixe siècle, la culture et l'exportation du café permet une insertion durable dans le système économique mondial ; la Colombie est toujours l’un des plus grands producteurs mondial au début du xxie siècle, malgré une forte récession à la fin des années 1990. L'industrialisation par substitution des importations (industrie légère : textile, biens de consommation, etc.) se développe à partir des années 1940 puis, dans le cadre d'un transfert de technologies étrangères, les politiques visent à nouveau l'exportation dans les années 1960 et 1970. Vite remis du choc pétrolier de 1973 et tirant la leçon des crises récurrentes du café, le pays a su diversifier son agro-industrie. L'ouverture économique des années 1990 se traduit par la levée des barrières douanières et l'entrée massive d'investissements étrangers. L'extraction minière ou d'hydrocarbures se développe dans le cadre d'un retour de la demande en produits primaires. Le pétrole est, au début du xxie siècle, la première exportation nationale (devant le café et le charbon) ; devenu essentiel pour le pays, surtout depuis la découverte de nouveaux gisements et l'exploration prometteuse dans les plaines orientales, il bénéficie d'une politique de libéralisation destinée à attirer encore plus les capitaux étrangers (6 des 10 plus grands groupes pétroliers mondiaux sont présents en Colombie). L'essentiel de la production de brut vient du piémont andin (au nord, dans l'Arauca et le Casanare ; et au sud, dans le Putumayo) ou de la vallée moyenne du Magdalena. La Colombie possédait les cinquièmes réserves les plus importantes du continent en 2004.
Face aux agricultures subventionnées des États riches, le pays s'est orienté, depuis le milieu des années 1980, vers des exportations non traditionnelles : fleurs, fruits et légumes tropicaux ou tempérés de contre-saison. Après une grave récession en 1997 et 1998, le taux de croissance s’est maintenu autour de 5 % par an jusqu’à la crise mondiale de 2008. Avec une base agricole et industrielle assez solide – 38 % des exportations sont des produits manufacturés (2004) – le pays est moins dépendant des aléas des cours mondiaux, bien que les dernières crises de l'industrie caféière ou sucrière (très demandeuses en main-d'œuvre) aient fortement fragilisé les petits producteurs familiaux et les salariés agricoles.
Les cycles successifs de développement économique n'ont pas modifié la forte concentration de la structure productive nationale, même le cycle du café n'y parvint pas, bien qu'il ait transformé le territoire jusque dans les années 1950 avec l'extension des surfaces cultivées, la création de voies ferrées, d'un port sur le Pacifique et le renforcement des villes contrôlant le commerce. Les foyers de production agro-exportatrice ou minière, moteurs de l'économie, sont certes disséminés sur tout le territoire, et le démarrage de l'industrie a été concomitant dans plusieurs villes du fait de la segmentation du marché intérieur. Mais leur attraction étant proportionnelle à leur taille, le pays ne dispose que d'un nombre limité de pôles urbains diversifiés : la capitale Bogotá, l'agglomération de Medellín, premier centre industriel colombien jusque vers 1950 et demeuré très actif (textile, secteur bancaire), Cali (ciment, papier, chimie), la vallée moyenne du Cauca (sucre, coton), l'axe caféier et la côte autour de Barranquilla dont l'activité portuaire et commerciale a encouragé la valorisation de l'hinterland caraïbe (élevage intensif, plantations bananières, agriculture). L'activité économique est moindre autour de Bucaramanga, et secondaire dans certains chefs-lieux départementaux (Tunja, Popayán, Pasto). La transformation des matières premières concerne surtout le complexe sidérurgique de Paz del Rio (Boyacá), proche d'une immense mine de fer et d'une mine de charbon dont la Colombie est le troisième exportateur mondial, et le raffinage pétrolier à Barrancabermeja, port fluvial sur le Magdalena.
La part des secteurs primaire et secondaire a constamment baissé depuis les années 1980, jusqu’à atteindre 9 et 14 % du PIB, respectivement, à la fin des années 2000. Le secteur tertiaire est ainsi largement majoritaire en Colombie (environ 70 % de la population active) ; il traduit le haut niveau d'urbanisation du pays.
Richesses et pauvreté à toutes les échelles
L'organisation de l'espace colombien oppose des zones anciennement occupées (villes et campagnes densément peuplées, andines ou caraïbes) à une moitié presque inhabitée, objet d'une colonisation agraire récente et désorganisée (plaines orientales, côte pacifique, fronts pionniers intérieurs). D'un côté, l'aire andine concentre la majorité des consommateurs et de la population active, l'essentiel des industries, des services et des institutions publiques et privées, et les trois premières métropoles nationales fournissent 55 % du PIB. De l'autre côté, les « nouvelles » terres des fronts pionniers sont défrichées par des petits colons migrants et pauvres qui subissent ensuite toujours la même injustice : sans protection de l'État et sans véritables titres de propriété, ils sont expulsés par des usuriers, des grands propriétaires éleveurs ou des groupes armés, et ils doivent recommencer leur vie plus loin, poussant sans cesse en avant la frontière agricole. L'écart est grand entre la floriculture de Bogotá qui profite des équipements de la capitale et de technologies de pointe pour exporter vers les États-Unis et l'Europe et concurrencer les Pays-Bas, et les aires de colonisation, investies par les guérillas, les paramilitaires et les narcotrafiquants qui s'imposent en contre-pouvoirs d'un État absent et où le commerce de la drogue et des armes est presque le seul lien direct avec l'extérieur. La culture de la coca est prédominante dans les Llanos et la forêt amazonienne où, malgré les campagnes de fumigation (Plan Colombia depuis 1999), les surfaces cultivées se maintiennent, voire augmentent, notamment depuis la création de nouvelles espèces cultivables à moins de 300 mètres d'altitude. Depuis les années 1990, la Colombie est également productrice d'opium (dans les Andes méridionales et l'axe caféier en crise dont les terrains sont propices à son exploitation).
Toutefois, les différences peuvent être plus subtiles et les échelles enchevêtrées. Ainsi, dans les périphéries orientales, globalement aux mains des groupes hors la loi et où l'omerta règne, les enclaves pétrolières sont, elles, protégées par l'État et constamment connectées aux circuits internationaux.
Parmi les populations indiennes, la relégation n'est pas perçue de la même manière dans les Andes méridionales où l'identité est revendiquée depuis plus d'un siècle, et à la lisière de la forêt amazonienne où le contact avec la modernité peut être rude et quelquefois suicidaire – c'est le cas des Nukak dont les jeunes hommes préfèrent mourir plutôt que d'accepter une acculturation qui semble inéluctable. Et il existe également une distinction sociale, dans les Andes indiennes où prédomine le minifundio traditionnel, entre les quelques producteurs intégrés aux réseaux du commerce équitable, le plus souvent par l'intermédiaire d'ONG locales ou internationales, et les autres familles paysannes.
Dans ce jeu d'inégalités territoriales et sociales complexes, les connexions et les distances sont fondamentales. Ainsi, les familles paysannes cultivant la pomme de terre dans le Boyacá voient une amélioration de leur qualité de vie, grâce à la commercialisation de leurs produits sur l'axe routier oriental dont une branche se dirige au Venezuela.
L'éloignement n'explique cependant pas tout, domination et exclusion se jouent à grande échelle. Au pied même des bureaux des centres des grandes villes, les enfants des rues et les classes aisées se côtoient sans se voir ; les uns se cachent pour dormir de peur d'être exécutés par des escadrons de la mort, les autres rentrent dans les zones favorisées de la cité, souvent des quartiers fermés.
Un pays de villes
L'expansion de l'armature urbaine
Depuis l'époque coloniale, l'organisation du territoire colombien a reposé sur un semis dense de bourgades (moins de 15 000 habitants) assez peu hiérarchisées. Seules Bogotá et Medellín dépassaient 40 000 habitants en 1905. Le mouvement d'urbanisation qui s'amorce dans les années 1930 constitue un véritable bouleversement. Il est intense et rapide (le poids respectif des citadins et des ruraux s'inverse entre 1950 et 1980), et concentré dans l'espace (en 2005, un Colombien sur trois vit dans une ville de plus d'un million d'habitants). Avec 75 % de population urbaine en 2009, la Colombie atteint les moyennes continentale et européenne. La transition démographique – la plus rapide d'Amérique latine – a, en effet, surtout profité aux villes, en particulier celles de plus de 100 000 habitants, qui concentrent les trois quarts de la population urbaine actuelle, et les villes entre 15 et 50 000 habitants, dont le nombre a été multiplié par six et dont le poids relatif est resté aux environs de 15 % de la population urbaine entre 1951 et 1993. Les villes moyennes (de 50 à 100 000 habitants), en revanche, assez peu nombreuses, foyers agro-industriels pas très dynamiques ou chefs-lieux de petits départements, gardent des taux de croissance faibles depuis les années 1950.
Les villes principales dans les années 1950 (une douzaine dépassaient 50 000 habitants) sont aujourd'hui au sommet du réseau urbain national et elles ont connu, même après le record historique des années 1950 et 1960 (6 % par an), des taux de croissance supérieurs à la moyenne colombienne. Le réseau national est ainsi très inégalement réparti, concentré dans deux régions densément urbanisées : la zone andine (en particulier le triangle Bogotá-Medellín-Cali) et la côte caraïbe.
Un réseau multipolaire dominé par sa capitale
Un pays compartimenté et un développement tardif du marché national ont favorisé la croissance simultanée de pôles régionaux autour des quatre plus grandes villes du pays : Bogotá, Medellín, Cali et Barranquilla. C'est une originalité en Amérique latine où les capitales sont, en général, omnipotentes et polarisent l'essentiel des migrations. Cette « quadricéphalie » n'émergea qu'à partir des années 1930 mais, dès le début des années 1970, la suprématie et les écarts dans la hiérarchie urbaine sont fixés : les quatre métropoles millionnaires (avec, toutefois, un écart qui se creuse entre Bogotá et les trois autres), puis le groupe des grandes villes et, enfin, la multitude des villes petites et moyennes.
L'évolution différenciée du système urbain au cours de la seconde moitié du xxe siècle tient au mouvement naturel, globalement favorable à l'ensemble des villes, et au solde migratoire, déterminant dans l'essor des plus grandes d'entre elles. À partir des années 1950, en effet, la Colombie a connu un vaste processus d'exode rural, sans précédent entre 1964 et 1973, où plus de 250 000 personnes ont migré chaque année. Aux causes économiques s'ajoute le conflit interne qu'a connu le pays entre 1948 et 1964 (la Violencia), essentiellement dans les campagnes. Les quatre pôles régionaux ont été les destinations principales (ils ont absorbé 40 % des flux migratoires entre 1964 et 1973). En plus de l'apport de populations nouvelles, l'exode d'une population jeune et plutôt féminine a joué un rôle indirect important dans l'accroissement naturel des villes, phénomène qui prend le pas sur les migrations dans la dynamique de croissance urbaine.
À partir du milieu des années 1970, l'intensité et la direction des mouvements de population changent, d'autant qu'au cours des années 1980 les migrations interurbaines se développent. Les nouveaux pôles attractifs sont les périphéries métropolitaines, car la croissance des villes-centres se fait désormais au-delà de leurs limites administratives, ou les villes intermédiaires (entre 100 et 250 000 habitants), frontalières ou portuaires, les villes situées dans des aires d'intensification agricole (axe caféier, fronts de colonisation), les villes pétrolières ou minières.
Le poids de Bogotá s'affirme peu à peu, la capitale rassemble 16 % de la population colombienne en 2009, au lieu de 12 % en 1973. La primauté est plus manifeste d'un point de vue économique : en 2003, la capitale concentrait 56 % des 10 000 plus grosses entreprises du pays (contre 13 % dans la région de Medellín, 11 % à Cali, 6 % à Barranquilla), et captait 70 % des transactions du secteur financier national. La diversification des flux migratoires et la polarisation de Bogotá atténuent ainsi la segmentation actuelle du territoire colombien. La configuration générale de l'espace n'est, cependant, pas remise en cause : Bogotá, dont le bassin migratoire empiète largement au-delà de ses départements limitrophes est à la tête du réseau national ; Medellín est singulière pour n'attirer que des migrants de son département ; Cali draine tout le sud-ouest colombien, et Barranquilla accueille, de façon plus éclatée, la population de la côte caraïbe.
Ainsi, malgré les mutations à l'œuvre aujourd'hui, les inégalités territoriales, sociales et économiques risquent de perdurer dans un pays où, par ailleurs, l'iniquité est criante. En 2003, 6 % des entreprises colombiennes concentraient 43 % de l'emploi et 55 % de la production manufacturière. En 1988, les deux tiers des terres agricoles et agropastorales appartenaient à moins de 2 % des propriétaires. Depuis lors s'est opérée à l'échelle nationale une véritable contre-réforme agraire (dans un pays qui n'a jamais connu de réforme agraire) due à un achat massif de terres par les narcotrafiquants, les plus vastes domaines (voués à l'élevage extensif) se situant dans les aires de colonisation. Des zones moins périphériques (zone de palmeraies de la côte pacifique, région bananière d'Uraba) sont également concernées, depuis le début du xxie siècle, par ce phénomène de concentration des terres grâce à l'appui des paramilitaires envers les grands propriétaires fonciers. Les limites entre conflits politiques et intérêts privés sont de plus en plus floues. La violence endémique engendre des déplacements forcés de population, facilitant d'autant plus la spéculation foncière dans les zones délaissées par les habitants. Le problème de ces déplacés (desplazados), 3,8 millions depuis 1985, constitue, du reste, la conséquence la plus grave de cette violence tant par la brutalité et la profondeur des ruptures provoquées que par l'ampleur du phénomène.
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Écrit par
- Marcel NIEDERGANG : journaliste
- Olivier PISSOAT : ingénieur d'études, C.N.R.S.
- Clément THIBAUD : maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Nantes
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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