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CINÉMA (Réalisation d'un film) Montage

L'avant-garde française : voir et sentir

<it>Naissance d'une natio</it>n, D. W. Griffith - crédits : Bettmann/ Getty Images

Naissance d'une nation, D. W. Griffith

En France, La Roue, d' Abel Gance (1922-1923), pousse à l'extrême le montage rapide révélé par Naissance d'une nation pour en faire un « montage accéléré ». Le montage est principalement conçu par l'avant-garde impressionniste comme « cadence » (Louis Delluc), par analogie avec la musique. Le « montage rythmique » peut jouer sur l'accélération, mais aussi sur une lenteur savamment calculée comme dans La Chute de la maison Usher, de Jean Epstein (1928), ou La Souriante Mme Beudet (1922), de Germaine Dulac. L'avant-garde abstraite s'inspire également des arts plastiques pour mettre en mouvement les objets (Le Ballet mécanique, de Fernand Léger, 1924). Pour Germaine Dulac, chantre du « cinéma pur » et de la « symphonie visuelle », le cinéma est par essence mouvement et ne peut tenir ce mouvement que de lui-même : seul le montage peut mettre en mouvement des formes et des objets, et bientôt des lignes et des volumes purement abstraits. Du montage griffithien, l'école française retient la pure sensation du mouvement (« Voir et sentir, cela nous suffit », René Clair) et la tentation du simultanéisme parfait : en 1927, dans une même séquence de Napoléon, vu par Abel Gance, les trois écrans juxtaposés montrent trois actions auxquelles s'ajoutent les neuf images différentes d'une même action sur l'écran central éclaté.

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Joël MAGNY. CINÉMA (Réalisation d'un film) - Montage [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Différents plans cinématographiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Différents plans cinématographiques

Cinéma : montage d'un film - crédits : mixetto/ E+/ Getty Images

Cinéma : montage d'un film

Techniques de montage cinématographique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Techniques de montage cinématographique

Autres références

  • ACTEUR

    • Écrit par Dominique PAQUET
    • 6 815 mots
    • 2 médias
    Aux débuts du cinéma, l'acteur ne paraît pas un instant différent de l'acteur de théâtre. Car ce sont les mêmes qui, dans les premiers films de Méliès, interprètent les textes classiques. De même, dans le cinéma expressionniste, la technique de monstration et de dévoilement de l'expression appartient...
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    L'histoire des cinémas africains se sépare difficilement de celle de la décolonisation. Il y eut d'abord des films de Blancs tournés en Afrique. Puis, à partir des années soixante, les nouveaux États africains ont été confrontés au problème de savoir quel rôle, quelle orientation, quels...

  • ALLEMAND CINÉMA

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    Le cinéaste Volker Schlöndorff a suggéré que l'histoire du cinéma allemand était faite d'une série de ruptures esthétiques mais aussi d'une grande continuité dans le domaine de l'industrie cinématographique. L'alternance entre les phases les plus inventives, comme celles des années 1918-1933, voire...

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    L'œuvre d'écrivain de cinéma de Barthélemy Amengual est considérable, autant par sa quantité (une douzaine d'ouvrages et une multitude d'articles) que par l'acuité de son propos. Comparable aux meilleurs analystes français de sa génération (tels André Bazin ou Henri...

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