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CALVINISME

Le calvinisme est une doctrine de la gloire de Dieu. « À Dieu seul la gloire », telle est sa devise. Avec une ferveur obstinée, Calvin rappelle sans cesse que Dieu est le Maître tout-puissant du monde et des personnes, et que nos destinées sont entièrement dans sa main. Dans la foi et dans l'obéissance, l'homme reçoit de Dieu, jour après jour, les vocations qui le conduisent. Par un étrange paradoxe, cet homme ainsi conduit, ainsi prédestiné, est un homme libre. Il ne craint aucune tyrannie terrestre, car « il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes ». Qu'importent les rois, les princes, les édits, les prisons, les bûchers, les galères ! Dieu est au-dessus de tout cela et rien n'arrive qui ne soit ordonné par lui. Ainsi se constitue ce peuple courageux, indomptable, qui fait toujours front aux puissances terriennes et qui s'appelle les huguenots de France, les gueux de Hollande, les puritains de la Nouvelle-Angleterre. Pionniers créateurs de civilisations nouvelles, ils créeront les droits de l'homme, parce qu'ils sont avant tout soucieux des droits de Dieu.

À la mort de Calvin, la diffusion du calvinisme fut extrêmement rapide.

Les confessions de foi réformées

Jean Calvin - crédits : Imagno/ Getty Images

Jean Calvin

L'influence de Calvin se répandit rapidement en Europe. En France d'abord, naturellement : ses lettres à plusieurs Églises qu'il contribua à établir en font preuve. Mais aussi aux Pays-Bas, où la confession de foi rédigée par Guy de Brès est entièrement calviniste ; en Angleterre où la Confession de foi anglicane des trente-neuf articles est aussi inspirée par le calvinisme, sous l'influence de Bucer ; en Écosse, grâce à John Knox, réformateur de l'Écosse qui avait suivi les cours de l'académie de Genève ; au Palatinat, où le catéchisme de Heidelberg est un exposé très complet de la pensée réformée ; en Hongrie, en Pologne ; et plus tard aux États-Unis, dont les pionniers étaient en grande partie des puritains, exilés en raison de leur non-conformisme.

Lors du premier synode des Églises réformées, à Paris en 1559, une confession de foi fut rédigée. Calvin avait envoyé un texte en trente-cinq articles. Le synode crut devoir remanier le premier article qu'il fit éclater en cinq. Il s'arrêta heureusement après ce remaniement et laissa la suite à peu près intacte ; cela donna une confession en quarante articles. Pendant quelque temps, les éditeurs publièrent tantôt la confession en trente-cinq, tantôt la confession en quarante articles ; il faudra attendre le synode de La Rochelle (1571) pour que cette dernière soit définitivement adoptée et signée avec solennité par Théodore de Bèze pour l'Église de Genève, Jeanne d'Albret pour l'Église du Béarn et Gaspard de Coligny pour l'Église de France ; aussi l'appelle-t-on la Confession de foi de La Rochelle, alors que son nom devrait être la Confession de foi de Paris.

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Écrit par

  • : doyen honoraire de la faculté de théologie protestante de Montpellier
  • : pasteur, président du journal Réforme

Classification

Pour citer cet article

Jean CADIER et André DUMAS. CALVINISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Jean Calvin - crédits : Imagno/ Getty Images

Jean Calvin

Autres références

  • ANTISÉMITISME

    • Écrit par Esther BENBASSA
    • 12 229 mots
    • 9 médias
    ...dans l'eucharistie –, les calomnies de meurtre rituel et de profanation d'hostie tendent en revanche à disparaître dans le monde protestant européen. C'est le courant calviniste, davantage ancré dans l'Ancien Testament, qui se montre finalement le plus accueillant à leur égard. Les nouveaux chrétiens...
  • APARTHEID

    • Écrit par Charles CADOUX, Benoît DUPIN
    • 9 061 mots
    • 8 médias
    ...bijbel en sij roer (le Boer avec sa bible et sa carabine). Vivant frustement et même dangereusement, il vivait aussi de certitudes étayées sur une foi calviniste austère, bornée sans doute, mais sincère. Ce fond de croyances a persisté. Il explique la permanence de certaines attitudes politiques et, malgré...
  • ARMINIANISME

    • Écrit par Jean BAUBÉROT
    • 860 mots
    Dans la lignée d'Augustin, les réformateurs rendirent le salut de l'être humain indépendant de ses mérites propres. De formation juridique, Calvin élabora la doctrine de la prédestination, décret « éternel et inviolable de Dieu ». Comme prédicateur, il insista sur la grâce de Dieu, mais, dans...
  • ARMINIUS JACOB HARMESZOON dit JACOBUS (1560-1609)

    • Écrit par Universalis
    • 519 mots

    Théologien néerlandais et ministre de l'Église réformée des Pays-Bas, Jacob Harmeszoon (Harmensen ou Hermansz), dit Jacobus Arminius, est né le 10 octobre 1560 à Oudewater et mort le 19 octobre 1609 à Leyde. Opposé à la stricte doctrine calviniste de la prédestination, il développe...

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Voir aussi