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ÉCOSSE

Royaume-Uni : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Royaume-Uni : carte administrative

L'Écosse est un pays de 77 000 kilomètres carrés environ aux frontières à la fois historiques et naturelles. Au sud, les Lowlands prolongent simplement les plaines et collines de l'Angleterre au-delà des Borders et se continuent en une étroite bande orientale. Mais une véritable coupure physique est créée par les firths de la Clyde et de la Forth : ils isolent presque les hautes terres du Nord ou Highlands, profondément marquées par les glaciations qui ont déterminé une côte accidentée de nombreux fjords. Guerriers et civilisateurs ont parfois occupé les basses terres, à l'image des Romains qui, sous Antonin, en annexèrent une notable partie, bientôt protégée par un mur ; la langue anglaise, quand elle fut constituée, la religion réformée aux premiers temps de révolte protestante surent rapidement conquérir le Sud, mais les Highlands jouèrent dans bien des cas un rôle de refuge et de sanctuaire inaccessibles aux nouveautés. L'Écosse a longtemps conservé, en tout ou partie, une indépendance politique remarquable, confirmée avec éclat au début du xive siècle contre l'Angleterre, adversaire déjà héréditaire, lors de la « guerre d'indépendance ». En 1603, selon les concepts du temps, l'acquisition par héritage de la Couronne anglaise par Jacques VI Stuart, qui devient Jacques Ier d'Angleterre, peut même être considérée comme une annexion de l'Angleterre au domaine écossais ! Depuis 1707 et l'Acte d'union, l'Écosse est pourtant devenue, en dépit de quelques vains soubresauts, une « nation sans État », qui a difficilement préservé quelques traits d'une identité originale, moins la langue gaélique que la religion, moins un mode de vie que des lois et usages, des institutions, une fiscalité propres. Fait significatif : le réveil nationaliste dans l'entre-deux-guerres est autant lié au profond déclin de l'économie régionale qu'à la prise de conscience de différences culturelles majeures, et la déception économique a ainsi conduit d'aucuns à faire appel d'une intégration à la Grande-Bretagne que la révolution industrielle et la prospérité du xixe siècle avaient au contraire semblé consolider. Sans jamais en arriver aux convulsions irlandaises, l'Écosse est entrée dans les temps des remuements et de la contestation, d'autant plus dans les années 1970 que les espérances suscitées par le pétrole ont démesurément enflé les perspectives d'un âge d'or qui naîtrait d'une indépendance retrouvée. Mais le mot « dévolution » qui entre alors dans le vocabulaire politique britannique marque les limites des concessions que Westminster serait disposé à faire : le nationalisme écossais contemporain a eu le mérite de conduire à une redécouverte des vertus passées d'un peuple d'essence celtique, de ramener à la surface des hauts faits guerriers, mais aussi le message spirituel particulier du christianisme écossais, de rechercher les facteurs d'une brillante vie intellectuelle et de l'essor précoce des universités, des écoles, de l'alphabétisation de masse aux xviie et xviiie siècles, bien avant la plupart des autres États européens. On a également jeté la lumière sur la part des Écossais dans l'expansion britannique, territoriale, de peuplement, mais aussi économique. Il n'est jusqu'au mouvement ouvrier qui, plongeant ses racines dans des courants spécifiques, n'a su affirmer au cours du siècle écoulé un puissant rayonnement et contribuer souvent de manière décisive à la formulation des programmes et à la sélection des chefs du travaillisme britannique tout entier. La conscience nationale d'aujourd'hui se nourrit de faits et de visions puisés souvent dans une redécouverte récente des origines. À l'aube du xxie siècle, les structures de large[...]

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Écrit par

  • : professeure des Universités, université polytechnique des Hauts-de-France
  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Pour citer cet article

Edwige CAMP-PIETRAIN et Roland MARX. ÉCOSSE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Royaume-Uni : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Royaume-Uni : carte administrative

Château d’Eilean Donan, Écosse - crédits : Stocker1970/ Shutterstock

Château d’Eilean Donan, Écosse

Château d'Édimbourg - crédits : Marcus Brooke/ The Image Bank/ Getty Images

Château d'Édimbourg

Autres références

  • ADAMSON ROBERT (1821-1848)

    • Écrit par Universalis
    • 361 mots

    Photographe écossais né en 1821, à Berunside, mort en janvier 1848, à Saint Andrews (Écosse), Robert Adamson collabore avec David Octavius Hill (1802-1870) pour réaliser l'un des plus grands portraits photographiques du xixe siècle.

    Jeune chimiste, Robert Adamson ouvre le premier studio...

  • ANGUS MAC FERGUS (mort en 761?) roi des Pictes (731-? 761)

    • Écrit par Paul QUENTEL
    • 134 mots

    Angus (Hungus, Oengus, Onuist, Unuist) Mac Fergus, c'est-à-dire fils de Fergus, fut roi des Pictes pendant trente ans, probablement de 731 à 761. Un document fait remonter sa mort à 759, mais plusieurs autres la fixent en 761. Selon certaines sources, son règne fut intermittent. Il eut à livrer bataille...

  • BALLIOL ou BAILLEUL JOHN DE (1250 env.-1314) roi d'Écosse (1292-1296)

    • Écrit par Paul BENOÎT
    • 297 mots
    • 1 média

    D'une famille originaire de Bailleul (Somme), John Balliol hérite de terres en Écosse, en Angleterre et en France ; de sa mère lui vient le duché de Galloway. En 1290, à la mort de Margaret, la « demoiselle de Norvège », héritière du trône d'Écosse, il est un des treize prétendants à la succession...

  • BERWICK ON TWEED

    • Écrit par Paul BENOÎT
    • 151 mots
    • 1 média

    Ville du Northumberland située à l'embouchure de la Tweed. Berwick on Tweed ne prend de l'importance qu'à la fin du xie siècle, quand la frontière entre l'Écosse et l'Angleterre se fixe sur la Tweed. Convoitée par chacun des deux pays, elle change treize fois de mains avant...

  • Afficher les 51 références

Voir aussi