BULGARIE
Nom officiel | République de Bulgarie (BG) |
Chef de l'État | Roumen Radev (depuis le 22 janvier 2017) |
Chef du gouvernement | Dimitar Glavchev (par intérim depuis le 9 avril 2024) |
Capitale | Sofia |
Langue officielle | Bulgare |
Unité monétaire | Lev (BGN) |
Population (estim.) |
6 366 000 (2024) |
Superficie |
110 372 km²
|
De la Bulgarie avant les Bulgares à la République populaire
Le Moyen Âge bulgare
L'histoire de la Bulgarie commence avec l'installation sur le territoire actuel du peuple qui lui a donné son nom, avec la fondation de l'État bulgare d'Asparuch en 681. Mais il y eut une Bulgarie avant les Bulgares, dont le substrat ethnique originel est la Thrace et qui porte l'empreinte des grandes civilisations de l'Antiquité. Varna, Sozopol, Nessebar sont les héritières de colonies grecques fondées dès les viie-vie siècles avant notre ère. Philippopoli, ancien nom de Plovdiv, évoque Philippe de Macédoine ; Sofia elle-même était la Serdica romaine, quand la Bulgarie se nommait la Mésie.
Slaves et Protobulgares
La Bulgarie médiévale s'est formée au terme des grandes migrations du haut Moyen Âge aux dépens de l'Empire byzantin. Elle se distingue des autres royaumes barbares par sa dualité initiale, curieuse symbiose entre deux peuples totalement différents par l'origine et la langue. Elle est née autant d'un voisinage fortuit des sept tribus slaves d'entre Danube et Balkan (une des vagues de la grande marée slave qui submerge la péninsule balkanique aux vi-viie s.) et des Protobulgares, nomades d'origine turque arrivés en Dobroudja après bien des vicissitudes, que de la nécessité pour ces deux peuples d'organiser leur défense commune contre la reconquête byzantine. Sous l'autorité du khan protobulgare Asparuch, la fédération slavo-bulgare réussit ainsi à faire reconnaître par Byzance l'existence du premier royaume bulgare, que son manque de cohésion condamnait à plus ou moins long terme.
Aussi, la véritable naissance de la Bulgarie est-elle liée à son unification, qui est en même temps une slavisation, le terme « bulgare » prenant alors l'acception qu'il a gardée. Les artisans en furent les deux grands tsars Boris (852-889) et Siméon (893-927). Les moyens en furent la conversion de la Bulgarie au christianisme byzantin en 865 et surtout (sans quoi la Bulgarie fût facilement tombée sous l'influence de Constantinople) l'adoption de la liturgie en langue slave, que les inventeurs de l'alphabet slave, Cyrille et Méthode, avaient créée en vain pour la Moravie, mais que leurs disciples, Clément d'Okhrid et Naoum, introduisent en Bulgarie. Événement d'une immense portée, qui donne au peuple bulgare son unité morale, qui assure définitivement la victoire de la langue slave, commune désormais à l'aristocratie, au clergé et au peuple.
Byzance
En accédant à une civilisation de l'écriture, la Bulgarie peut recueillir le patrimoine culturel byzantin et l'enrichir selon son génie propre. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Le règne de Siméon, le « Charlemagne bulgare », est l'âge d'or de la Bulgarie médiévale. On verra ailleurs l'épanouissement des lettres, illustrées par les noms de Jean l'Exarque, de Constantin l'Évêque et du moine Khrabar. Les fouilles de Preslav, où Siméon établit sa capitale et le siège du patriarcat de l'Église bulgare indépendante, ont mis au jour un art non moins brillant (l'« église d'or » et le palais royal avec ses revêtements de marbre, d'or et de bois sculpté).
La Bulgarie de Siméon se pose en rivale de Byzance, menace l'Empire jusque dans sa capitale. Mais la féodalisation progressive de la société transforme les paysans libres en tenanciers dépendants. La protestation sociale contre les riches et les puissants – tsar, boïars, Église – prend, comme il arrive souvent au Moyen Âge, la forme de l'hérésie religieuse. C'est le bogomilisme, du nom du pope Bogomil qui prêcha cette doctrine d'inspiration manichéenne, tendant à établir une société ascétique et égalitaire, et dont les cathares sont probablement les lointains héritiers.[...]
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Écrit par
- Roger BERNARD : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales, docteur ès lettres
- André BLANC : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Nanterre, journaliste scientifique
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Nadia CHRISTOPHOROV : maître de conférences honoraire
- Jack FEUILLET : agrégé de l'Université, docteur en études slaves, docteur d'État, professeur de bulgare à l'Institut national des langues et civilisations orientales, directeur du Centre d'études balkaniques
- Vladimir KOSTOV : journaliste
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Robert PHILIPPOT : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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