BULGARIE
Nom officiel | République de Bulgarie (BG) |
Chef de l'État | Roumen Radev (depuis le 22 janvier 2017) |
Chef du gouvernement | Dimitar Glavchev (par intérim depuis le 9 avril 2024) |
Capitale | Sofia |
Langue officielle | Bulgare |
Unité monétaire | Lev (BGN) |
Population (estim.) |
6 366 000 (2024) |
Superficie |
110 372 km²
|
La littérature bulgare
La première littérature nationale d'expression slave
La vieille littérature bulgare est directement issue de la tradition instituée par les frères Cyrille et Méthode, originaires de Salonique, qui, chargés par l'empereur de Byzance d'une mission en Moravie, effectuée à partir de 863, dotèrent les Slaves d'un alphabet et de leurs premiers textes religieux. À la mort de Méthode (885), le prince Boris de Bulgarie (852-889), converti au christianisme vers 865, recueillit les disciples des deux frères, chassés de Moravie par le clergé germanique, et utilisa habilement ces lettrés en vue de la christianisation de son pays. C'est donc dans la seconde moitié du ixe siècle que se situent les débuts de la littérature bulgare, qui est la première littérature nationale d'expression slave et qui atteignit son apogée sous le règne de Siméon (893-927). Ancien moine et très cultivé, Siméon fit lui-même œuvre d'écrivain et encouragea les lettres slaves avec d'autant plus de zèle qu'il voyait en leur essor un moyen de rivaliser avec Byzance et d'affermir le prestige de la Bulgarie en l'émancipant de la tutelle religieuse des Grecs, résultat qu'il obtint vers 919 par la création d'un patriarcat bulgare. Toutefois, Siméon ne put se libérer de la pensée grecque en laquelle il avait été formé dans sa jeunesse. Intimement liée à la prédication du christianisme et mise entre les mains d'un clergé puissant, la littérature du premier royaume bulgare est riche, mais, dans son ensemble, peu originale : elle consiste pour une large part en traductions et en adaptations des œuvres de la littérature chrétienne des Grecs. Cette littérature du premier royaume eut deux foyers principaux, la région d'Okhrid, dans la partie occidentale de l'État de Boris et de Siméon, et Preslav, dans la Bulgarie orientale.
Deux foyers principaux
C'est dans la région d'Okhrid, où il avait été envoyé par Boris, que Clément, dit Clément d'Okhrid, disciple de Cyrille et Méthode, poursuivit l'œuvre entreprise par ses maîtres. Premier évêque de l'Église bulgare, Clément († 916) est demeuré le plus populaire des écrivains du premier royaume bulgare, surtout à cause de son admirable zèle apostolique qui fit de lui, selon le mot de l'un de ses biographes, « un second Paul s'adressant à de seconds Corinthiens, c'est-à-dire les Bulgares ». Toutefois, c'est autour de Preslav, dont Siméon avait fait en 893 sa capitale, que se développa la principale activité culturelle de la Bulgarie, avec une littérature plus savante et plus étroitement dépendante de certains objectifs politiques fixés par le souverain. Les écrivains les plus caractéristiques de cette tendance sont le prêtre puis évêque Constantin, dit aussi Constantin de Preslav, et Jean l'Exarque, qui contribuèrent puissamment par leurs traductions à enrichir et à assouplir le vieux bulgare en rendant cette langue, encore un peu fruste, capable de rendre les subtilités philosophiques et théologiques des Grecs.
Dieu loué en bulgare
On doit aussi à Constantin une prière acrostiche de quarante vers, qui semble dater des dernières années du ixe siècle et qui est le premier essai poétique rédigé en langue bulgare. C'est également dans les dernières années du ixe siècle, ou dans les premières années du xe, que vit le jour une autre des œuvres les plus intéressantes et les plus originales de la vieille littérature bulgare. Il s'agit du traité O pismenech (Des lettres), attribué au moine Chrabr, personnage mystérieux dont le nom, qui signifie en vieux bulgare « guerrier, combattant », est certainement un pseudonyme, et que des savants ont tenté, mais sans entraîner la conviction, d'identifier avec des écrivains de l'époque de Siméon ou avec le tsar Siméon lui-même.[...]
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Écrit par
- Roger BERNARD : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales, docteur ès lettres
- André BLANC : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Nanterre, journaliste scientifique
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Nadia CHRISTOPHOROV : maître de conférences honoraire
- Jack FEUILLET : agrégé de l'Université, docteur en études slaves, docteur d'État, professeur de bulgare à l'Institut national des langues et civilisations orientales, directeur du Centre d'études balkaniques
- Vladimir KOSTOV : journaliste
- Edith LHOMEL : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
- Robert PHILIPPOT : professeur à l'Institut national des langues orientales vivantes
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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BULGARIE, chronologie contemporaine
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L'autocéphalie (du grec autoképhalos, « qui est sa propre tête ») est le régime canonique qui règle les rapports institutionnels existant entre les diverses Églises sœurs dont se compose l'Église orthodoxe. Deux traits caractérisent ce régime : le refus d'une primauté de...
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Le mouvement bogomile (du nom de son fondateur le prêtre Bogomil) a pris naissance au xe siècle en Bulgarie. Il s'est propagé dans les pays balkaniques avant de s'étendre dans l'Empire byzantin.
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- Écrit par Jean BÉRENGER
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