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TCHAD

Nom officiel

République du Tchad (TD)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Mahamat Idriss Déby (président du Conseil militaire de transition entre le 20 avril 2021 et le 10 octobre 2022, président de transition depuis lors). Premier ministre : Succès Masra (depuis le 1er 2024)

      Capitale

      N'Djamena

        Langues officielles

        Arabe, français

          Unité monétaire

          Franc CFA

            Population (estim.) 19 094 000 (2024)
              Superficie 1 284 000 km²

                Économie : de l'agriculture à l’exploitation pétrolière

                Le Tchad est un pays pauvre ; l'indice de développement humain (IDH) le classait, en 2019, au 187e rang sur 189 pays. Au début des années 2000, le Tchad est devenu producteur de pétrole. Il est trop tôt pour en mesurer les effets, d'autant que les recettes sont partiellement utilisées pour financer les campagnes militaires contre les rébellions qui, dans le même temps, ont pris de l'ampleur dans l'est du pays.

                Peuls (Tchad) - crédits : 	Godong/ Getty Images

                Peuls (Tchad)

                L'économie tchadienne repose traditionnellement sur les productions agricoles et pastorales destinées au marché intérieur et, pour une part, à l'exportation (coton, viande, peaux). Le territoire comprend plusieurs grands ensembles agroécologiques : zones arides vouées au nomadisme pastoral et à la transhumance, zones humides aux productions vivrières. Mil et sorgho (dont une part importante est consacrée à la production de bilibili, la bière de mil) forment le fond d'une production céréalière enrichie aujourd'hui du maïs. La culture du manioc, rustique et à rendement élevé, se développe. La séparation entre éleveurs et agriculteurs a longtemps été la règle, mais on observe des évolutions. Des pasteurs, notamment des Peuls, s'adonnent à l'agriculture ; des agriculteurs se familiarisent avec l'élevage bovin en vue de pratiquer la culture attelée.

                Le coton représente la principale culture commerciale. Imposée à l'origine par l'administration coloniale, elle est devenue omniprésente dans le « Tchad utile » où elle concerne plus de 2 millions d'agriculteurs. La production annuelle, au début des années 2000, oscillait autour de 150 000 tonnes de coton graine. CotonTchad, société contrôlée par l'État avant d’être privatisée en 2018 dans l'attente d'une éventuelle privatisation, était au centre du dispositif : distribution des intrants, semences et engrais, organisation de la collecte, égrenage dans les usines des principales villes du sud (Moundou, Kelo, Pala, Koumra, Sarh). Outre les problèmes internes à la CotonTchad, le secteur cotonnier souffre des prix peu rémunérateurs dans un marché mondial faussé par les subventions que les États-Unis accordent à leurs planteurs. À cela s'ajoutent les coûts d'enclavement (1 700 kilomètres séparent N'Djamena du port de Douala). De nombreux producteurs se tournent vers l'arachide, d'un meilleur rapport, écoulé sur le marché régional (Cameroun, Nigeria, Gabon). Le sucre produit par la Compagnie sucrière du Tchad (ex-Sonasut) est destiné au marché intérieur.

                Oléoduc au Cameroun - crédits : Tom Stoddart/ Hulton Archive/ Getty Images

                Oléoduc au Cameroun

                Le Tchad produit du pétrole depuis 2003. Les incertitudes politiques et le coût de l'enclavement ont retardé la mise en exploitation du gisement de Doba découvert dès 1973. Celle-ci a nécessité la construction d'un oléoduc long de 1 070 kilomètres qui traverse le Cameroun jusqu'au terminal pétrolier de Kribi. Le pétrole est exploité par un consortium dirigé par Exxon-Mobil. Le bassin de Doba devrait produire environ 6 millions de tonnes par an pendant une trentaine d'années. Les prix élevés des hydrocarbures pourraient accélérer la mise en exploitation d'autres gisements comme celui de Sédigui. La Banque mondiale et des ONG internationales ont voulu faire de l'exploitation pétrolière au Tchad un modèle de bonne gouvernance écologique et sociale : études d'impact environnemental, indemnisation des paysans lésés par la construction de l'oléoduc. La loi pétrolière de 1999 a fixé les modalités d'utilisation de la rente pétrolière pour répondre aux priorités économiques et sociales dans une perspective de développement durable. En vain : dès 2005, le gouvernement modifiait les dispositions de cette loi afin d'utiliser une partie des recettes pétrolières pour son effort de guerre.[...]

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                Écrit par

                • : doctorante en science politique à Sciences Po, (Paris, attachée temporaire d'enseignement et de recherche à l'université de Paris-I-Sorbonne
                • : maître de conférences d'histoire des institutions
                • : doctorante en anthropologie et sciences politiques à l'université de Genève (Suisse) et à l'École des hautes études en sciences sociales, Paris
                • : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Marielle DEBOS, Universalis, Jean-Pierre MAGNANT, Cécile PETITDEMANGE et Roland POURTIER. TCHAD [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Tchad : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Tchad : carte physique

                Tchad : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Tchad : drapeau

                Tchad : découpage administratif - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Tchad : découpage administratif

                Autres références

                • TCHAD, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AFRIQUE-ÉQUATORIALE FRANÇAISE (A-ÉF)

                  • Écrit par Alfred FIERRO
                  • 500 mots

                  Jusqu'en 1883, les possessions françaises d'Afrique équatoriale ont été administrées par un officier de marine portant le titre de commandant supérieur des Établissements français du golfe de Guinée. Le 16 décembre 1883, l'administration du Gabon est détachée de celle...

                • BAGUIRMI ROYAUME DU

                  • Écrit par Alfred FIERRO
                  • 386 mots

                  La fondation du royaume du Baguirmi entre le lac Tchad et le Chari se situe vers la fin du xvie siècle. Selon la tradition, un groupe de chasseurs kinga, sous la conduite de Birni Mbese ou de Dokkenge, aurait fondé Massenya et obligé les populations de la région à rejeter la domination des Bilala....

                • BOKO HARAM

                  • Écrit par Universalis
                  • 1 379 mots
                  ...territoires, et ne peuvent que constater l’incapacité de l’État nigérian à régler la situation. Les incursions de Boko Haram au Cameroun, au Niger et au Tchad, son offensive contre la ville frontalière nigériane de Baga, au bord du lac Tchad en janvier 2015, aboutissent finalement à la constitution d’une...
                • BORNOU

                  • Écrit par Martin VERLET
                  • 2 591 mots
                  Les récits légendaires, que corrobore l'histoire, font remonter l'empire bornouan à l'ancien royaume du Kanem qui se formadans les régions nord et nord-est du Tchad. Comme de nombreux peuples d'Afrique occidentale (les Yoruba, les Peuls du Fouta-Djalon), les Kanouri se donnent une origine...
                • Afficher les 26 références

                Voir aussi