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SUÈDE

Nom officiel

Royaume de Suède (SE)

    Chef de l'État

    Le roi Carl XVI Gustaf (depuis le 15 septembre 1973)

      Chef du gouvernement

      Ulf Kristersson (depuis le 18 octobre 2022)

        Capitale

        Stockholm

          Langue officielle

          Suédois

            Unité monétaire

            Couronne suédoise (SEK)

              Population (estim.) 10 578 000 (2024)
                Superficie 447 425 km²

                  La Suède est restée plus longtemps que les autres pays scandinaves dépourvue d'histoire écrite. Les temps archaïques, sur lesquels la documentation se limite aux données de l'archéologie, de l'épigraphie runique et de quelques traditions plus ou moins mythiques consignées dans les pays étrangers, s'y prolongent jusqu'au milieu du xiie siècle.

                  Suède : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Suède : carte physique

                  Suède : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Suède : drapeau

                  Ainsi s'expliquent les incertitudes qui pèsent sur les origines de l'État suédois : on ne saurait dire quand ses trois parties constitutives essentielles (le Svealand, autour du lac Mälar, le Götaland, autour des lacs Vättern et Vänern, et l'île baltique de Gotland) ont commencé à reconnaître un même roi, dont le siège ordinaire était en Svealand. Cette union, qui n'effaça jamais, au Moyen Âge, des différences institutionnelles assez profondes, paraît en tout cas antérieure à la fin de l'âge des Vikings. Sauf de courtes périodes au xive siècle, la Suède médiévale ne comprit jamais la Scanie et les régions voisines ; sa façade maritime était sur la mer Baltique, à l'ouest elle ne disposait que d'une étroite fenêtre entre le Danemark et la Norvège, sur le bas Götaälv.

                  — Lucien MUSSET

                  Monarchie constitutionnelle, la Suède pratique le régime parlementaire depuis longtemps. En effet, après la mort de Charles XII (1718), dont le règne a marqué l'apogée de l'absolutisme royal, l'Acte sur la forme du gouvernement (1719-1720) et la loi organique sur le Parlement (1725) établirent la prééminence du Parlement en instaurant un véritable régime d'assemblée. C'est à cette époque, présentée comme l'« ère de la liberté », que naît une véritable vie politique avec la formation de deux courants d'opinion au sein du Parlement.

                  Profitant des luttes partisanes et des difficultés intérieures, Gustave III réalisa, en 1772, un coup d'État qui, en supprimant les partis politiques, marqua la fin du régime parlementaire et aboutit à l'adoption d'une nouvelle Constitution qui reconnaissait au monarque des pouvoirs quasi absolus.

                  Les défaites militaires liées aux guerres napoléoniennes conduisirent, en 1809, à la déposition du monarque, Gustave IV Adolphe. Immédiatement fut constituée une commission de la Constitution qui élabora un texte destiné à prévoir tout retour de l'absolutisme royal mais aussi à limiter les pouvoirs du Parlement. Ce texte, instaurant une monarchie constitutionnelle, allait permettre le développement du parlementarisme ; il fut complété par trois lois organiques inséparables de la Constitution : la loi organique sur le Riksdag (Parlement), la loi sur la liberté de la presse et la loi sur la succession au trône.

                  Cet ensemble de lois fondamentales, qui fit l'objet de nombreux amendements, est demeuré en vigueur jusqu'au 1er janvier 1975, date à laquelle s'est appliquée la nouvelle Constitution qui a abrogé le texte de 1809, sans toutefois apporter de bouleversements substantiels au régime existant.

                  Tel qu'il a évolué jusqu'à nos jours et tel qu'il est établi par la nouvelle Constitution, le régime politique suédois se présente comme une monarchie constitutionnelle dont le parlementarisme constitue la pierre angulaire.

                  Depuis le milieu du xixe siècle, la Suède, jusque-là pays pauvre, a connu un développement économique qui la classe, au début du xxie siècle, parmi les premières nations au monde en termes de revenu par habitant. La société suédoise a par ailleurs élaboré au xxe siècle un « modèle » social qui a longtemps fait l'admiration, sinon l'envie, de nombre de pays. Les mutations économiques survenues dans le dernier quart du xxe siècle ont mis à mal ce modèle, qui a dû faire l'objet de profondes adaptations pour perdurer.

                  — Jean-Claude MAITROT

                  Au fond de l'âme suédoise telle qu'elle[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                  • : professeur de géographie humaine, économique et régionale à l'université de Metz, U.F.R. de lettres et sciences humaines, membre de l'Académie Gustave-Adolphe d'Uppsala (Suède)
                  • : ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et de l'Institut national des langues et civilisations orientales, professeur d'histoire contemporaine à l'institut des hautes études européennes de l'université de Strasbourg
                  • : directeur honoraire de l'Institut de géographie de l'université de Paris
                  • : professeur de droit public à l'université de Paris-V-René-Descartes
                  • : professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Robert-Schuman, Strasbourg
                  • : maître de conférences à l'université de Caen
                  • : professeur à l'université de Lille-III
                  • : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Régis BOYER, Michel CABOURET, Maurice CARREZ, Georges CHABOT, Universalis, Jean-Claude MAITROT, Jean-Pierre MOUSSON-LESTANG, Lucien MUSSET, Claude NORDMANN et Jean PARENT. SUÈDE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Suède : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Suède : carte physique

                  Suède : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Suède : drapeau

                  Forêt (Suède) - crédits : Roine Magnusson/ Getty Images

                  Forêt (Suède)

                  Autres références

                  • SUÈDE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne du XVIe et du XVIIe s.

                    • Écrit par Georges LIVET
                    • 6 506 mots
                    • 7 médias
                    ...exclu des affaires allemandes. L'Empereur lance l' édit de Restitution qui lèse les intérêts protestants, surtout en Allemagne du Nord. En 1630, le roi de Suède Gustave-Adolphe débarque en Poméranie avec une armée. Trois raisons le décident : défense de son propre pays, extension de la domination suédoise...
                  • BERGSLAG

                    • Écrit par Georges CHABOT
                    • 312 mots
                    • 1 média

                    Le terme de Bergslag désignait au Moyen Âge un groupement minier, avec ses forêts, ses villages, ses forges, auquel étaient accordés des privilèges spéciaux ; puis, à partir du xvie siècle, on a appelé ainsi tout l'ensemble des bergslag. Cet ensemble, mal délimité, s'étend sur le Värmland,...

                  • BERNADOTTE FOLKE (1895-1948)

                    • Écrit par Laurent BARCELO
                    • 1 046 mots

                    Le 17 septembre 1948, deux hommes en uniforme israélien abattent à bout portant le comte Folke Bernadotte, médiateur de l'organisation des Nations unies, et son adjoint le colonel français Sérot, alors qu'ils traversent la localité de Katamon pour se rendre à Jérusalem. Soldat, humaniste...

                  • BERNADOTTE JEAN-BAPTISTE (1763-1844), roi de Suède et de Norvège sous le nom de CHARLES XIV (1818-1844)

                    • Écrit par Jean MASSIN
                    • 546 mots
                    • 1 média

                    Fils d'un magistrat de Pau, engagé à dix-sept ans, sergent-major en 1788 et connu alors sous le sobriquet de « Belle Jambe », Bernadotte prend ses grades dans les armées de la Révolution, devient le lieutenant de Jourdan à l'armée de Sambre-et-Meuse puis de Bonaparte à l'armée d'Italie. Ambassadeur...

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                  Voir aussi