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OULÉMAS, OULAMAS ou ULÉMAS

Les collèges ou conseils d'oulémas

Dès les premiers siècles de l'islam, on trouve mentionnés, dans les écrits des historiographes et des géographes, des conseils d'oulémas installés près des souverains et même des gouverneurs de province. À vrai dire, il est surtout question dans ces écrits de « chefs des oulémas » (ra'īs al-‘ulamā'). On cite ceux de Médine, de Bagdad, de Damas, de Haute-Égypte et de Basse-Égypte, mais les textes sont muets sur la composition des collèges, qu'ils étaient censés diriger, à telle enseigne qu'on s'est demandé s'il ne s'agissait pas d'un titre honorifique ne correspondant à aucun conseil organisé. Toutefois, dès l'époque ottomane, l'hésitation n'est plus permise : il y eut à Istanbul un véritable Conseil des oulémas, dont les membres étaient désignés par le Shaykh al-islām et le Grand Vizir. Ils étaient rétribués, généralement, sur les revenus des fondations pieuses. Les grandes cités de l'Empire ottoman, cités dotées d'une mosquée illustre (Jérusalem, Le Caire, etc.), eurent aussi leur propre conseil, et la pratique s'étendit à tout l'islam.

Ces conseils n'avaient pas, en général, de pouvoir de décision : leur rôle se bornait à donner leur avis, lors de demandes de consultations des autorités. Il faut reconnaître que la situation des membres de tels conseils était pour le moins inconfortable, face à un gouvernement qui les avait nommés, qui pouvait les révoquer et qui les rétribuait directement ou indirectement, et l'on comprend qu'ils aient plus souvent cédé que résisté aux pressions qui se sont exercées sur eux, même quand il s'est agi d'une demande aussi extravagante que celle du roi Farouk, voulant faire attester qu'il était de descendance chérifienne !

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Pour citer cet article

Yvon LINANT DE BELLEFONDS et Guy MONNOT. OULÉMAS, OULAMAS ou ULÉMAS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    ...justice. Dans le développement de leur système d'administration de la population, les talibans bénéficient de la demande de justice de la population. Les juges talibans sont des oulémas et jouissent de ce fait d'un certain prestige, d'autant qu'ils sont généralement moins corrompus que ceux du gouvernement....
  • ALGÉRIE

    • Écrit par Charles-Robert AGERON, Universalis, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, Pierre VERMEREN
    • 41 835 mots
    • 25 médias
    ...primaires françaises, n'apercevait d'autre issue à ses revendications d'égalité que la citoyenneté française, une autre voie lui fut indiquée par les ulémaset les champions de l' arabisme : la « Nation algérienne ». Par l'enseignement, le scoutisme et la propagande écrite et orale, les ulémas insufflèrent...
  • ARABIE SAOUDITE

    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
    • 25 169 mots
    • 10 médias
    Les savants en religion (ulémas) wahhabites, souvent issus de familles du centre du pays, entretiennent une relation de proximité avec le régime. Le dirigeant (wali al-amr) n'a de légitimité à gouverner que parce qu'il le « fait selon la volonté de Dieu ». Un appareil de juges, enseignants religieux,...
  • CHIISME ou SHĪ‘ISME

    • Écrit par Henry CORBIN, Yann RICHARD
    • 9 396 mots
    • 2 médias
    ...était en train de conquérir, en 1501, il se heurta à l'absence en Iran d'institutions juridico-théologiques shī‘ites. Pour gouverner, il avait besoin d'ulémas qui reconnussent la légitimité de son pouvoir et qui pussent faire appliquer la jurisprudence de l'école ja‘farite (de Ja‘far al-al-Sādeq, le...
  • Afficher les 11 références

Voir aussi