JUPITER, planète

Jupiter : structure de la haute atmosphère
Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory
Jupiter : structure de la haute atmosphère
Acquise le 5 février 1979 par la sonde spatiale Voyager-1 depuis une distance de 28,4 millions de…
Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory
Jupiter, la plus grosse et la plus massive des planètes, constitue le centre d'un vaste système de satellites et d'anneaux étudié de près par plusieurs sondes spatiales : Pioneer-10 en décembre 1973, Pioneer-11 en décembre 1974, Voyager-1 en mars 1979, Voyager-2 en juillet 1979, Ulysses en février 1992, Galileo de décembre 1995 à septembre 2003, New Horizons en février et mars 2007.

Planètes géantes
Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory
Planètes géantes
De droite à gauche sont représentées, à la même échelle, les quatre planètes géantes du système…
Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory
À la différence des planètes telluriques et à l'instar des trois autres planètes géantes, Jupiter ne possède pas de surface solide : il s'agit d'une boule de gaz – essentiellement de l'hydrogène et de l'hélium – qui entoure un noyau probablement composé de fer et de silicates, auxquels s'ajoutent probablement des « glaces d'eau », d'ammoniac et de méthane.
Jupiter possède un champ magnétique, une magnétosphère et une ionosphère, et est caractérisé par d'intenses émissions radioélectriques. Comme sur la Terre, les aurores polaires se développent dans les zones de latitudes élevées. Le tableau 1 présente les caractéristiques physiques et orbitales des quatre planètes géantes, comparées à celles de la Terre.
Structure de la planète

Jupiter : l'atmosphère
Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory
Jupiter : l'atmosphère
Le spectacle haut en couleur offert par l'atmosphère de Jupiter est mis en évidence sur cette vue,…
Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory
Jupiter, comme d'ailleurs les autres planètes géantes du système solaire, est un objet profondément différent des planètes telluriques : Mercure, Vénus, la Terre et Mars sont caractérisés par une surface solide de quelques milliers de kilomètres de diamètre, qu'entoure une atmosphère peu épaisse, voire très ténue dans le cas de Mercure. Au contraire, Jupiter est une énorme boule de gaz, composée essentiellement, comme le Soleil et les autres étoiles, d'hydrogène et d'hélium. Les images fastueuses que nous observons au télescope ou qui ont été transmises par les sondes spatiales sont celles des couches extérieures des nuages. Ces nuages dissimulent la structure profonde de la planète, mais les techniques modernes de mesures des rayonnements électromagnétiques réfléchis ou émis par la planète, le repérage précis des trajectoires des sondes spatiales passant à sa proximité et l'application des lois de la physique permettent de se faire une idée étonnamment précise de l'intérieur de la planète.
L'analyse du rayonnement planétaire dans l'ultraviolet, le visible, l'infrarouge et le domaine radioélectrique, tant à partir des observatoires terrestres qu'à l'aide des appareils embarqués à bord des sondes spatiales, a permis de déterminer la température et la composition chimique des couches extérieures de Jupiter sur une épaisseur d'environ 2 000 kilomètres, ce qui est évidemment minime comparé aux quelque 70 000 kilomètres du rayon de Jupiter. Que verrait donc un observateur descendant dans Jupiter, armé des moyens d'investigation nécessaires... et indestructible ?
Venant de l'espace interplanétaire et se dirigeant vers le centre de la planète, notre voyageur rencontre d'abord une haute atmosphère extrêmement ténue, constituée essentiellement d'hydrogène, et où la température est de l'ordre de 1 500 kelvins. Il aborde ensuite, à des niveaux où la pression est de l'ordre de 1 millionième de la pression de l'atmosphère terrestre au sol, une zone au-dessous de laquelle la turbulence est assez forte pour que les divers composants atmosphériques se mélangent à tout moment. La température à cet endroit n'est plus que d'environ 370 kelvins ; elle continue à décroître à mesure que l'on descend. À partir de ce moment, l'atmosphère est composée d'environ 90 p. 100 d'hydrogène moléculaire (H2) et de près de 10 p. 100 d'hélium. S'y ajoutent une petite quantité de méthane (CH4) – de l'ordre de 0,1 p. 100 – et des quantités encore plus faibles d'[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- André BOISCHOT : astronome titulaire à l'Observatoire de la Côte d'Azur
- André BRAHIC : professeur de classe exceptionnelle à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
- Daniel GAUTIER : directeur de recherche au C.N.R.S., astronome à l'Observatoire de Meudon
- Guy ISRAËL : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Pierre THOMAS : professeur de géologie à l'École normale supérieure de Lyon
- Universalis
Classification
Pour citer cet article
André BOISCHOT, André BRAHIC, Universalis, Daniel GAUTIER, Guy ISRAËL, Pierre THOMAS, « JUPITER, planète », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias

Jupiter : structure de la haute atmosphère
Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory
Jupiter : structure de la haute atmosphère
Acquise le 5 février 1979 par la sonde spatiale Voyager-1 depuis une distance de 28,4 millions de…
Courtesy NASA / Jet Propulsion Laboratory
Autres références
-
EXPLORATION DES PLANÈTES GÉANTES - (repères chronologiques)
- Écrit par James LEQUEUX
- 749 mots
Janvier 1610 Galilée découvre les quatre plus gros satellites de Jupiter, qu'il nomme « astres médicéens », et que nous appelons aujourd'hui satellites galiléens : il s'agit de Io, Europe, Ganymède et Callisto.
1656 Christiaan Huygens présente sa découverte...
-
SURVOL DE JUPITER PAR LES SONDES VOYAGER
- Écrit par James LEQUEUX
- 184 mots
- 1 média
Lancées en 1977, les deux sondes spatiales Voyager de la N.A.S.A. survolent Jupiter en 1979 : Voyager-1 le 5 mars, Voyager-2 le 9 juillet, à des distances minimales de 206 700 kilomètres et 570 000 kilomètres du sommet des nuages, respectivement. Mettant à profit le champ gravitationnel de...
-
ASTÉROÏDES
- Écrit par Christiane FROESCHLÉ, Claude FROESCHLÉ, Patrick MICHEL
- 9 417 mots
- 13 médias
...Daniel Kirkwood, qui les a découvertes en 1867), qui correspondent à des orbites dont la période de révolution est en rapport simple avec celle de Jupiter (1/3, 2/5, 3/7 et 1/2). En revanche, la ceinture extérieure, comprise entre 3,3 et 5,2 ua, est pratiquement dépeuplée, et l'on observe cette fois... -
ASTROLOGIE
- Écrit par Jacques HALBRONN
- 11 713 mots
...imposer, depuis le Moyen Âge, un modèle défendu par un Albumasar et, à sa suite, un Pierre d'Ailly (xv e s.), constitué du cycle des conjonctions de Jupiter et de Saturne, qui se rejoignent tous les vingt ans. En tenant compte du fait que ces conjonctions se succèdent selon la structure d'un triangle,... -
COMÈTES
- Écrit par Myriam DÉTRUY
- 3 831 mots
- 7 médias
-
ÉCLIPSES
- Écrit par Bruno MORANDO
- 2 077 mots
- 9 médias
Cependant, des éclipses d'autres corps du système solaire présentent toujours de l'intérêt. Ainsi, les quatre gros satellites de Jupiter découverts par Galilée en 1610 s'éclipsent quand ils passent dans le cône d'ombre projeté par la planète géante. En étudiant le décalage observé entre l'instant... -
ESPACE (CONQUÊTE DE L') - Des pionniers à la fin de la guerre froide
- Écrit par Jacques VILLAIN
- 12 949 mots
- 37 médias
- Afficher les 22 références
Voir aussi
- ABONDANCE DES ÉLÉMENTS CHIMIQUES, astronomie
- CHAMP MAGNÉTIQUE
- CONVECTION ou CONVEXION
- SUPERNOVAE
- ASTROPHYSIQUE
- CIRCULATION ATMOSPHÉRIQUE GÉNÉRALE
- TOURBILLONS
- CHAMP GRAVITATIONNEL
- COSMOGONIE ou ÉTUDE DE LA FORMATION DES OBJETS CÉLESTES
- SYSTÈME SOLAIRE
- COSMIQUES RAYONS
- GALILEO, sonde spatiale
- PLASMAS
- ÉTHANE
- PHOSPHINE (phosphure d'hydrogène)
- SATELLITES NATURELS
- ÉLECTRON
- HÉLIUM
- PIONEER, sondes spatiales
- TEMPÉRATURE
- NOYAU, géophysique
- CRATÈRES D'IMPACT
- ROTATION, astronomie
- GÉOLOGIE EXTRATERRESTRE
- ATMOSPHÈRE, chimie
- SATELLITES GALILÉENS
- VOYAGER, sondes spatiales
- ATMOSPHÈRE, planétologie
- AMALTHÉE, satellite
- IO, satellite
- EUROPE, satellite
- GANYMÈDE, satellite
- CALLISTO, satellite
- GRANDE TACHE ROUGE
- NÉBULEUSE PRIMITIVE
- ACCRÉTION, astrophysique
- ONDE SOLITAIRE ou SOLITON
- ORBITE, mécanique céleste
- MODÉLISATION
- ANNEAUX PLANÉTAIRES
- RÉVOLUTION, mécanique céleste
- SONDES SPATIALES
- HYDROGÈNE MÉTALLIQUE