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HOMINIDÉS

Hominidés : arbre phylogénétique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hominidés : arbre phylogénétique

La connaissance de notre histoire, conditionnée par la découverte de fossiles, est forcément biaisée par le fait que les données sont fragmentaires, et ce pour toutes les périodes. Les scénarios évoluent donc continuellement en fonction de nouvelles découvertes et de la réinterprétation des fossiles qui est liée à l'amélioration des techniques et de nos connaissances. C'est pour cela que l'histoire de notre histoire est en perpétuel mouvement. Tout le problème réside dans la définition du terme Hominidés ou Hominidae. Depuis le début des années 1980, ce mot a connu beaucoup de vicissitudes et, aujourd'hui, on ne sait plus très bien ce qu'il signifie. C'est avec les développements de la biologie moléculaire que le sens du mot a évolué. Selon les auteurs et les travaux réalisés, les Hominidés représentent soit les grands singes africains et l'Homme, les premiers appartenant à la sous-famille des Gorillinae (= Paninae) et les seconds à celle des Homininae ; soit exclusivement l'Homme et ses parents fossiles, les grands singes africains étant alors rassemblés, dans ce cas, sous le nom de Gorillidae(= Panidae) (terme élevé au rang de la famille). Au cours de cet article, pour éviter des confusions, le terme Hominidés sera utilisé dans son sens restreint.

La divergence Homme-grands singes africains

Dans les années 1980, certains molécularistes ont estimé que les changements biologiques au cours du temps se faisaient à vitesse constante (la fameuse notion d'« horloge moléculaire ») : la date de divergence entre les grands singes africains et l'Homme avait donc été estimée à 2 millions d'années (Ma) environ pour certains et jusqu'à 4 Ma pour d'autres. Cette horloge ne pouvait pas fonctionner à un rythme homogène pour des raisons évidentes : les vitesses de reproduction varient en fonction des espèces (par exemple, le patrimoine génétique des souris est renouvelé plus rapidement que celui des éléphants). Il n'était donc pas possible de calculer des divergences sur des vitesses constantes d'évolution. Les travaux se sont affinés ; les paléontologues et les molécularistes se sont accordés à situer cette divergence aux alentours de 7 à 6 Ma. Cette date semblait valide jusqu'en 2000, année de la mise au jour d'Orrorintugenensis, Hominidé âgé de quelque 6 Ma. Cette découverte, atteste l'origine ancienne des Hominidés et donc une séparation entre ceux-ci et les grands singes située entre 9 et 8 Ma. Depuis lors, l'ancienneté de cette divergence a été confirmée par d'autres fossiles, notamment ceux qui appartiennent à une sous-espèce d'Ardipithèque vieille de près de 5,6 Ma en Éthiopie – qui ont fait l'objet d'une publication en 2001 et 2004 –, puis celui d'un Hominidé potentiel au Tchad, Sahelanthropustchadensis, publié en 2002. Les origines de l'Homme prennent donc sans aucun doute de l'âge.

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Écrit par

  • : professeure de première classe au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Pour citer cet article

Brigitte SENUT. HOMINIDÉS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Hominidés : arbre phylogénétique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hominidés : arbre phylogénétique

Hominidés : arbres phylogénétiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hominidés : arbres phylogénétiques

Origines de l'homme, Y. Coppens - crédits : Encyclopædia Universalis France

Origines de l'homme, Y. Coppens

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Anne FAURE-MURET
    • 18 789 mots
    • 22 médias
    ...certain nombre d'informations sur l'évolution quaternaire. C'est sur leur bord que l'on a trouvé les restes des plus anciens Primates rapportés aux Hominidés archaïques. Il s'agit des Australopithèques qui, pour l'instant, ne sont connus qu'en Afrique. Ils ont eu la capacité de fabriquer des outils...
  • AFRIQUE (Histoire) - Préhistoire

    • Écrit par Augustin HOLL
    • 6 326 mots
    • 3 médias
    ...et sur les structures de la chaîne trophique, explique avec parcimonie l'occupation de l'espace, la technologie et la nature des sites proto-humains. Combinée aux modèles dérivés des études des primates, elle explique l'accès des hominidés à des carcasses de grands animaux, comme la chasse de petits...
  • ARDIPITHECUS RAMIDUS

    • Écrit par Brigitte SENUT
    • 734 mots

    En 1994 était découvert à Aramis, en Éthiopie, un squelette daté de 4,4 millions d'années (Ma) appartenant à Ardipithecus ramidus. Comme le spécimen était très écrasé, il a fallu attendre quinze ans pour que la communauté scientifique puisse dresser un portrait de ce supposé ancêtre...

  • ARTENAC (SAINT-MARY), site préhistorique

    • Écrit par Anne DELAGNES, Jean-François TOURNEPICHE
    • 920 mots
    • 1 média

    Le site préhistorique d'Artenac est situé en Charente, dans le nord du Bassin aquitain, à une vingtaine de kilomètres au nord-est d'Angoulême. Après la destruction de la grotte sépulcrale éponyme qui a fait connaître l'Artenacien, culture du Néolithique final, la carrière...

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Voir aussi