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KLIMT GUSTAV (1862-1918)

Une jeunesse sous le signe du succès

<it>Portrait d'Émilie Flöge</it>, G. Klimt - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Portrait d'Émilie Flöge, G. Klimt

Gustav Klimt est né à Vienne le 14 juillet 1862. Il est donc le contemporain de Sigmund Freud (né en 1860), du compositeur Gustav Mahler (né en 1860) et du dramaturge Arthur Schnitzler (né en 1862), autres piliers de la modernité viennoise. Ses origines sont assez modestes : son père est artisan-orfèvre et sa mère chanteuse lyrique. Très jeune, il fait rapidement preuve d'une grande habileté dans le domaine artistique et s'inscrit non pas à l'académie des Beaux Arts mais à l'école des Arts appliqués de Vienne, dont il suit l'enseignement de 1876 à 1883. Avec son frère Ernst et son condisciple Frantz Matsch, il fonde son propre atelier de décoration. Bientôt, les commandes affluent : de province d'abord (fresques pour le théâtre de Karlsbad et de Fiume), de Vienne ensuite (villa Hermès, l'escalier d'honneur du Burgtheater et du Kunsthistorisches Museum). Klimt prend pour modèle Hans Makart (1840-1884), peintre académique et officiel, considéré en son temps en Autriche comme le Rubens de l'éclectisme historiciste et dont il apparaît comme le successeur naturel. Il aurait pu poursuivre dans cette voie, engrangeant les honneurs. Mais après la mort de son frère, en 1892, il dissout l'atelier, cesse de peindre pendant plus de deux ans et se remet en question. Rien ne le prédestinait à devenir le chef de file de la modernité en Autriche. Klimt n'était ni un théoricien ni un tourmenté, à l'image de son futur disciple Egon Schiele. Ses contemporains le décrivent comme un hédoniste, sujet parfois à des phases dépressives, comme un être instinctif doué d'une formidable énergie, mais non comme un intellectuel. Toutefois, cet artiste ouvert et intuitif était capable de saisir et d'apprécier les réflexions et les recherches d'autrui pour en faire son propre miel. Les cafés où se réunissaient régulièrement poètes, écrivains, musiciens, peintres et architectes (comme le Café Griensteidl ou le Café Central) furent les véritables laboratoires de la modernité viennoise. Klimt qui s'y lia d'amitié avec, notamment, Arthur Schnitzler, Hugo von Hofmannsthal, Hermann Bahr ou encore Gustav Mahler, a su y capter les conceptions et les idées nouvelles qui ont nourri et fécondé son art.

En 1895, le peintre découvre lors d'une exposition à Vienne les œuvres de Max Liebermann, Arnold Böcklin, Max Klinger, Félicien Rops, Jan Toorop et Auguste Rodin. La même année, il peint L'Amour (Historisches Museum, Vienne). Un couple romantique s'y étreint sous des masques grimaçants qui incarnent les âges de la vie. Cette œuvre de transition est aussi son premier tableau symboliste.

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Pour citer cet article

Yves KOBRY. KLIMT GUSTAV (1862-1918) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

L'Attente, G. Klimt - crédits : MAK-Österreichisches Museum für angewandte Kunst, Vienne

L'Attente, G. Klimt

<it>Portrait d'Émilie Flöge</it>, G. Klimt - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Portrait d'Émilie Flöge, G. Klimt

<it>Le Baiser</it>, G. Klimt - crédits :  Bridgeman Images

Le Baiser, G. Klimt

Autres références

  • ART NOUVEAU

    • Écrit par Françoise AUBRY
    • 8 824 mots
    • 23 médias
    ...1897, le conseil municipal de Vienne accorde un terrain à la nouvelle association d'artistes, connue sous le nom de Sécession, présidée par le peintre Gustav Klimt et née de la scission du Kunstlerhaus. Dans le pavillon d'exposition à édifier, J. M. Olbrich voulait transmettre un sentiment de pure...
  • GORGONE, iconographie

    • Écrit par Martine VASSELIN
    • 1 064 mots
    • 3 médias

    Des trois sœurs appelées Gorgones, Euryalé, Sthéno et Méduse, la dernière, seule à être mortelle, est la plus fameuse en raison de son pouvoir de pétrifier les humains qui rencontrent son regard et de sa fin tragique. C'est presque toujours Méduse qui apparaît figurée, dès l'époque grecque...

  • HODLER FERDINAND (1853-1918)

    • Écrit par Universalis, Pierre GEORGEL
    • 1 624 mots
    • 3 médias
    ...peintres, il doit sa volonté expressionniste et son réalisme incisif, deux éléments absents de l'art de Puvis et qui apparentent Hodler à un artiste comme Klimt dont il n'a pourtant pas la sensualité. On ne trouve pas, en effet, chez Hodler cette idée, chère à Klimt et à la plupart des artistes « Art nouveau...
  • KOKOSCHKA OSKAR (1886-1980)

    • Écrit par Marina VANCI-PERAHIM
    • 1 347 mots
    Le monde de la peinture est alors marqué par la sécession de Klimt et du groupe qui l'entoure. « À tout temps, son art ; à tout art, sa liberté », proclamait Klimt, qui, en respectant la bidimensionalité du support, conférait une nouvelle valeur à la ligne et à la couleur.
  • Afficher les 7 références

Voir aussi