Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FLEUVES

Les fleuves, et les cours d'eau en général, ont toujours tenu une grande place dans la vie des hommes et leurs préoccupations. Les civilisations anciennes, désarmées devant leur puissance de destruction et ne pouvant ni expliquer ni prévoir leur comportement, les ont divinisés et implorés. L'homme moderne a entrepris de les étudier (potamologie), de comprendre les lois de leur écoulement ( hydrologie fluviale), celles de leur travail (dynamique fluviale), pour mieux les dompter.

La quantité d'eau charriée par les fleuves est de l'ordre de 35 000 km3/an, soit, si l'on rapporte ce volume à la surface drainée des continents, une tranche écoulée de 305 mm ; elle ne représente qu'une petite partie (7 p. 100) des pluies tombées à la surface du globe (520 000 km3/an, soit une tranche précipitée de 1 020 mm). Mais ces eaux courantes ont une importance capitale dans le déroulement des processus naturels et pour le développement même de la vie des êtres vivants. L'eau des fleuves exerce une érosion, sert de milieu de vie à des organismes végétaux et animaux ; elle est utilisée pour l'alimentation humaine et animale, pour l'irrigation des plantes cultivées, pour la navigation intérieure, la production d'énergie, la réalisation de nombreux processus industriels.

— Pierre CARRIÈRE

La potamologie est l'étude pluridisciplinaire des fleuves et, par extension, des cours d'eau. Les eaux courantes, ou lotiques, se distinguent des eaux stagnantes (cf. lacs) par une série de particularités d'importance fondamentale pour les organismes et pour les communautés qui y vivent. Tout d'abord, leur répartition est relativement uniforme à la surface des continents et leur vie est, en temps géologique, considérablement plus longue que celle des lacs pour beaucoup de systèmes hydrographiques. Ensuite, ce sont des systèmes ouverts, fort dépendants des systèmes voisins, très influencés notamment par l'environnement terrestre et peuplés par des communautés qui, à tous les niveaux trophiques, sont tributaires des matériaux allochtones transportés de l'amont vers l'aval par le courant. Celui-ci, par son régime et sa vitesse, est le principal facteur agissant sur les communautés benthiques qui, seules, seront étudiées ici ; ce sont celles qui présentent les adaptations les plus intéressantes, les communautés pélagiques composées essentiellement par les poissons en étant moins tributaires. Enfin, la présence de courant permet des échanges continus de matière et entrave le plus souvent toute stratification verticale : il n'y a pas ici de cycle de la matière, mais un continuum et la production photo-autotrophe est pratiquement possible partout. De plus, le courant exerce une action eutrophisante : l'eau courante est physiologiquement plus riche en oxygène et en substances nutritives, car le courant renouvelle constamment l'eau au contact des surfaces absorbantes des animaux. On comprend alors que le rejet, soit directement, soit indirectement par suite de drainage, de substances dans les cours d'eau, entraîne des déséquilibres dans la composition floristique et faunistique des communautés.

Géographie physique

L'eau infiltrée dans le sol leur faisant retour par l'intermédiaire des sources, les fleuves et autres cours d'eau rassemblent et conduisent à l'océan l'eau précipitée qui échappe à l'évaporation.

Les facteurs de l'écoulement fluvial

Eau écoulée par les fleuves chaque année - crédits : Encyclopædia Universalis France

Eau écoulée par les fleuves chaque année

Le mode d'écoulement des eaux continentales dépend donc, au premier chef, de facteurs climatiques. Le déficit d'écoulement, fraction de l'eau précipitée qui ne parvient pas aux fleuves, augmente, en valeur absolue, avec les quantités précipitées et la température, jusqu'à une valeur plafond qui correspond au pouvoir évaporant de l'atmosphère, lequel est une fonction croissante de la[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur ès sciences, chercheur scientifique principal, université d'Amsterdam
  • : agrégé de géographie, docteur d'État ès lettres

Classification

Pour citer cet article

Lazare BOTOSANEANU et Pierre CARRIÈRE. FLEUVES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Eau écoulée par les fleuves chaque année - crédits : Encyclopædia Universalis France

Eau écoulée par les fleuves chaque année

Les plus grands fleuves du monde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les plus grands fleuves du monde

Maximum de l'écoulement et mode d'alimentation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Maximum de l'écoulement et mode d'alimentation

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations continentales

    • Écrit par Roger COQUE
    • 5 056 mots
    • 12 médias
    D'une façon générale,l'accumulation fluviatile découle d'un déséquilibre persistant entre les débits solide et liquide en faveur de la charge. Les causes en sont variées et peuvent intervenir aussi bien en périodes de stabilité des conditions de la morphogenèse qu'à la faveur de crises morphogéniques...
  • ADIGE

    • Écrit par Universalis
    • 243 mots
    • 1 média

    L'Adige (Fiume Adige) est le plus long fleuve d'Italie après le Pô. Il prend sa source dans le nord du pays, à partir de deux lacs situés juste au-dessous du col de Resia. Il coule ensuite rapidement dans le val Venosta, puis vers le sud-est, après Merano. Ayant reçu les eaux de l'Isarco...

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    Dans le reste du continent, courbures et fractures rejouent, accentuant la disposition en môles et en cuvettes qui a guidé la formation desgrands bassins hydrographiques du Niger, du lac Tchad, du Congo. Le soulèvement de la bordure occidentale du socle, entre le fond du golfe de Guinée et la Namibie...
  • ALLEMAGNE (Géographie) - Aspects naturels et héritages

    • Écrit par François REITEL
    • 8 281 mots
    • 6 médias
    Le fleuve, encore peu important en Bavière, franchit l'Alb (Jura souabe) par des défilés (Weltenburger Enge, Neuburg), de même la masse cristalline du Bayerischerwald (entre Vilshofen et Passau), à la suite de surimpositions (gorges épigéniques). La vallée est aussi une succession de défilés et de bassins....
  • Afficher les 76 références

Voir aussi