ENFERS ET PARADIS
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Sur les diverses représentations des Pays des Morts, de nombreux ouvrages ont été écrits, mais nous sommes encore loin d'avoir une bonne description de tous les « enfers », champs Élysées et îles des Bienheureux qui constituent la géographie funéraire de l'humanité. Il serait imprudent de réduire cette multiplicité de paysages à quelques types nettement déterminés, bien qu'on puisse distinguer un certain nombre de « motifs » dominants : demeures au ciel, dans la lune, au-delà de la mer, dans les montagnes, etc., et surtout sous la terre (les prétendus « enfers » qui, au moins dans les croyances des primitifs, ne sont pas toujours aussi terrifiants que le laisse entendre notre terminologie ; la plupart du temps, il s'agit seulement d'un « pays » comme les autres, que l'on imagine dans une région lointaine et souterraine). C'est là que les âmes désincarnées habitent, sous forme d'ombres, répliques appauvries des corps, ou déjà modifiées, sous forme de larves, d'animaux, de plantes même ou d'objets en apparence inanimés.
Cette postexistence ne se laisse point, elle non plus, ramener à un certain nombre de types : de l'activité la plus complexe à la torpeur pétrifiée, toutes sortes de « vies » sont accordées aux trépassés. Pour un grand nombre de populations primitives, il s'agit d'une répétition plus ou moins complète de la routine de l'existence terrestre ; d'autres fois, la survivance est plus « spirituelle » ou réduite à un symbole, à un signe.
Les représentations primitives
Chez les « primitifs », les représentations de l'autre monde sont d'une étonnante variété. Il y a, d'abord, la croyance que les morts continuent la même existence que les vivants, dans un paysage qui constitue une sorte de double de celui qu'ils habitaient sur la terre. Cette conception est assez commune en Afrique, mais elle se rencontre aussi ailleurs (chez les Indiens Hopi, en Birmanie, en Nouvelle-Guinée). Pour ne donner qu'un ex [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 10 pages
Écrit par :
- Olivier CLÉMENT : agrégé de l'Université, professeur à l'Institut Saint-Serge de Paris
- Mircea ELIADE : professeur à l'université de Chicago
Classification
Autres références
« ENFERS ET PARADIS » est également traité dans :
ACHÉRON
Dans la demeure d'Hadès, aux Enfers, coule l'Achéron ; par ses sonorités plus que par une stricte étymologie, il « coule » et « roule le deuil ». Circé et Homère ( Odyssée , X, 512 sqq.) y font confluer le Pyriphlégéton (le fleuve « brûlant de feu ») et le Cocyte (« gémissement ») où se déverse l'eau du Styx (le « Haineux »). C'est ce « lac marécageux » (Euripide, Alceste , 443 sqq.) que doivent p […] Lire la suite
ÂGE D'OR
Moment mythique de l'humanité décrit comme étant celui de l'abondance dans une nature généreuse, où tout pousse sans travail, où les animaux domestiques et sauvages vivent en paix entre eux et avec les hommes, où la ronce distille le miel. Les Zéphirs soufflent alors une brise rafraîchissante ; la pluie et le soleil alternent si heureusement que la terre prodigue trois fois l'an ses meilleures pro […] Lire la suite
AMIDA
Dans le chapitre « L'influence de l'amidisme » : […] Comme le zen, l'amidisme eut une influence déterminante sur tous les arts qu'il teinta d'un sentiment nouveau de miséricorde et de gratitude envers le sauveur. Avec son paradis et ses enfers multiples, il offrait ample matière à des illustrations. Les plus connues sont les cortèges d'Amida ( raigo ), descendant du ciel escorté de gracieuses divinités pour accueillir les âmes des fidèles : on les v […] Lire la suite
CHARON
Dans la mythologie grecque, fils de l'Érèbe et de la Nuit. Charon, le nocher des Enfers, avait pour tâche de faire traverser les marais de l'Achéron dans sa barque aux âmes des défunts qui avaient reçu une sépulture. En paiement, il prenait la pièce de monnaie placée dans la bouche des cadavres. Il lui était interdit de faire passer des vivants, et il fut enchaîné pendant toute une année pour avoi […] Lire la suite
DANTE ALIGHIERI (1265-1321)
Dans le chapitre « Un ordre arithmétique » : […] Donner une image, même schématique, du monde de la Comédie est ici chose impossible. À peine peut-on esquisser l'ordre qui préside à la description des trois royaumes de la damnation, de la pénitence et de la béatitude. Les damnés se distribuent d'abord suivant la nomenclature grégorienne des péchés capitaux, mais, signe peut-être d'une interruption suivie d'un changement de programme dans la com […] Lire la suite
DÉMÉTER
Dans la mythologie grecque, Déméter est la fille des divinités Kronos et Rhéa, la sœur et l'épouse de Zeus (le père des dieux) ainsi que la déesse de l'agriculture. Déméter, dont Homère fait rarement mention, n'appartient pas au panthéon des dieux de l'Olympe, mais les origines de la légende qui l'entourent sont probablement anciennes. Ce récit est centré sur l'histoire de sa fille Perséphone, en […] Lire la suite
ÉDEN
Nom du lieu ( éden en hébreu) où, selon la Genèse ( ii , 8), Dieu installa l'homme après qu'il l'eut créé. En akkadien, edinu signifie plaine, et, en sumérien, edin est un terrain fertile ou irrigable. Il semble que, derrière cette dénomination locative, soit sous-jacente l'acception du mot en tant que nom commun, « délices », « plaisir » : dans la Genèse ( ii , 15 et iii , 23), « jardin d'Éden […] Lire la suite
ERESHKIGAL POÈME D'
Poème babylonien qui veut expliquer comment Nergal, à l'origine dieu du monde supérieur, est devenu le maître des Enfers, où ne régnait, jusque-là, dans l'austérité et le désespoir, qu'Ereshkigal (« la reine de la grande Terre », c'est-à-dire les Enfers). On en connaît trois manuscrits et deux versions, toutes rédigées en langue babylonienne. La première, la plus ancienne, provient de la bibliothè […] Lire la suite
ÉROTISME
Dans le chapitre « Le regret du Paradis » : […] L'érotisme, c'est d'abord la liberté de la chair épanouie, un élan naïf, natif, paradis où le plaisir existe, non le péché. Dionysos se fait apollinien, Apollon dionysiaque. Minceur et vigueur des corps, franchise des yeux, comme dans le Parfum exotique de Baudelaire. Aspiration typique d'époque civilisée ? Sans doute ; mais il appartient au cinéma, instrument d'évasion par excellence, de réalise […] Lire la suite
HADÈS
Quand les trois fils de Kronos se partagèrent au sort l'empire de l'Univers, Hadès se vit attribuer le monde souterrain, le Tartare, ou les Enfers, et devint ainsi le « Seigneur des morts », tandis que Zeus recevait le ciel et Poséidon la mer. Celui que L'Iliade nomme le Zeus souterrain (IX, 457) fut, comme ses frères, avalé à sa naissance par Kronos, puis rejeté. Il prit part à la guerre contre […] Lire la suite
Voir aussi
- AMITĀBHA ou AMITĀYUS
- APOCATASTASE théologie
- BOUDDHA ou BUDDHA
- CHAMPS ÉLYSÉES
- GÉHENNE
- MYTHOLOGIE GRECQUE
- RELIGION GRECQUE
- IMMORTALITÉ
- INDE doctrines philosophiques et religieuses
- IRAN ANCIEN la religion
- SYMBOLISME DU LOTUS
- MAJJHIMA NIKĀYA littérature bouddhique
- RÉINCARNATION
- RITES FUNÉRAIRES
- SHÉOL
- SOCIÉTÉS PRIMITIVES ou PRIMITIFS
- DOCTRINES DE LA TRANSMIGRATION
- RELIGION VÉDIQUE
Pour citer l’article
Olivier CLÉMENT, Mircea ELIADE, « ENFERS ET PARADIS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 05 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/enfers-et-paradis/