DORSALES OCÉANIQUES
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Circulation hydrothermale
La circulation hydrothermale au centre des dorsales transporte environ 30 p. 100 du flux de chaleur d'origine interne vers la surface du globe. Elle est à la base de flux importants d'éléments entre la croûte et l'océan. Pendant longtemps, l'écart entre le flux de chaleur par conduction mesuré dans les océans et les modèles théoriques de la structure thermique de la lithosphère océanique supposait qu'une quantité importante de chaleur devait être évacuée, donc non mesurée, par une circulation hydrothermale. Il a fallu attendre 1977 pour que les premières observations de sorties d'eau anormalement chaude (anomalies de quelques degrés à dizaines de degrés) soient faites par Jack Corliss et ses collaborateurs à l'axe de la dorsale de Colon, à l'est de l'archipel des Galapagos. En 1979, dans la zone Rita, sur la dorsale du Pacifique est, à 21 degrés de latitude nord, le submersible américain Alvin permettait de découvrir des évents, ou griffons, hydrothermaux avec des températures de décharge atteignant 350 0C. Ce sont les fumeurs noirs, formes les plus spectaculaires de l'activité hydrothermale, qui crachent, à une vitesse de 1 à 2 mètres par seconde dans l'eau abyssale à 2-3 0C, un fluide chargé de sulfures de fer, de cuivre et de zinc qui se déposent, au contact de l'eau, pour former cheminées et monticules de sulfures atteignant plusieurs dizaines de mètres de hauteur. La précipitation des sulfures de fer est due au mélange de fluide hydrothermal avec l'eau abyssale. D'autres sorties, les fumeurs blancs, ont des températures moins élevées. Enfin, de vastes champs hydrothermaux ne sont détectables visuellement que par une prolifération d'organismes vivants et par une eau moirée, à 10-20 0C, sans trace de dépôts solides, ces derniers se faisant sous la surface.
Circulation des fluides et activité hydrothermale
Circulation des fluides et activité hydrothermale dans la croûte supérieure du globe. Ce schéma montre les flux d'eau liés à différents processus : en a, le flux hydrologique avec 37 400 km3/an ; en d, l'expulsion de l'eau par compaction des sédiments avec 3 km3/an (d'après L.M.III...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Toutes les caractéristiques de ces dépôts hydrothermaux océaniques sont semblables aux dépôts de sulfures massifs rencontrés dans les ophiolites de Chypre ou d'Oman. Le st [...]
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Écrit par :
- Jean FRANCHETEAU : ingénieur civil des Mines, professeur des Universités en géophysique, université de Brest
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AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie
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Dans le chapitre « Dorsale médio-atlantique » : […] La dorsale médio-atlantique est un relief vigoureux, dont la largeur totale peut atteindre 2 000 km, et dont le commandement est ordinairement de 1 500 m. Deux chaînes parallèles, qui culminent vers 2 500 m de profondeur, encadrent fréquemment un fossé axial, le rift , dont le fond, large d'une à trois dizaines de kilomètres, est généralement entre 3 000 et 4 000 m de profondeur. De part et d'au […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Jean FRANCHETEAU, « DORSALES OCÉANIQUES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 16 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/dorsales-oceaniques/