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ABRAHAM

La Bible nous présente Abram (Père puissant), surnommé par la suite Abraham (Père d'une multitude de nations, ou selon l'akkadien : Aimant le Père), comme l'ancêtre commun des Ismaélites et des Israélites. L'histoire d'Abraham – le premier monothéiste – et celle de ses pérégrinations occupent une place importante dans le livre de la Genèse (xii-xxv).

Le récit biblique

Son père, Terah, (descendant du fils aîné de Noé, Sem, d'où le nom de sémite) originaire d'Our en Chaldée, en route vers Canaan, s'était arrêté à Harran (xi, 31). Abraham reçoit de Dieu l'ordre de quitter Harran pour le pays de Canaan, qu'il parcourt du nord au sud. Il se rend d'abord à Sichem (xii, 6), Béthel (xii, 8), Hébron (xii, 18), Gérar (xx, 1), Beercheva (xxi, 33). Il construit chaque fois un autel en l'honneur du Seigneur (xii, 6 et sq.).

Dieu lui promet : « Et je te donnerai, pour toi et pour ta postérité, la terre de tes pérégrinations, toute la terre de Canaan, comme possession éternelle » (xvii, 8). Et par ailleurs : « Regarde le ciel et compte les étoiles : peux-tu en supputer le nombre ? Ainsi sera ta descendance » (xv, 5).

Sarah, sa femme, longtemps sans enfant, lui donne sa servante Agar comme seconde épouse. De cette union naît Ismaël. Abraham est âgé alors de quatre-vingt-six ans. Treize ans plus tard, après avoir reçu de Dieu l'ordre de se faire circoncire (xvii, 10) ainsi que tous les hommes de sa maison, il s'entend annoncer la naissance d'un fils de son épouse Sarah (xvii, 16). Cette annonce est immédiatement suivie d'une autre : la destruction de Sodome et de Gomorrhe dont les crimes ont dépassé toute mesure. Et là se place l'un des dialogues les plus sublimes de la Bible : Abraham lutte pied à pied avec Dieu afin de sauver ces criminels endurcis. Malheureusement, il ne se trouve pas dans Sodome dix justes qui permettraient à la ville tout entière d'être sauvée. Seuls Loth et sa famille échappent à la destruction. Abraham était déjà intervenu en faveur de Sodome, militairement, et à cette occasion il avait offert le pain et le vin à Melkisedeq (Mon Roi est justice), roi de Salem (Jérusalem) qui le bénit en ces termes : « Béni sois-tu auprès du Dieu Très-Haut Créateur du ciel et de la terre » (xiv, 19).

Abraham subit victorieusement dix épreuves ; la dernière et la plus dramatique est l'ordre qu'il reçoit de Dieu de se rendre sur le mont Moriah et de sacrifier son fils Isaac. Mais au moment où, obéissant comme toujours aux ordres de Dieu, il va le tuer, un ange l'appelle à deux reprises : « Abraham, Abraham, ne porte pas la main sur l'enfant et ne lui fais aucun mal, car je sais maintenant que tu es un craignant-Dieu » (xxii, 11-12). C'est à Isaac qu'Abraham léguera tout ce qu'il possède (xxiv, 5), après avoir doté Ismaël et les autres fils qu'il eut de Qetora (xxv, 6).

Selon les données de la Bible, quatre cent quatre-vingts ans séparent la sortie d'Égypte du règne de Salomon (env. 960 av. J.-C.). L'époque où vécut Abraham (430 ans avant la sortie d'Égypte) doit être reculée au xxe siècle avant J.-C. Certains savants sont partisans de dater l'époque des patriarches du xve siècle, la sortie d'Égypte étant fixée par eux au début du xiiie siècle. M. D. Cassutto considère que l'hypothèse d'Abraham contemporain des Hyksos (xviiie-xviie s.) n'est pas totalement à exclure.

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Écrit par

  • : ancien grand rabbin de France, professeur au centre universitaire des langues orientales vivantes

Classification

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