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SOMMEIL

Troubles du sommeil

Les pathologies du sommeil sont multiples. Beaucoup d'anomalies au cours du sommeil n'ont pas de signification particulière, car elles n'entraînent pas ou guère de conséquences sur l'état de santé. La description faite dans cet article est conforme à la 2e classification internationale des troubles du sommeil, publiée en 2005 ; elle tient compte des travaux les plus récents publiés dans chacun des domaines considérés.

En réalité, les troubles du sommeil sont un chapitre riche et varié de la médecine, c'est aussi un chapitre récent encore insuffisamment enseigné aux futurs praticiens. Au-delà des pathologies décrites dans ce chapitre, des maladies comme l'asthme, l'insuffisance respiratoire ou l'insuffisance cardiaque ont des manifestations particulières au cours du sommeil, qui définissent en partie la gravité de la maladie. C'est également le cas de beaucoup d'atteintes neuromusculaires.

La médecine du sommeil ne se limite pas à la période de temps que couvre ce dernier. En effet, un certain nombre de maladies sont étroitement associées à une pathologie du sommeil. C'est le cas de l'hypertension, de l'insuffisance coronaire, des troubles du rythme cardiaque, pour lesquels l'impact des apnées au cours du sommeil a été largement démontré ces dernières années. Il est assez probable que la même association soit établie avec les perturbations du métabolisme glucidique, obésité, résistance à l'insuline et diabète.

Une nouvelle médecine interne est ainsi en train d'être décrite, à travers l'expression particulière de différentes maladies au cours du sommeil ou l'impact de maladies spécifiques du sommeil sur les différentes fonctions de l'organisme.

Insomnie

L' insomnie se définit comme une difficulté à initier, maintenir ou consolider son sommeil, malgré un horaire et un environnement en général favorables ; elle est associée à des conséquences survenant la journée. Le patient insomniaque se plaint habituellement d'une insuffisante quantité de sommeil ou de périodes d'éveil nocturne prolongé. Il peut également décrire un réveil précoce. Plus rarement, il déclare une mauvaise qualité de sommeil ou un sommeil non réparateur. L'insomniaque est souvent préoccupé et inquiet de son sommeil.

Les conséquences sur le fonctionnement social, professionnel, affectif sont fréquentes lorsque le trouble se prolonge, altérant ainsi la qualité de vie.

Les causes de l'insomnie sont multiples. Dans certains cas, il s'agit clairement d'un symptôme associé à une autre maladie : somatique ou psychiatrique, prise de médicaments ou de substances toxiques. On parle alors d'insomnie secondaire. Dans d'autres cas, le trouble semble primaire, sans cause décelable. On décrit néanmoins des facteurs qui favorisent (vulnérabilité), déclenchent (environnement, événements) ou qui entretiennent (comportements) l'insomnie. L'insomnie est ainsi fréquemment un trouble multifactoriel. L' une des composantes les plus fréquentes de la plupart des insomnies est l'anxiété, qu'elle soit diffuse ou focalisée sur la crainte de l'insomnie et de ses conséquences.

Le psychisme joue un rôle central dans l'insomnie. La prise en charge de l'anxiété est très souvent au premier plan. Outre la pharmacologie éventuelle, la relaxation, la sophrologie, les techniques de contrôle du stimulus ont une efficacité qui doit être évaluée au cas par cas. Parmi les thérapeutiques qui ont démontré leur efficacité dans l'insomnie chronique, il faut citer les thérapies cognitivo-comportementales.

Les hypnotiques modernes (Zolpidem, Zopiclone), à action de courte durée, ont prouvé leur efficacité, sans somnolence résiduelle au réveil et dans la journée. Cependant, les données dont on dispose aujourd'hui[...]

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Écrit par

  • : docteur en neurosciences, chercheur au C.N.R.S.
  • : professeur à l'université de Lyon-I-Claude-Bernard, directeur du département de médecine expérimentale, U.R.A. C.N.R.S.1195, I.N.S.E.R.M., U52
  • : professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service au C.H.U. de Grenoble
  • : unité de sommeil, hôpital Lariboisière, Paris

Classification

Pour citer cet article

Patrice FORT, Michel JOUVET, Patrick LÉVY et Véronique VIOT-BLANC. SOMMEIL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Sommeil-rêve-éveil selon le degré de maturité nerveuse - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sommeil-rêve-éveil selon le degré de maturité nerveuse

Sommeil-rêve-éveil : réseaux exécutifs de l'éveil. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sommeil-rêve-éveil : réseaux exécutifs de l'éveil.

Sommeil-rêve-éveil : stimulation de l'éveil - crédits : CNRS, Université Claude Bernard Lyon I

Sommeil-rêve-éveil : stimulation de l'éveil

Autres références

  • NEUROSCIENCES COGNITIVES ET SOMMEIL

    • Écrit par
    • 1 398 mots

    Le sommeil est souvent perçu comme un arrêt nécessaire de nos activités d’éveil, mettant le corps et le cerveau au repos. L’analogie au mode de veille passif d’un ordinateur est toutefois erronée. En effet, ce qui caractérise le cerveau « endormi » est avant tout un changement de son mode opératoire...

  • APNÉES OBSTRUCTIVES DU SOMMEIL SYNDROME D'

    • Écrit par et
    • 1 265 mots

    Le syndrome d'apnées du sommeil (SAS) est une pathologie fréquente – environ 5 p. 100 de la population humaine est touchée – et grave. Le SAS s'inscrit à côté d'autres troubles tels que la respiration périodique et les apnées centrales au cours de l'insuffisance cardiaque (respiration de Cheyne-Stokes)...

  • CONSCIENCE

    • Écrit par
    • 10 480 mots
    • 1 média
    ...conscience à la base du cerveau, à son enracinement dans les profondeurs de la vie animale et même végétative. Dès les années trente, ils ont reconnu dans le sommeil un phénomène strictement lié au problème des relations de la conscience et du cerveau (par-delà le sommeil, toute la pathologie de l'épilepsie)....
  • ÉLECTROPHYSIOLOGIE

    • Écrit par , , , et
    • 17 359 mots
    • 15 médias
    Lorque le niveau de vigilance s'abaisse jusqu'au sommeil, l'E.E.G. change profondément. De très nombreux travaux, en particulier ceux de M. Jouvet en France, ont été consacrés à une description détaillée à l'extrême de ces modifications.
  • EMDR (eye movement desensitization and reprocessing)

    • Écrit par
    • 2 814 mots
    • 1 média
    ...intéressés aux mouvements oculaires susceptibles de constituer l’un des principes actifs de l’EMDR. Un parallèle a été fait avec ce qui se passe dans le sommeil à mouvements oculaires rapides (rapideyesmovementREM). En effet, les mouvements oculaires rapides surviennent au cours des états de ...
  • Afficher les 19 références