Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

RIO CONFÉRENCE DE (1992)

L'après-Rio

Les apports financiers

L'examen de la question du financement est un préalable à toute considération sur la réalisation des objectifs fixés à Rio. En 1992, le secrétariat du Sommet de la Terre avait évalué à plus de 600 milliards de dollars par an, jusqu'à l'an 2000 inclus, le montant nécessaire aux pays en développement pour exécuter les activités énumérées dans l'Agenda 21. La plupart des pays donateurs s'étant engagés à affecter en moyenne 0,7 p. 100 de leur produit intérieur brut (P.I.B.) à cette opération – l'ensemble équivalent au montant de l'Aide publique au développement (A.P.D.), soit approximativement à 125 milliards de dollars –, on en vint à admettre que cette somme suffirait.

En fait, l'A.P.D. est tombée en moyenne à 0,33 p. 100 du P.I.B. des donateurs en 1992 et à 0,27 p. 100 en 1996, à l'amère déception des pays en développement. Dans le même moment, l'investissement privé étranger à destination de ces pays a presque triplé, atteignant environ 250 milliards de dollars en 1996 – ce qui donna naissance à l'idée que les flux des capitaux privés avaient à l'avenir un rôle décisif à jouer dans le financement du développement durable. Notons cependant que, selon un rapport de la Banque mondiale (« Faire progresser le développement durable », 1997), les trois quarts des flux d'investissements privés transfrontières à destination du monde en développement profiteraient seulement à 12 pays.

Enfin, le Fonds pour l'environnement mondial (F.E.M.), créé après Rio dans le cadre de la Banque mondiale, a reçu environ 2,8 milliards de dollars en six années pour des projets visant à protéger la biodiversité, le milieu marin ou l'équilibre climatique.

Les avancées significatives

Pourtant, le suivi des accords conclus à la C.N.U.E.D., le lancement de nouveaux programmes et des mises en œuvre réelles montrent bien que l'esprit de Rio souffle toujours. Nous citerons ici les avancées les plus significatives.

La lutte contre la désertification

Une convention, ayant pour vocation de lutter contre la désertification et d'atténuer les effets de la sécheresse, a été établie en juin 1994 et est entrée en vigueur en décembre 1996. Elle favorise toutes les actions faisant intervenir une démarche de coopération internationale et de partenariat : amélioration de la productivité des cultures, régénération des sols, conservation et gestion durable des ressources hydriques et terrestres, etc. Plusieurs projets ont d'ores et déjà été entrepris, notamment en Égypte, en Algérie, au Burkina Faso, en Israël ou en Syrie.

L'accord sur la pêche hauturière

En décembre 1995, a été conclu un accord sur la pêche hauturière contraignant les pays signataires à préserver et à gérer de manière durable les stocks naturels de poissons, ainsi qu'à régler pacifiquement tout différend, en particulier pour ce qui concerne les populations de poissons qui « chevauchent » les frontières des zones économiques exclusives (Z.E.E.) de 200 milles marins des différents pays, comme c'est le cas pour la morue, le thon ou l'espadon. Toutefois, parmi les États qui n'ont pas encore signé l'accord figurent certains des pays qui pratiquent le plus la pêche, dont le Chili, le Mexique, le Pérou, la Pologne, la Thaïlande et le Vietnam.

La gestion des produits chimiques

Le développement économique et social ne peut se faire sans les produits chimiques. Cependant, l'utilisation de substances comme le D.D.T., la dioxine, l'acide sulfurique, le chlordane, le mercure, le plomb, l'arsenic, etc., peut faire courir des risques importants à la santé humaine et à l'environnement. Le Sommet de la Terre, au travers de l'Agenda 21 (chapitres XX et XXI), proposait déjà des normes fondamentales de gestion des déchets[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015

Classification

Pour citer cet article

Yves GAUTIER. RIO CONFÉRENCE DE (1992) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONFÉRENCE DE RIO

    • Écrit par Jean-Pierre RAFFIN
    • 295 mots

    Avec la conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement réunie à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992, l'opinion publique a pris conscience de la dimension planétaire des questions de conservation de la diversité biologique, et notamment de sa valeur économique. 178 délégations...

  • BIODIVERSITÉ

    • Écrit par Isabelle CHUINE, Sandra LAVOREL
    • 5 883 mots
    • 10 médias
    ...Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services). Ce changement sémantique s’est effectué notamment de façon accélérée après la tenue de la Conférence de Rio organisée par l’ONU (Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, 1992) qui a donné lieu à l’adoption d’un texte fondateur de 27 principes intitulé...
  • CHIMIE - Chimie durable

    • Écrit par Hagop DEMIRDJIAN
    • 2 953 mots
    • 3 médias

    La plupart des produits que nous consommons ou utilisons ont, à l'une ou l'autre des étapes de leur fabrication, subi une transformation ou un traitement reposant sur des procédés chimiques. Mais le grand public n'en est pas toujours conscient, et l'image de la chimie au sein de la société est entachée...

  • COP 15 SUR LA BIODIVERSITÉ

    • Écrit par Denis COUVET, Hélène SOUBELET
    • 2 863 mots
    • 3 médias
    La notion de biodiversité et la mise en évidence de son importance écologique et sociale émergent lors duSommet de la Terre, sous l’égide de l’ONU à Rio de Janeiro en juin 1992, en même temps que les deux autres enjeux que sont le changement climatique et la lutte contre la désertification. Trois...
  • ÉCOLOGISTE MOUVEMENT

    • Écrit par Bruno VILLALBA
    • 12 350 mots
    • 5 médias
    L'année 1992 est aussi celle de la deuxième Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (le « sommet planète Terre »), qui se déroule à Rio de Janeiro et s’achève par la rédaction d’une déclaration appelant à œuvrer pour protéger « l'intégrité du système mondial de l'environnement...
  • Afficher les 10 références

Voir aussi