BURKINA FASO
Nom officiel | Burkina Faso |
Président de transition | Ibrahim Traoré - depuis le 30 septembre 2022 (à la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration.) |
Chef du gouvernement | Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo - depuis le 9 décembre 2024 |
Capitale | Ouagadougou |
Langue officielle | Les langues nationales ont remplacé le français en 2023. Le français reste langue de travail, comme l’anglais. |
Population |
23 025 776 habitants
(2023) |
Superficie |
274 220 km²
|
Pays enclavé de l'Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso, dont la superficie est de 274 000 kilomètres carrés, fait partie de l'espace soudano-sahélien. Situé à plusieurs centaines de kilomètres des débouchés maritimes que constituent les ports de Côte d'Ivoire, du Bénin, du Togo et du Ghana, il partage ses frontières avec ces quatre pays ainsi qu'avec le Mali et le Niger. Son territoire – qui portait le nom de Haute-Volta jusqu’au 4 août 1984 – était intégré dans l’Afrique-Occidentale française jusqu’à son indépendance, proclamée le 5 août 1960.
Estimée à 23 millions d’habitants en 2024, la population burkinabè se répartit en une soixantaine de groupes ethniques, généralement regroupés en deux grandes familles linguistiques : gur ou voltaïque, et mandé. Les Mossi représentent plus de 50 % de cette population, le reste se partageant entre Gourmantché, Bisa, Samo, Marka ou Dafing, Bobo, Dagari, Lobi, Sénoufo, Peuls et Touaregs (ces derniers occupant la partie septentrionale du pays). Le Burkina, au caractère très rural en dépit de l'accroissement rapide du peuplement urbain, fait partie des quinze pays les plus pauvres du monde.
L'histoire politique contemporaine du Burkina Faso est caractérisée par une profonde instabilité institutionnelle.
Géographie et économie
Enclavé en zone sahélienne, le territoire du Burkina Faso cumule a priori les handicaps d'une situation en partie héritée de tâtonnements coloniaux : considéré comme peu viable, mais aussi, et surtout, comme un réservoir de main-d'œuvre, il fut intégré de 1932 à 1947 aux colonies voisines de Côte d'Ivoire, du Soudan français (actuel Mali) et du Niger.
C'est un des pays les plus pauvres du monde : le revenu national brut (RNB) par habitant est de 870 dollars US (2023) et peine à se maintenir ; son indicateur de développement humain (0,438) le classe aux environs du 180e rang mondial. De façon générale, faute de moyens financiers et de ressources humaines, l'éducation et la santé sont trop peu valorisées : 53 % des enfants sont scolarisés dans le primaire ; le taux de mortalité infantile est de 50 ‰ ; l'espérance de vie à la naissance ne dépasse pas 60 ans (2022).
Les contraintes de l'enclavement
L'enclavement est le principal des handicaps auquel doit faire face le pays. Très dépendant des ports du golfe de Guinée pour son commerce extérieur, le Burkina Faso, dont le réseau routier bitumé est principalement constitué de routes connectées aux réseaux de ses voisins littoraux, doit sans cesse lutter pour réduire sa dépendance vis-à-vis d'un seul débouché. Au début des années 2000, la crise ivoirienne et la fermeture de la route d'Abidjan – et plus généralement son insécurité et son coût devenu exorbitant – ont douloureusement rappelé cette importante nécessité. Les ports du Ghana, essentiellement Tema, mais aussi le port togolais de Lomé et, dans une moindre mesure, celui de Cotonou (Bénin), sont devenus des partenaires essentiels. L'engorgement de ces derniers, dont la capacité d'accueil cumulée n'atteint pas celle d'Abidjan, l'augmentation des coûts des transports routiers subissant l'augmentation des prix pétroliers et empruntant des routes plus longues et de moins bonne qualité que ne l'était le réseau ivoirien, font peser sur l'économie burkinabè une menace permanente.
Dans le même temps, et à une toute autre échelle, cette réorganisation des routes et des flux pourrait avoir des conséquences sur les dynamiques urbaines du pays : alors que Bobo-Dioulasso (dans le sud-ouest du pays) doit gérer les conséquences de la crise ivoirienne, des villes de l'est du pays, comme Fada N'gourma, espèrent tirer quelque avantage de leur situation d'étape.
De fortes densités, une importante tradition[...]
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Écrit par
- Benoît BEUCHER : docteur en histoire, maître de conférences en histoire contemporaine, université Paris Cité
- Michel IZARD : directeur de recherche émérite au C.N.R.S.
- René OTAYEK : directeur de recherche au CNRS à Sciences Po Bordeaux
- Jean-Fabien STECK : maître de conférences en géographie à l'université de Paris-X-Nanterre
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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BURKINA FASO, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
BOBO-DIOULASSO
- Écrit par Pierre VENNETIER
- 234 mots
- 1 média
Deuxième ville du Burkina Faso par le nombre de ses habitants, capitale du pays (alors appelé Haute-Volta) jusqu'en 1947, Bobo-Dioulasso a pour origine le petit village de Sia, situé sur un promontoire entre deux marigots et agrandi par l'arrivée de commerçants dioula ; il fut transformé après sa...
-
CÔTE D'IVOIRE
- Écrit par Richard BANÉGAS , Encyclopædia Universalis et Jean-Fabien STECK
- 13 573 mots
- 8 médias
...intercommunautaires, comme ce fut le cas, à la fin de 1998, à Tabou, sur la côte ouest, où de véritables pogroms furent lancés contre les populations burkinabè parfois installées dans la région depuis des décennies. Des centaines de milliers de personnes, immigrées ou descendantes d'immigrés, furent... -
MALI
- Écrit par Pierre BOILLEY , François BOST , Denia CHEBLI , Christian COULON et Encyclopædia Universalis
- 9 750 mots
- 12 médias
Un autre défi auquel les militaires durent faire face fut le conflit frontalier avec leBurkina Faso, portant sur une étroite bande désertique de la région d'Agacher. La guerre qui opposa les deux pays à la fin de 1985 coûta fort cher eu égard aux ressources du pays. Mais le partage de la zone contestée... -
MOOSE(histoire)
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Michel IZARD
- 2 628 mots
Les Moose (sing. Mooga ou Moaga) ou Mossi sont les habitants d'une région du Burkina Faso appelée Moogo, qui correspond au bassin de la Volta Blanche. Ils représentent une part importante de la population burkinabè et sont également présents à l'extérieur de ce pays, principalement en ...
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Voir aussi
- ISLAM, histoire
- MOOSE ou MOSSI
- MIGRANTS
- SAMORI ou SAMORY TOURÉ (1837-1900)
- ISLAMISME
- SOUDAN FRANÇAIS
- PAUVRETÉ
- TRAVAIL FORCÉ
- HAUTE-VOLTA
- NAABA DULUGU, roi du Wogodogo (1796 env.-env. 1825)
- NAABA KANGO, roi du Yatenga (1757-1787)
- LIPTAKO ÉTAT DU (XIXe s.)
- YATENGA
- YAMÉOGO MAURICE (1921-1993)
- SAMO
- AFRIQUE, économie
- RDA (Rassemblement démocratique africain)
- TERTIAIRE SECTEUR
- PARTI UNIQUE
- ISLAM NOIR
- AIDE ÉCONOMIQUE
- AFRIQUE, géographie
- AFRIQUE NOIRE, histoire, des indépendances à nos jours
- AFRIQUE NOIRE ÉTATS D'
- AFRIQUE NOIRE, histoire précoloniale
- GOURMANTCHÉ
- MOOGO ROYAUME DU (fin XVIe s.-XIXe s.)
- PAYS ENCLAVÉS
- DYULA ROYAUMES (XVIIe-XIXe s.)
- COMPAORÉ BLAISE (1951- )
- KABORÉ ROCH MARC CHRISTIAN (1957- )
- TRAORÉ IBRAHIM (1988- )