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PÉTROLE Le transport

Exploitation commerciale des navires pétroliers

À l'exception des caboteurs pétroliers affectés à un trafic interzone, voire côtier national, et de quelques navires mixtes affectés au transport du pétrole sur certaines traversées, les pétroliers long-courriers assurent un trafic à sens unique, des zones de production vers les zones de consommation. Dans ces zones, ils touchent à chaque fois des ports spécialisés, ce qui les amène à effectuer une traversée sur deux en charge ; l'autre traversée se fait sur lest, c'est-à-dire en embarquant dans des compartiments (appelés ballasts), spécialement réservés à cet effet ou préalablement vidés de leur cargaison et nettoyés, une quantité d'eau de mer suffisante pour que l'hélice soit immergée et que le navire soit manœuvrable dans toutes les conditions de temps qu'il rencontrera au cours de sa traversée sur lest.

La conduite, tant de la navigation que des installations, est assurée par un équipage de quinze à trente personnes, selon la taille du navire. Cet équipage participe également à l'entretien préventif, aux dépannages éventuels, et assure toutes les fonctions administratives et hôtelières liées à l'exploitation commerciale du navire et à la vie à bord. La compétence requise pour la conduite de ces navires exige des officiers et marins une haute technicité acquise dans des écoles spécialisées et au cours de stages à terre et à bord, non seulement pour la conduite des équipements, mais aussi en vue d'obtenir le plus haut niveau de sécurité et de protection de l'environnement.

En ce qui concerne le personnel navigant, une mutation profonde s'est produite depuis les années 1980, les marins étrangers (non communautaires), surtout d'origine asiatique, ayant progressivement remplacé une part importante des marins d'origine européenne, ce qui a conduit en général à des dépenses d'équipage beaucoup plus réduites, sous la pression d'une très vive concurrence internationale. Sous l'égide de l'O.M.I., des normes d'habilitation des écoles de formation maritime ont été édictées pour améliorer la formation des marins.

Le prix de revient du transport est composé des trois types de coûts suivants :

– les coûts de capital et les frais financiers liés au prix d'acquisition du navire, dont la durée de vie moyenne se situe généralement entre vingt et trente ans ;

– les coûts dits d'exploitation, couvrant les dépenses d'équipage, d'entretien du navire, d'assurance et les frais généraux ;

– les coûts variables de combustibles (les soutes) et de frais de port (pilotage, remorquage, droits de port, frais divers d'escales) directement liés au trafic du navire.

Ces coûts peuvent être très différents selon les époques. Dans le cas d'un navire neuf, son prix dépend de sa taille et de ses caractéristiques, de la concurrence entre les chantiers de construction et de la conjoncture internationale, et il peut ainsi varier très rapidement. C'est ainsi que le prix d'un pétrolier de 280 000 tpl était de 76 millions de dollars fin 2003, 107 millions de dollars fin 2004 et 120 millions de dollars fin 2005. Il existe aussi un très important marché pour les navires de seconde main, qui peut fluctuer également dans de grandes proportions. Les frais financiers dépendent du marché financier et des taux d'intérêt, les primes d'assurance évoluent également en fonction du marché et du nombre d'accidents auxquels les compagnies ont eu à faire face ; les soutes ont un prix qui varie avec le prix de l'énergie, en particulier avec celui du pétrole brut, leur consommation étant fonction de la vitesse du navire, etc.

Sur le plan juridique, l' affrètement peut revêtir plusieurs formes :

– l'affrètement à temps, avec une charte-partie, d'après[...]

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Écrit par

  • : capitaine au long cours, directeur général de la Société maritime British Petroleum
  • : ancien président de la Compagnie nationale de navigation

Classification

Pour citer cet article

Pierre HOUSSIN et Georges WESSELS. PÉTROLE - Le transport [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Évolution du transport maritime de pétrole brut et de produits pétroliers - crédits : Encyclopædia Universalis France

Évolution du transport maritime de pétrole brut et de produits pétroliers

Échanges de pétrole brut et de produits finis - crédits : Encyclopædia Universalis France

Échanges de pétrole brut et de produits finis

Pétrole dans le monde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pétrole dans le monde

Autres références

  • ALASKA

    • Écrit par et
    • 6 048 mots
    • 10 médias
    ...de croissance explosive ont succédé des temps de stagnation et de reflux. C'est au commerce des fourrures, aux ruées vers l'or, aux dépenses militaires, et enfin à l'exploitation du pétrole que l'on doit ces expansions économiques et démographiques. De 1988 à 2006, l'économie s'est stabilisée et a progressé...
  • ALCANES

    • Écrit par
    • 3 614 mots
    • 11 médias
    Les pétroles sont des mélanges d'un grand nombre d'hydrocarbures, où les alcanes, notamment linéaires, prédominent, et de molécules fonctionnelles en petit nombre. Soumis aux opérations de raffinage, ils sont séparés par distillation fractionnée en coupes contenant des mélanges dont...
  • ALGÉRIE

    • Écrit par , , , et
    • 41 835 mots
    • 25 médias
    Mais les principales richesses du sous-sol algérien sont sans conteste ses gisements de pétrole et de gaz découverts dans les années 1950 dans le Sahara.
  • AMOCO CADIZ MARÉE NOIRE DE L' (16 mars 1978)

    • Écrit par
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    Le soir du 16 mars 1978, le supertanker Amoco Cadiz s'échoue face au petit port breton de Portsall (Finistère-Nord), libérant, en quinze jours, 223 000 tonnes de pétrole léger et 4 000 tonnes de fioul lourd. Les conséquences en sont lourdes : 300 kilomètres de côtes polluées, entre 19 000...

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