PARASITISME
Bactéries, Champignons et Végétaux proprement dits
Dans cet ensemble, 95 p. 100 des plantes parasites sont des Champignons appartenant à tous les grands groupes fongiques. Les 5 p. 100 qui restent sont des Bactéries ( Eubacteria et Mycobacteria seulement ; cf. bactéries), des Algues (très peu nombreuses : quelques Dinophycées, Chlorophycées et Rhodophycées), une Gymnosperme (Podocarpus ustus, de Nouvelle-Calédonie), des Angiospermes dicotylédones (certaines familles seulement : cf. angiospermes), aucune Bryophyte, aucune Ptéridophyte (lycopodes, prêles, fougères), aucune Angiosperme monocotylédone n'est parasite.
Les hôtes des parasites végétaux sont surtout des plantes vasculaires et, presque aussi nombreux, des animaux terrestres : Insectes (tous les grands groupes ; cf. insectes), Mammifères (principalement domestiques), homme. On connaît aussi des Champignons parasites d'autres Champignons, ainsi que des Algues parasites d'Algues. Des Dinophycées parasites vivent dans des Copépodes marins.
Du saprophytisme au parasitisme
Bactéries et Champignons présentent, en commun, le caractère d'être aplastidiés (leurs cellules ne contiennent pas de plastes, organites intracellulaires dont la vocation est de produire de la chlorophylle) et sont fondamentalement hétérotrophes, c'est-à-dire incapables d'élaborer, à partir d'éléments minéraux, les matériaux organiques (nutrilites et vitamines) nécessaires à la construction et à la multiplication de leurs cellules. Nombreux sont ceux qui prélèvent ces matériaux dans les milieux organiques naturels (corps en décomposition, humus) : on les appelle saprophytes. Or beaucoup de saprophytes manifestent une propension plus ou moins marquée à rechercher leur nourriture organique chez un hôte vivant, en d'autres termes à devenir parasites. Tous les degrés existent dans cette propension : le saprophyte ne devient parasite que dans des conditions plus ou moins rarement réalisées ; ou bien, au contraire, le parasitisme est la règle et le retour à la vie saprophytique exceptionnel ou impossible. Tous les intermédiaires existent ainsi, chez les Bactéries et les Champignons, entre les parasites facultatifs, les parasites préférentiels et les parasites obligatoires.
Effets toxiques et toxi-infectieux
De nombreux Champignons et Bactéries pathogènes sont, en réalité, des saprophytes : ayant pénétré dans l'hôte par ses orifices naturels ou par des blessures, ils produisent une toxine diffusible. Chez les animaux, cette exotoxine se répand très vite par voie sanguine, entraînant rapidement la mort (diphtérie, tétanos). Chez les végétaux, sans milieu intérieur, la diffusion lente crée, autour de l'agresseur (nombreux « parasites de blessures »), une auréole de cellules mortes, dans laquelle il pénètre et qu'il étend à mesure qu'il se développe, causant des destructions finalement très étendues. Dans tous les cas, la Bactérie ou le Champignon ne prolifèrent que dans des tissus préalablement tués (parasites nécrotrophes).
Plus généralement, la toxine produite par le Champignon ou la Bactérie est peu diffusible ( endotoxine) : la destruction des tissus de l'hôte et la prolifération du microbe sont concomitantes. Ces processus peuvent être rapides (infections aiguës, qui sont propres à l'organisme animal, où le sang facilite grandement la propagation de l'agresseur) ou lente (infections chroniques : abcès « froids » de la tuberculose humaine ; chancres des végétaux).
Effets tuméfiants
Les tumeurs produites chez des animaux ou des végétaux, par certains Champignons ou Bactéries parasites, croissent lentement et n'atteignent qu'un volume limité ; elles n'offrent aucun caractère cancéreux. Tels sont les mycétomes de l'homme et des animaux domestiques, causés par certains Actinomycètes et[...]
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Écrit par
- Claude COMBES : professeur de biologie à l'université de Perpignan
- Louis EUZET : docteur ès sciences, professeur de biologie à l'université des sciences et techniques du Languedoc, Montpellier
- Georges MANGENOT : professeur honoraire à l'université de Paris-XI
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