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ACTINOMYCÈTES

Les Actinomycètes sont des Bactéries dont la croissance donne lieu à des colonies constituées d' hyphes, c'est-à-dire de filaments qui irradient, par croissance centrifuge, tout autour du germe qui leur a donné naissance. Cela explique leur dénomination : le mot « Actinomycètes » provient de deux substantifs grecs et signifie « Champignons à rayons » ou « Champignons rayonnants », expression utilisée pour les désigner en anglais (Ray fungi) et aussi en allemand et en russe. Ainsi les a-t-on désignés par référence soit à la morphologie des jeunes colonies dont les hyphes ramifiées rayonnent à partir du centre de la croissance, soit à la disposition radiée des hyphes épaissies en massues que l'on trouve dans les concrétions que produisent les formes pathogènes responsables des actinomycoses et des mycétomes actinomycétiques. Les formes les plus évoluées des Actinomycètes rivalisent en complexité morphologique avec les moisissures (Champignons imparfaits) mais en diffèrent radicalement puisque, comme toutes les autres Bactéries, ce sont des Procaryotes (cellules sans enveloppes autour du matériel génétique). Un corollaire de leur structure cytologique est le diamètre de leurs hyphes qui est de l'ordre de 0,5 μm, soit approximativement un dixième de celui de la plupart des hyphes fongiques.

D'après S. A. Waksman (1959), Ferdinand Cohn fut le premier à décrire un Actinomycète en 1875, et C. O. Harz, en 1878, nomma Actinomyces bovis un organisme parasite trouvé dans une infection de la mâchoire d'un bovin. Depuis, les Actinomycètes, dont la plupart sont des Saprophytes, ont été isolés des sols, des matières organiques en décomposition, des eaux et, en général, de presque tous les habitats où la vie est possible. Notons que ce ne sont pas des organismes marins et qu'ils deviennent de plus en plus rares dans les mers au fur et à mesure qu'on s'éloigne des côtes.

Physiologiquement et écologiquement, il existe deux groupes d'Actinomycètes. En premier lieu, les formes fermentatives, illustrées par le genre Actinomyces, qui habitent les cavités naturelles des animaux et de l'homme. Ces organismes peuvent être anaérobies ou aérobies, mais ils sont souvent microaérophiles. Morphologiquement, ces espèces sont peu variées et ne forment pas de spores.

En second lieu, les formes oxydatives, aérobies, tels que les Streptomyces, qui sont surtout des espèces telluriques, lesquelles, suivant les groupes, peuvent former des spores et être morphologiquement complexes.

En général, les Actinomycètes sont des hétérotrophes utilisant des molécules organiques préfabriquées, mais plusieurs espèces sont capables aussi de croissance chimio-autotrophique utilisant l'oxydation de l'hydrogène comme source d'énergie et le gaz carbonique comme source de carbone. Ce genre de chimio-autotrophie facultative n'est pas limitée aux Actinomycètes mais se retrouve dans de nombreux groupes de Bactéries.

Morphologie

Morphologiquement, le groupe des Actinomycètes inclut à la fois des espèces dont le mycélium est rudimentaire au point d'être inexistant (la plupart des Mycobacterium), d'autres au mycélium fugace (certaines Nocardia), et enfin des espèces au mycélium développé et persistant comme dans le genre Streptomyces. Parmi les formes mycéliennes, on distingue celles qui ne forment qu'un mycélium « de base » poussant à la surface et dans le milieu de culture et celles qui élaborent en outre un mycélium aérien issu du mycélium de base. De plus, il existe une curiosité biologique représentée par le genre Sporichthya, qui produit seulement un mycélium aérien dont les hyphes sont attachées au substratum par des crampons.

Les différents groupes d'Actinomycètes peuvent sporuler soit en morcelant certaines hyphes pour former des conidies, un peu plus résistantes aux[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Hubert A. LECHEVALIER. ACTINOMYCÈTES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Classification de Hütter - crédits : Encyclopædia Universalis France

Classification de Hütter

Actinomycètes anaérobies - crédits : Encyclopædia Universalis France

Actinomycètes anaérobies

Actinomycètes anaérobies contenant DAP - crédits : Encyclopædia Universalis France

Actinomycètes anaérobies contenant DAP

Autres références

  • MICROBIOTE DE LA BOUCHE

    • Écrit par Sylvie BABAJKO, David OJCIUS, Ihsène TAÏHI-NASSIF
    • 5 235 mots
    • 4 médias
    ...sur les surfaces dentaires est principalement colonisé par des streptocoques (Streptococcus oralis, Streptococcus mitis, Streptococcus peroris) et des actinomycètes (bactéries filamenteuses). Ces premiers colonisateurs dits primaires sont associés à la santé des tissus dentaires et jouent un rôle écologique...
  • SOLS - Microbiologie

    • Écrit par Yvon DOMMERGUES
    • 7 138 mots
    • 5 médias
    ...vertes ; on en connaît trois groupes : les Rhizobium, bactéries associées aux légumineuses (et aussi au genre tropical Parasponia) ; les Frankia, actinomycètes associés aux plantes actinorhiziennes (par exemple Alnus, Casuarina) ; les cyanobactéries (Nostoc, Anabaena) associées à des plantes...

Voir aussi