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ACANTHOCÉPHALES

Acanthocéphale : schéma - crédits : Encyclopædia Universalis France

Acanthocéphale : schéma

Les Acanthocéphales sont des Vers, parasites à tous les stades de leur existence. Leur corps, dépourvu de cœlome, se compose d'une partie antérieure exsertile, armée de crochets (rostre), servant d'organe de fixation, suivie d'une partie postérieure (tronc) aplatie, sauf après la mort. La paroi du corps, de nature complexe, possède une structure syncytiale, car les cellules ne paraissent pas délimitées les unes des autres. Elle délimite une cavité dépourvue de revêtement endothélial (pseudocœlome), qui renferme les organes reproducteurs. Les sexes sont séparés. Mâle et femelle ont une extrémité postérieure de structure différente : il y a dimorphisme sexuel. Les œufs possèdent plusieurs enveloppes et renferment un embryon (acanthor) au moment de la ponte. Le développement comporte des métamorphoses et le cycle évolutif exige des hôtes successifs dont le premier, toujours un Arthropode, est indispensable. Les vers adultes habitent exclusivement l'intestin de vertébrés.

Les Acanthocéphales occupent une position isolée parmi les Vers. Ils ont été rapprochés successivement des Nématodes, des Cestodes et des Priapuliens. On s'accorde aujourd'hui à les placer dans un embranchement indépendant.

Morphologie

Rostre

Toujours plus court que le tronc, il est le plus souvent cylindrique, parfois globulaire. Il est armé de crochets à pointes recourbées, immobiles, insérées dans sa paroi. Les crochets sont disposés en quinconce, et leur taille diminue d'avant en arrière. Le rostre peut être complètement invaginé dans une poche musculaire qui s'enfonce dans le tronc et sépare le rostre du pseudocœlome. Cette poche renferme un gros ganglion basal, centre nerveux d'où partent les fibres innervant le rostre et le tronc.

Tronc

La paroi du corps, épaisse, est formée par une couche syncytiale. Elle couvre aussi le rostre où elle est, cependant, moins compliquée. À la surface, on distingue une cuticule, sous laquelle se trouve un hypoderme, dont la partie interne présente un système de canaux longitudinaux et circulaires. Il y circule un liquide riche en protéines, se déplaçant continuellement, grâce aux contractions du tronc. Ce liquide proviendrait des substances absorbées et synthétisées par la paroi du corps qui joue ainsi le rôle de l'intestin manquant. Cette couche renferme aussi les noyaux du syncytium qui sont relativement peu nombreux et toujours très grands chez les formes larvaires. Par la suite, chez les Eoacanthocéphales et les Archiacanthocéphales, les noyaux s'allongent ou se ramifient, augmentant de taille dans les proportions extraordinaires : chez Macracanthorhyncus hirudinaceus qui mesure 650 mm de long, les noyaux s'allongent jusqu'à atteindre 3 à 5 mm. Par contre, chez les Palaeacanthocéphales, les noyaux larvaires se fragmentent et sont distribués dans tout l'hypoderme.

Font encore partie du système tégumentaire, deux organes allongés (lemnisques), qui prennent naissance à la jonction du rostre et du tronc. De forme généralement cylindrique, ils flottent librement dans le pseudocœlome. Les lemnisques assurent le passage des substances entre le réseau vasculaire hypodermique et le liquide du pseudocœlome.

En effet la couche tégumentaire se trouve séparée du pseudocœlome par une couche syncytiale de muscles.

Organes reproducteurs

Ils sont toujours contenus dans deux sacs ligamentaires attachés respectivement aux deux extrémités du pseudocœlome. Dans la plupart des cas, cependant, la paroi des sacs se déchire au cours du développement des glandes génitales et il n'en reste qu'un ligament.

Chez les mâles, il y a toujours deux testicules ovalaires qui débouchent dans un canal déférent s'ouvrant par un conduit musculaire à la base d'une papille (pénis). Celle-ci se trouve au centre de la bourse copulatrice située à l'extrémité postérieure du corps. Elle recueille directement[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Neuchâtel, directeur de l'Institut de zoologie

Classification

Pour citer cet article

Jean Georges BAER. ACANTHOCÉPHALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Acanthocéphale : schéma - crédits : Encyclopædia Universalis France

Acanthocéphale : schéma

Acanthocéphales : œufs - crédits : Encyclopædia Universalis France

Acanthocéphales : œufs

Acanthocéphale : larves - crédits : Encyclopædia Universalis France

Acanthocéphale : larves

Autres références

  • PHYLOGÉNIE ANIMALE

    • Écrit par Michaël MANUEL
    • 11 693 mots
    On peut citer encore le cas des acanthocéphales, vers parasitant le tube digestif des vertébrés (avec un stade larvaire enkysté dans un arthropode). Dépourvus de tube digestif, leur cavité corporelle est principalement remplie par les organes génitaux. Leur région antérieure est différenciée en un proboscis...
  • VERS, invertébrés

    • Écrit par Andrée TÉTRY
    • 2 791 mots
    • 7 médias
    L'embranchement des Acanthocéphales comprend exclusivement des parasites ; à l'état adulte, ils sont inféodés à l'intestin des Vertébrés.

Voir aussi