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ORNEMENT, musique

Les ornements intégrés à la musique

Si l'on rencontre toujours des ornements dans la musique du xviiie siècle, c'est sous une forme différente de celle du xviie et qui correspond à la précision et à la rigueur de l'attitude classique. Désormais, toutes les formules qui incarnaient la liberté d'interprétation au siècle précédent ont disparu des partitions à l'exception des petites notes et des trilles.

Mais le phénomène le plus caractéristique de cette évolution réside essentiellement dans l'intégration systématique des formules ornementales à l'écriture musicale : les ornements sont écrits en toutes notes et doivent être exécutés selon les critères normaux de la lecture, c'est-à-dire littéralement, à la fois sur le plan mélodique et sur le plan rythmique. Une telle transformation dépasse largement le cadre d'une mode ou d'un style en révélant un bouleversement dans la mentalité musicale elle-même. Avec l'apparition du style concertant, la musique, qui a quitté les salons pour les salles de concert, devient de plus en plus l'affaire d'interprètes professionnels.

Une dialectique féconde se produit entre la progression de la technique instrumentale et la complexité croissante d'une musique qui s'adresse de plus en plus à des virtuoses. Du même coup, l'écriture devient plus riche, plus précise et par conséquent plus contraignante. Les ornements sont eux aussi plus précis : Mozart les écrit en petites notes à l'intérieur de la portée. Les auteurs romantiques feront de même et Chopin fera figurer au-dessus de la portée des phrases entièrement notées en minuscules.

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Écrit par

  • : directeur de la revue Musique ancienne, luthier d'art (copies de luths et clavecins anciens)
  • : ancien critique à Sud-Ouest et à Contact Variété, professeur d'improvisation et d'histoire de la musique

Classification

Pour citer cet article

Joël DUGOT et Antoine GARRIGUES. ORNEMENT, musique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Francesco Landini : colorature pour clavier - crédits : Encyclopædia Universalis France

Francesco Landini : colorature pour clavier

Diego Ortiz : cadences conclusives - crédits : Encyclopædia Universalis France

Diego Ortiz : cadences conclusives

Adrian Le Roy : pavane pour le luth - crédits : Encyclopædia Universalis France

Adrian Le Roy : pavane pour le luth

Autres références

  • BANCHIERI ADRIANO (1568-1634)

    • Écrit par Universalis
    • 435 mots

    Compositeur et théoricien de la musique italien né le 3 septembre 1568 à Bologne, dans les États pontificaux, mort en 1634 à Bologne, Adriano Banchieri est, après Orazio Vecchi, le deuxième plus grand compositeur de comédies madrigalesques, suites de madrigaux sans intrigue véritable qui suggèrent...

  • FIGURALISME

    • Écrit par Antoine GARRIGUES
    • 1 324 mots
    Les figuralismes ou madrigalismes se développent et ornent des mélodies évoquant certains mots ou idées importants du texte. On symbolise par exemple la fuite par une section en imitation serrée, sur des rythmes rapides ; le murmure de l'eau est généralement figuré par la répétition de deux ou trois...
  • IMPROVISATION MUSICALE

    • Écrit par André-Pierre BOESWILLWALD, Alain FÉRON, Pierre-Paul LACAS
    • 5 113 mots
    • 3 médias
    ...élémentaires, le musicien restituait le chant, en variant selon son goût et sa virtuosité (jubilus du plain-chant). Dans la musique savante classique, un bon interprète ajoute des ornements, arpège des accords, réalise la basse chiffrée, répète des notes intermédiaires ou des accords entiers, tout en...
  • INTERPRÉTATION MUSICALE

    • Écrit par Alain PÂRIS, Jacqueline PILON
    • 7 438 mots
    • 8 médias
    ..., où il improvisait largement au cours de l'exécution. De même, les mouvements lents des concertos pour piano de Mozart donnaient lieu à une ornementation improvisée pour compenser une sonorité que l'instrument ne pouvait soutenir durablement. Jean-Philippe Rameau donnait toute liberté...
  • Afficher les 12 références

Voir aussi