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LIBYE

Nom officiel

Libye (LY)

    Chef de l'État

    Mohamed Younes el-Menfi (depuis 10 mars 2021)

      Chef du gouvernement

      Abdel Hamid Dbeibah (depuis le 15 mars 2021)

        Capitale

        Tripoli

          Langue officielle

          Arabe

            Unité monétaire

            Dinar libyen (LYD)

              Population (estim.) 7 820 000 (2024)
                Superficie 1 676 198 km²

                  Histoire

                  Élaboration de la nation libyenne

                  Basilique de Leptis Magna, Libye - crédits : G. Boccardi/ Unesco

                  Basilique de Leptis Magna, Libye

                  Ni les LibykoïLogoï d'Hérodote ni l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, pas plus que les études plus récentes, ne fournissent de renseignements ethnologiques sur les Libyens, tant furent nombreux les brassages de races, de religions et de coutumes, tant s'y succédèrent de conquérants. Devenue maîtresse de la Tripolitaine et du Fezzan carthaginois, Rome y avait fondé des villes magnifiques, dont Sabratha et surtout Leptis Magna où naquit Septime Sévère ; par elles les empereurs contrôlaient le commerce avec le golfe de Guinée. Maîtres aussi de la Pentapole grecque de Cyrénaïque qui comprenait, outre la prestigieuse Cyrène chantée par Pindare, les cités d'Apollonia, Barca, Bérénice et Tocra (et par la suite Ptolémaïs), ils avaient le monopole des relations avec le Tchad, le Congo et l'Abyssinie. Christianisé, le pays était ensuite passé sous l'administration de Byzance qui, malgré les efforts de Justinien et de son général Bélisaire, n'avait pu le sauver de la décomposition intérieure hâtée par des conflits confessionnels particulièrement cruels. La dislocation de l'univers hellénico-romain sous l'action des révoltes et des invasions acheva de transformer la Libye en un désert rendu aux souverainetés tribales. Lorsqu'en 643 les troupes musulmanes du calife ‘Umar Ibn al-Khatab se présentèrent en petit nombre en Libye sous la conduite de Amr Ibn al-Ass, elles trouvèrent une terre inhospitalière et exsangue. Il fallut la grande invasion des tribus nomades de haute Égypte, les Banū Hilāl, pour rendre vie au pays, au milieu du xie siècle ; ils s'y installèrent à demeure et c'est de cette époque seulement que datent l'arabisation et l'islamisation, à dire vrai la fondation de la nation libyenne moderne. Le conflit qui opposa en Méditerranée la maison d'Autriche à la Sublime-Porte alliée à la France arracha la Libye à son isolement. Conquise par Charles Quint, puis par les chevaliers de Malte, elle fut définitivement acquise par Soliman le Magnifique en 1551.

                  Théâtre romain, Sabratha - crédits : Louise Norton,  Bridgeman Images

                  Théâtre romain, Sabratha

                  Sabratha, Libye - crédits : C. Sappa/ De Agostini/ Getty Images

                  Sabratha, Libye

                  Mais, dès l'année 1710, sous la conduite du gouverneur Ạhmad al-Karamanlī qui rassemble solidement les trois provinces de Tripolitaine, de Cyrénaïque et du Fezzan, les modernise et les soumet à une administration sévère, la Libye prend la voie de l'indépendance nationale ; la dynastie des Karamanlī obtient de Constantinople que sa terre soit érigée en principat héréditaire comme le sera plus tard l'Égypte de Mụhammad ‘Alī. Malheureusement, sous la contrainte conjuguée des États-Unis, de la France et de l'Angleterre, la Porte se débarrasse des Karamanlī et soumet la Libye à son administration directe, en 1835.

                  Coïncidence remarquable, c'est la même année que, se posant en héritier de l'action libératrice des Karamanlī, Sa‘īd Mụhammad ben ‘Alī al- Sanūsī, originaire de Mostaganem et chef d'une confrérie religieuse, pose à Beida (al-Baỵdā), en Cyrénaïque, la première pierre d'un centre religieux qui, dans son esprit, doit être aussi un foyer de résurrection nationale. Ce que les Karamanlī n'avaient pas réussi par la politique, il l'obtient par la prédication clandestine. Pour échapper à la police turque il fonde, dans la lointaine oasis de Djahbūb, une école politico-religieuse. Son fils, Mụhammad al-Mahdī, poursuit son œuvre et lorsque lui naît un fils, en 1890, la Libye contemporaine est fondée puisque c'est cet enfant, Mụhammad Idrīs al-Sanūsī, qui en deviendra le premier roi tout en demeurant le chef de la confrérie sénoussie (sanūsī). Ayant lutté contre les Turcs, les Sénoussis se battent ensuite contre l'Italie qui, en 1912, a arraché la Libye à Constantinople. Bien que reconnu prince de Cyrénaïque, Mụhammad Idrīs s'enfuit en Égypte pour échapper au [...]

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                  Écrit par

                  • : docteur en histoire, habilitée à diriger des recherches, chercheur D.F.G. au Zentrum Moderner Orient, Berlin
                  • : géographe, directeur de recherche au CNRS, université Paul-Valéry, Montpellier
                  • : professeur de lettres
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Universalis, Nora LAFI, Olivier PLIEZ et Pierre ROSSI. LIBYE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Libye : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Libye : carte physique

                  Libye : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Libye : drapeau

                  Libye : population et aménagement du territoire - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Libye : population et aménagement du territoire

                  Autres références

                  • LIBYE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

                    • Écrit par Marc MICHEL
                    • 12 424 mots
                    • 24 médias
                    ...les aspirations de fractions ethniques locales. En Somalie italienne, les jeunes nationalistes « modernistes » se réclamaient d'une « Grande Somalie ». En Libye, la rivalité de l'Ouest et de l'Est compliqua le problème, au départ. Les dirigeants britanniques estimaient que la sécurité de la ...
                  • ARABIE SAOUDITE

                    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
                    • 25 169 mots
                    • 10 médias
                    En complément des Émiratis qui sont plus à l’avant (avec des déploiements sur le terrain), l’Arabie Saoudite intervient par ailleurs dans le conflit libyen en soutenant le projet militariste du général Haftar qui veut reprendre le contrôle du pays à partir de 2014 et à nouveau en 2019 – l’opération...
                  • BENGHAZI

                    • Écrit par Nora LAFI
                    • 409 mots

                    Benghazi est la capitale de la province libyenne de Cyrénaïque et la deuxième ville de Libye après Tripoli. L'agglomération compte environ 1 million d'habitants en 2010.

                    Située dans le golfe de Syrte, Benghazi est fondée en 525 av. J.-C., sous le nom d'Euhespéride. Elle connaît dans...

                  • CHINE - Politique étrangère contemporaine

                    • Écrit par Jean-Pierre CABESTAN
                    • 11 199 mots
                    • 6 médias
                    ...communauté internationale (Téhéran, Rangoon, Harare) et avec lesquelles il n’hésite pas à maintenir des rapports denses et multiples, notamment militaires. La crise libyenne survenue en février 2011 a confirmé cette ambiguïté. Il est vrai que, faisant état de « circonstances particulières », notamment la position...
                  • Afficher les 47 références

                  Voir aussi