MALTE
Nom officiel | République de Malte (MT) |
Chef de l'État | George Vella (depuis le 4 avril 2019) |
Chef du gouvernement | Robert Abela (depuis le 13 janvier 2020) |
Capitale | La Valette |
Langues officielles | Anglais, maltais |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) | 538 200 (2023) |
Superficie | 316 km² |
Petit archipel situé au centre de la Méditerranée, à 80 kilomètres au sud de la Sicile, habité depuis sept mille ans par un peuple à la culture originale précocement acquis à la chrétienté latine et s'exprimant dans une langue arabe porteuse de traditions maghrébines, Malte est membre de l'Union européenne depuis 2004, a l’euro pour monnaie depuis 2008, et a toujours servi de pont vers l'Afrique et de relais dans la transmission des techniques et des croyances de l'Est vers l'Ouest. Longtemps forteresse de la chrétienté contre les Turcs, elle fut aussi, de 1940 à 1942, un point clé du monde libre quand il fallut préserver les accès maritimes et continentaux vers Suez, le golfe Persique et les Indes contre les assauts de l'Allemagne nazie. Ancienne colonie britannique (depuis 1814) devenue indépendante en 1964, Malte avait abrité à partir de 1530 les couvents qui servaient de siège central à l'ordre militaire religieux des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem ; cela en fit la capitale du réseau international de six cents commanderies réparties dans toute la chrétienté latine dont les revenus entretenaient ses dirigeants et leurs palais. Points d'appui de la course à laquelle se livrèrent ensuite les « chevaliers de Malte » pour perpétuer la croisade, ses excellents ports servirent d'escales techniques pour les échanges transméditerranéens à partir du xviiie siècle, puis de base et d'entrepôt sur une route maritime majeure de l'empire britannique à partir du xixe siècle ; l'activité de l'aéroport relaie aujourd'hui ces fonctions et dessert tant les industries qui se sont substituées aux activités d'arsenal que les installations touristiques qui ont été multipliées depuis le dernier tiers du xxe siècle grâce à l'attrait du climat et de spectaculaires monuments et constructions.
Géographie
Par 350 55' nord et 140 30' est, l'archipel maltais s'étend sur 45 kilomètres du nord-ouest au sud-est, à mi-chemin entre le Levant et Gibraltar, dans une position dont l'intérêt stratégique fut longtemps apprécié. Sec, lumineux, venté, cet ensemble, très fleuri en hiver mais dépourvu de végétation arborée du fait des défrichements, est formé, entre Sicile au nord et Tunisie à l'ouest, de trois petites îles habitées : Malte, Gozo et Comino de 346, 67 et 3 kilomètres carrésrespectivement, et de deux rochers déserts : Cominotto et Filfla ; ce sont les fragments émergés, morcelés du fait de la tectonique et de l'érosion, d'un plateau dissymétrique plus élevé au sud-ouest (253 m) qu'au nord-est. En surface, les assises calcaires d'âge tertiaire de ce plateau présentent des formes de causses et sont localement encombrées par des amas dunaires ou d'étroites nappes alluviales ; ces calcaires ont été exploités du Néolithique au xxie siècle pour l'habitat et les monuments ; leur base contient des aquifères discontinus très proches du niveau de la mer, dont les habitants tirent toujours parti par des puits et des aqueducs.
Vingt fois plus importante qu'en 1530, la population de Malte, imprégnée d'héritages maghrébins et siciliens, atteint 416 000 habitants en 2011 et reste durablement marquée par la présence britannique ; urbanisation, enseignement et ouverture sur le monde ont fait que l'usage de l'anglais l'a emporté au xxe siècle sur l'italien, mais l'arabe malti est langue nationale (et langue officielle avec l'anglais). La densité moyenne de population, 1 250 habitants au kilomètre carré, est trois fois supérieure dans le périmètre d'une dizaine de kilomètres de rayon occupé par l'agglomération de la capitale, La Valette, qui concentre la moitié des résidents de l'archipel. L'émigration[...]
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Écrit par
- Jacques GODECHOT : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
- Jean GUILAINE : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, professeur au Collège de France
- Jean-Louis MIÈGE : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
- Pierre-Yves PÉCHOUX : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
- Universalis
Classification
Pour citer cet article
Universalis, Jacques GODECHOT, Jean GUILAINE, Jean-Louis MIÈGE, Pierre-Yves PÉCHOUX, « MALTE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Média

Malte : carte physique
Encyclopædia Universalis France
Malte : carte physique
Carte physique de Malte.
Encyclopædia Universalis France
Autres références
-
MALTE, chronologie contemporaine
- Écrit par Encyclopædia Universalis
-
MINTOFF DOMINIC, dit DOM MINTOFF (1916-2012)
- Écrit par Martine MEUSY
- 462 mots
-
NAPOLÉON Ier BONAPARTE (1769-1821) empereur des Français (1804-1814 et 1815)
- Écrit par Universalis, Jacques GODECHOT
- 7 337 mots
- 17 médias
...expansion française en temps de paix et trouvait difficilement tolérable qu'un seul État contrôlât les côtes continentales de Gênes à Anvers. La question maltaise fut l'occasion de la rupture. Prétextant que les Français n'avaient pas encore évacué certains ports napolitains, les Britanniques refusèrent... -
VALETTE LA
- Écrit par Pierre-Yves PÉCHOUX
- 336 mots
- 1 média
Voir aussi
- MALTAIS, langue
- ARMATEURS ou ARMEMENT NAVAL
- CITADELLE
- NAVALE CONSTRUCTION
- SAINT-JEAN-DE-JÉRUSALEM, DE RHODES & DE MALTE ORDRE DE
- NORMANDS
- BASES MILITAIRES STRATÉGIQUES
- TOMBE
- GOZO ÎLE DE
- TEMPLE MÉGALITHIQUE
- AIDE ÉCONOMIQUE
- FRANCE, histoire, de 1715 à 1789
- FRANCE, histoire, de 1789 à 1815
- BRITANNIQUE EMPIRE
- EAU APPROVISIONNEMENT ET TRAITEMENT DE L'