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CHINE Politique étrangère contemporaine

Nom officiel

République populaire de Chine (CN)

    Chef de l'État

    Xi Jinping (depuis le 14 mars 2013)

      Chef du gouvernement

      Li Qiang (depuis le 11 mars 2023)

        Capitale

        Pékin

          Langue officielle

          Chinois mandarin

            • Article mis en ligne le
            • Modifié le
            • Écrit par

            Depuis 1979 et le lancement des réformes par Deng Xiaoping, la diplomatie de la République populaire de Chine est au service des quatre objectifs majeurs suivants : le développement économique du pays, l’affirmation et la consolidation de son statut de grande puissance, la réunification de la nation chinoise et la survie du régime actuel. Ces objectifs peuvent sembler contradictoires, et le dernier – la stabilité du système politique dirigé par le Parti communiste instauré en 1949 – reste prioritaire, comme l’a montré le massacre de Tiananmen, en 1989, ou plus récemment le combat sans concession contre toute émergence d’un mouvement démocratique et constitutionnaliste en Chine. Mais en même temps, la direction du PC chinois a constamment cherché à concilier l’ensemble de ces buts. Ainsi, l’effondrement de l’Union soviétique en 1991 a persuadé Deng Xiaoping et ses successeurs, Jiang Zemin, Hu Jintao puis Xi Jinping, non seulement de poursuivre les réformes et le développement du pays, mais d’accélérer son intégration à l’économie mondiale, seule garantie à leurs yeux de sa montée en puissance, à la fois politique et militaire.

            Défilé de l’Armée populaire de libération place Tiananmen - crédits : Sovfoto/ Universal Images Group/ Getty Images

            Défilé de l’Armée populaire de libération place Tiananmen

            De fait, pour la première fois depuis la première guerre de l’opium (1840), la Chine pèse à nouveau de manière déterminante dans les affaires mondiales : elle est devenue en 2010 la deuxième puissance économique mondiale, devant le Japon et, même si sa croissance se poursuit à un rythme plus lent, elle devrait dépasser les États-Unis aux alentours de 2030. Parallèlement, depuis 1989, l’Armée populaire de libération (APL) est engagée dans un processus sans précédent de modernisation, notamment de sa marine, de son armée de l’air et de ses armements nucléaires, dont l’objectif est d’atteindre une parité militaire avec les États-Unis – sauf pour ce qui concerne les armes stratégiques nucléaires (elle pourrait être dotée de 1 500 ogives nucléaires en 2035 contre plus de 4 000 pour les Américains) –, voire de les supplanter, en particulier dans le Pacifique occidental, crédibilisant ainsi le statut de très grande puissance de la Chine, d’abord en Asie, puis progressivement dans le reste du monde.

            Cela étant, la diplomatie chinoise ne s’appuie pas uniquement sur cette capacité militaire croissante. Elle fonde sa force à la fois sur l’impact désormais mondial de sa modernisation économique et sur l’exercice d’une « puissance douce » (soft power), selon l’expression du politiste américain Joseph Nye : un patient travail d’influence mais aussi d’attraction, à la fois culturel et idéologique, dont elle espère qu’il pourra avoir un impact sur les gouvernements et les sociétés situés en dehors de la zone de rayonnement traditionnel de la Chine, en particulier parmi les pays en développement.

            Afin d’accroître son efficacité, cette méthode en douceur et la diplomatie chinoise en général doivent surmonter trois handicaps importants et croissants : la montée en puissance du pays, le caractère répressif de son régime politique, et la tentation d’affirmer cette puissance par un langage et des actions plus agressifs – et donc de prendre plus de risques sur le plan international. Le danger pour la Chine est évidemment que ces trois réalités soient perçues par la communauté internationale – et en particulier les pays démocratiques et développés qui se trouvent être ses principaux partenaires politiques et économiques – comme se renforçant mutuellement. Afin de battre en brèche cette perception et de rassurer les inquiétudes des tenants du syndrome de la « menace chinoise », Pékin a longtemps privilégié une certaine prudence sur la scène internationale. Après son arrivée au pouvoir en 2002, Hu Jintao mit en avant les notions d’« ascension pacifique » et d’« harmonie », s’efforçant autant que possible d’éviter les conflits et de proposer[...]

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            Pour citer cet article

            Jean-Pierre CABESTAN. CHINE - Politique étrangère contemporaine [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

            Article mis en ligne le et modifié le 21/03/2024

            Médias

            Défilé de l’Armée populaire de libération place Tiananmen - crédits : Sovfoto/ Universal Images Group/ Getty Images

            Défilé de l’Armée populaire de libération place Tiananmen

            Arrivée du premier train de marchandises Wuhan-Lyon, 2016 - crédits : K. Konrad/ SIPA

            Arrivée du premier train de marchandises Wuhan-Lyon, 2016

            Marine de guerre taïwanaise en manœuvre - crédits : Sam Yeh/ AFP

            Marine de guerre taïwanaise en manœuvre