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IRAK

Nom officiel

République d'Irak (IQ)

    Chef de l'État

    Abdel Latif Rachid (depuis le 13 octobre 2022)

      Chef du gouvernement

      Mohamed Chia al-Soudani (depuis le 27 octobre 2022)

        Capitale

        Bagdad

          Langues officielles

          Arabe, kurde

            Unité monétaire

            Dinar irakien (IQD)

              Population (estim.) 44 528 000 (2024)
                Superficie 435 052 km²

                  Tempêtes sur l'Irak (1989-1993)

                  Prémices

                  L'acceptation d'un cessez-le-feu par l'Iran, le 18 juillet 1988, consacre, du point de vue de l'Irak, sa victoire, c'est-à-dire le bien-fondé des options de son président même si, sur le terrain, la situation n'est guère différente de celle qui prévalait en 1980. Le conflit régional le plus meurtrier de l'histoire moderne depuis la Seconde Guerre mondiale aurait fait un million deux cent mille morts, les pertes irakiennes étant cependant trois fois moins élevées que les pertes iraniennes. Après huit années de guerre, l'Irak est exsangue : le coût de sa reconstruction est estimé à 60 milliards de dollars, tandis que la dette extérieure se situe autour de 70 milliards, venant pour moitié des monarchies du Golfe. Le président Saddam Hussein, se voulant apaisant, ne renonce pas, pour autant, à ses ambitions. À l'intérieur, après avoir fait approuver par le C.C.R. l'idée de multipartisme en janvier 1989, il organise des élections législatives (1er avr.) pour la désignation des deux cent cinquante membres du Conseil national (Parlement) : le Baas y obtient cent sièges, le reste allant aux indépendants et aux associations socioprofessionnelles. À l'extérieur, mesurant les craintes ressenties notamment dans les pays du Golfe, il multiplie les déclarations rassurantes sur sa volonté de ne pas intervenir dans les affaires des autres pays arabes, précisant qu'il n'a aucune revendication sur ses voisins. Mais c'est bien à Bagdad que se crée, le 16 février 1989, un Conseil de coopération arabe réunissant, autour de l'Irak, l'Égypte, la Jordanie et le Yémen du Nord. Le régime irakien entend, de la sorte, asseoir sa puissance par un développement tous azimuts des potentialités du pays.

                  Peu à peu, l'inquiétude, dans la région et même au-delà, perce, alimentée par les rumeurs mais aussi par les faits : le 5 avril 1989, Saddam Hussein adresse une mise en garde à Israël contre toute agression qui prendrait pour cible des installations irakiennes ; le 15 septembre, un journaliste britannique, Farzad Bazoft, est arrêté, accusé d'espionnage et sera exécuté le 15 mars 1990 ; le 7 décembre 1989, on annonce le lancement réussi d'une fusée à trois étages ; les Israéliens assurent que les Irakiens pourraient fabriquer une bombe atomique dans les deux ans ; en avril 1990, on saisit à Londres des « kryton » (détonateurs atomiques) tandis que l'affaire du « canon géant », dont les éléments constitutifs sont interceptés, défraye la chronique. Cette montée en puissance, affichée sur fond de prolifération balistique, nucléaire et chimique, entraîne une vive tension avec les États-Unis et la Grande-Bretagne : l'armée irakienne apparaît comme la plus puissante et la mieux expérimentée de la région, prête à s'engager, à court terme, cette fois sur le front occidental, contre Israël. Le 2 avril, en effet, le président irakien réitère ses avertissements : reconnaissant que son pays est en possession d'armes chimiques binaires, il menace de les utiliser contre l'État juif dans le cas où celui-ci lancerait une offensive. Mais c'est lors du sommet extraordinaire de la Ligue arabe, à Bagdad, du 28 au 30 mai 1990, que Saddam Hussein dévoile ses intentions. Désignant Israël et rejetant sur les États-Unis la responsabilité première de sa « politique agressive et expansionniste », il fustige aussi les monarchies du Golfe pour leur « attitude complaisante », jugeant que la guerre est, désormais, inévitable.

                  Bouclier et Tempête du désert

                  En fait, l'objectif de Saddam Hussein est moins Israël que l'instauration de l'hégémonie irakienne : la restauration de la grandeur abbasside est devenue le leitmotiv de ses discours officiels sur le Golfe et dans le monde arabe. Une première cible[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur en science politique, chercheur à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, consultante Irak
                  • : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                  • : docteur en sociologie politique des relations internationales
                  • : professeur de lettres
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Loulouwa AL RACHID, Brigitte DUMORTIER, Universalis, Philippe RONDOT et Pierre ROSSI. IRAK [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Irak : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : carte physique

                  Irak : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : drapeau

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate - crédits : N. Wheeler

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate

                  Autres références

                  • IRAK, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ‘ABBĀSIDES

                    • Écrit par Maxime RODINSON
                    • 2 088 mots
                    • 4 médias
                    Le pouvoir central ‘abbāside se déplaça de Syrie en Irak et y prit pour capitale Bagdad, ville neuve, fondée en 762.
                  • ABBASSIDES - (repères chronologiques)

                    • Écrit par Pascal BURESI
                    • 420 mots

                    750 Une révolution soutenue par les clients persans de l'empire et par les Alides renverse la dynastie omeyyade de Damas et donne le pouvoir à al-Saffāh, descendant d'al-‘Abbās, oncle de Mahomet : début de la dynastie abbasside.

                    762 Création d'une nouvelle capitale, la ville Ronde...

                  • ARABIE SAOUDITE

                    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
                    • 25 169 mots
                    • 10 médias
                    ...Gaza. Adopté par un sommet arabe réuni dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban en 1982, le plan sera gelé par le refus israélien et le manque d'enthousiasme américain. Cet échec relatif poussera le royaume à adopter une position de retrait, d'autant que la guerre irako-iranienne aura éclaté.
                  • AREF ABDEL RAHMAN (1916-2007)

                    • Écrit par Martine MEUSY
                    • 408 mots

                    Sorti de l'école militaire de Bagdad en 1937, Abdel Rahman Aref suit une carrière militaire normale, sans ambition politique. S'il se rallie au complot de 1958, qui instaure la république, c'est que son frère cadet, le colonel Abdel Salam Aref en est une des têtes. Il reste ensuite...

                  • Afficher les 74 références

                  Voir aussi