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IRAK

Nom officiel

République d'Irak (IQ)

    Chef de l'État

    Abdel Latif Rachid (depuis le 13 octobre 2022)

      Chef du gouvernement

      Mohamed Chia al-Soudani (depuis le 27 octobre 2022)

        Capitale

        Bagdad

          Langues officielles

          Arabe, kurde

            Unité monétaire

            Dinar irakien (IQD)

              Population (estim.) 44 528 000 (2024)
                Superficie 435 052 km²

                  Saddam Hussein s'impose (1979-1988)

                  Saddam Hussein, président de l'Irak

                  Né en avril 1937 à Takriti, au nord de Bagdad, Saddam Hussein est issu d'une famille de paysans modestes. Élevé par son oncle maternel, un officier qui sera chassé de l'armée après le soulèvement antibritannique de 1941, il milite dès 1955, comme lycéen, au sein du Baas et participe déjà au coup d'État avorté de 1956. Après avoir fait ainsi ses preuves, il devient membre actif du parti en 1957. En 1959, il est sélectionné avec une dizaine d'autres étudiants pour participer au projet d'assassinat du général Kassem. Blessé au cours de la tentative, condamné à mort par contumace, Saddam Hussein trouve refuge à Damas, où il passe un an et fait connaissance du théoricien du Baas, Michel Aflak. Puis, il va au Caire terminer ses études secondaires (1961) tout en y étant le responsable des étudiants baassistes. Il ne regagne l'Irak qu'en février 1963 lorsque son parti prend part à la prise du pouvoir d'Abdel Salam Aref. L'éviction rapide des baassistes l'oblige à replonger dans la clandestinité. Il devient membre et secrétaire du commandement régional du Baas aux côtés d'Hassan al-Bakr. En août 1964, cerné par la police, il est arrêté et condamné à deux ans de prison.

                  À sa sortie de cellule, en 1966, Saddam Hussein est élu secrétaire général adjoint du parti et prépare dès lors le coup d'État de juillet 1968. Celui-ci réussi, il reçoit notamment la charge d'organiser les milices (les « brassards verts ») chargées de pourchasser les opposants au nouveau régime, communistes et nassériens. En 1969, il est nommé vice-président du C.C.R., devenant ainsi le « numéro deux » du régime, après Hassan al-Bakr. Il passe pour être l'« homme fort » du système jusqu'au moment où, le 16 juillet 1979, à la suite de la démission du vieux maréchal pour raison de santé, Saddam Hussein regroupe entre ses mains tous les postes clefs du pouvoir en Irak. Il est élu président de la République, secrétaire général adjoint du commandement national du Baas, secrétaire général du commandement régional, et président du C.C.R. Cette prise en main du pays s'accompagne, le 28 juillet 1979, d'une purge sanglante de son entourage (21 exécutions) à la suite d'un « vil complot, fomenté par une bande de traîtres au parti Baas et à la révolution irakienne ». Au nombre des comploteurs figurent Adnan Hussein, devenu vice-Premier ministre et son chef de cabinet à la présidence, et Abdel Khalek Samarrai qui avait été l'un des dirigeants historiques du parti. Cette élimination d'une opposition potentielle provoque la rupture avec la Syrie, accusée d'être l'instigatrice du complot. Mais peut-être annonçait-elle déjà la guerre avec l'Iran, qui commencera quelques mois plus tard, en septembre 1980 ?

                  Saddam Hussein, 1990 - crédits : Thomas Hartwell/ The LIFE Images Collection/ Getty Images

                  Saddam Hussein, 1990

                  Sous la présidence de Saddam Hussein, l'Irak est toujours baassiste, mais le tempérament du nouveau président, volontariste et pragmatique, et son besoin d'affirmer sa puissance à l'intérieur et celle de son pays à l'extérieur donnent rapidement à son pouvoir une forme très personnalisée dont, d'ailleurs, s'accommode parfaitement la très grande majorité de son peuple. Âgé seulement de quarante-deux ans en 1979, l'« homme fort » de l'Irak depuis une décennie déjà, libéré désormais depuis juillet de la supériorité protocolaire d'Hassan al-Bakr (décédé en oct. 1982), et devenu « el-Raïs el-monadel » (le Président combattant), Saddam Hussein va s'employer à bien montrer à tous qu'il est le seul maître de l'ancienne Mésopotamie.

                  Les grandes ambitions

                  À la différence du Baas syrien, le Baas irakien n'a pas connu (ou n'a que peu connu) les âpres luttes intestines entre clans rivaux. C'est ainsi[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur en science politique, chercheur à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, consultante Irak
                  • : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                  • : docteur en sociologie politique des relations internationales
                  • : professeur de lettres
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Loulouwa AL RACHID, Brigitte DUMORTIER, Universalis, Philippe RONDOT et Pierre ROSSI. IRAK [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Irak : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : carte physique

                  Irak : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : drapeau

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate - crédits : N. Wheeler

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate

                  Autres références

                  • IRAK, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ‘ABBĀSIDES

                    • Écrit par Maxime RODINSON
                    • 2 088 mots
                    • 4 médias
                    Le pouvoir central ‘abbāside se déplaça de Syrie en Irak et y prit pour capitale Bagdad, ville neuve, fondée en 762.
                  • ABBASSIDES - (repères chronologiques)

                    • Écrit par Pascal BURESI
                    • 420 mots

                    750 Une révolution soutenue par les clients persans de l'empire et par les Alides renverse la dynastie omeyyade de Damas et donne le pouvoir à al-Saffāh, descendant d'al-‘Abbās, oncle de Mahomet : début de la dynastie abbasside.

                    762 Création d'une nouvelle capitale, la ville Ronde...

                  • ARABIE SAOUDITE

                    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
                    • 25 169 mots
                    • 10 médias
                    ...Gaza. Adopté par un sommet arabe réuni dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban en 1982, le plan sera gelé par le refus israélien et le manque d'enthousiasme américain. Cet échec relatif poussera le royaume à adopter une position de retrait, d'autant que la guerre irako-iranienne aura éclaté.
                  • AREF ABDEL RAHMAN (1916-2007)

                    • Écrit par Martine MEUSY
                    • 408 mots

                    Sorti de l'école militaire de Bagdad en 1937, Abdel Rahman Aref suit une carrière militaire normale, sans ambition politique. S'il se rallie au complot de 1958, qui instaure la république, c'est que son frère cadet, le colonel Abdel Salam Aref en est une des têtes. Il reste ensuite...

                  • Afficher les 74 références

                  Voir aussi