IRAK
- 1. Géographie
- 2. La monarchie soutenue par l'Europe
- 3. L'instauration de la République (1958-1968)
- 4. Le Baas au pouvoir (1968-1979)
- 5. Saddam Hussein s'impose (1979-1988)
- 6. Tempêtes sur l'Irak (1989-1993)
- 7. L'impasse des sanctions internationales : une décennie perdue ? (1993-2003)
- 8. La guerre et l'occupation américaine
- 9. La dégénérescence du communautarisme
- 10. Chronologie contemporaine
- 11. Bibliographie
Nom officiel | République d'Irak (IQ) |
Chef de l'État | Abdel Latif Rachid (depuis le 13 octobre 2022) |
Chef du gouvernement | Mohamed Chia al-Soudani (depuis le 27 octobre 2022) |
Capitale | Bagdad |
Langues officielles | Arabe, kurde |
Unité monétaire | Dinar irakien (IQD) |
Population (estim.) |
44 528 000 (2024) |
Superficie |
435 052 km²
|
L'instauration de la République (1958-1968)
La révolution du 14 juillet 1958
Sous la couronne hāchémite, la situation intérieure de l'Irak a considérablement évolué, entraînant une modification sensible du rapport des forces politiques : le pouvoir n'appartient pas au roi – Fayçal II a atteint sa majorité le 2 mai 1953 – mais toujours au régent Abdulillah et surtout à Nouri Pacha Saïd. Le Parlement, docile, est neutralisé, les gouvernements se succèdent les uns aux autres (58 cabinets entre le 23 août 1921 et le 14 juillet 1958 !) et une haute bourgeoisie sunnite domine les affaires. L'armée, qu'inspire un vif sentiment nationaliste, est mise à contribution, souvent contre son gré, pour maintenir l'ordre et se prépare lentement, dans l'ombre, à intervenir, comme elle l'a déjà fait. Enfin le peuple, qui suit avec beaucoup d'attention ce qui se passe dans les autres pays arabes, notamment en Égypte dont la révolution nassérienne de juillet 1952 sert de référence à de nombreux discours révolutionnaires, se reconnaît d'autant moins dans ses dirigeants que cette monarchie hāchémite lui semble doublement illégitime : elle est venue de l'extérieur et elle a été imposée par les Britanniques.
Depuis le début des années cinquante, une opposition s'est donc cristallisée autour de deux revendications : le refus des méthodes brutales de l'équipe Abdulillah-Nouri Saïd, et le rejet nationaliste de la collaboration de l'Irak avec les puissances occidentales. Ce dernier thème, alimenté par la défaite des armées arabes en Palestine en 1948-1949, est devenu plus important encore à la suite de la participation de Bagdad au pacte de 1955 qui porte son nom. On voit en effet dans cette construction une volonté américaine de contrecarrer l'influence croissante en Orient d'une Égypte nassérienne qui s'ouvre à l'Union soviétique, et donc de faire obstacle à l'expression de ce renouveau du nationalisme arabe incarné désormais par Gamal Abdel Nasser.
C'est naturellement au sein de l'armée que le mouvement est le plus actif, car celle-ci représente la seule force organisée du pays capable de recueillir l'approbation des masses populaires. Depuis 1952 déjà, quelques officiers songent au coup d'État (échec d'un complot en 1955). En janvier 1956, un groupe secret se forme et prend le nom d'« officiers libres », à l'instar des auteurs du coup d'État égyptien. Un comité supérieur d'une quinzaine d'officiers est constitué avec, à sa tête, le brigadier Abdel Karim Kassem. Entre 1956 et 1958, alors que les rangs de l'organisation clandestine se confortent, quatre tentatives de prise de pouvoir sont préparées. Des raisons d'ordre pratique et surtout des divergences d'ordre politique (l'Irak « nouveau » devra-t-il rejoindre la République arabe unie – R.A.U. – constituée le 1er février 1958 par l'Égypte et la Syrie ?) entraînent l'ajournement des projets. Mais la décision d'associer l'Irak et la Jordanie, le 14 février 1958, dans une même confédération – l'Union arabe – précipite les événements.
L'opportunité du déclenchement de la révolution se présente lorsque Nouri Saïd, suivant les accords fédératifs, ordonne l'envoi d'unités militaires au secours du trône menacé du roi Hussein de Jordanie. La 20e brigade, commandée par le brigadier Haqqi, secondé par le colonel Abdel Salam Aref, un « officier libre », fait mouvement et opère sa jonction, le 13 juillet dans la nuit, avec la 19e, commandée par le brigadier Kassem. Mais au lieu de prendre le chemin d'Amman, les troupes investissent Bagdad où la population, prévenue, se trouve dans la rue. Le roi Fayçal II et son oncle Abdulillah, surpris dans le palais Ribah, sont abattus.[...]
- 1. Géographie
- 2. La monarchie soutenue par l'Europe
- 3. L'instauration de la République (1958-1968)
- 4. Le Baas au pouvoir (1968-1979)
- 5. Saddam Hussein s'impose (1979-1988)
- 6. Tempêtes sur l'Irak (1989-1993)
- 7. L'impasse des sanctions internationales : une décennie perdue ? (1993-2003)
- 8. La guerre et l'occupation américaine
- 9. La dégénérescence du communautarisme
- 10. Chronologie contemporaine
- 11. Bibliographie
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Écrit par
- Loulouwa AL RACHID : docteur en science politique, chercheur à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, consultante Irak
- Brigitte DUMORTIER : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Pierre ROSSI : professeur de lettres
- Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Pour citer cet article
Loulouwa AL RACHID, Brigitte DUMORTIER, Universalis, Philippe RONDOT et Pierre ROSSI. IRAK [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )
Médias
Autres références
-
IRAK, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
‘ABBĀSIDES
- Écrit par Maxime RODINSON
- 2 088 mots
- 4 médias
-
ABBASSIDES - (repères chronologiques)
- Écrit par Pascal BURESI
- 420 mots
750 Une révolution soutenue par les clients persans de l'empire et par les Alides renverse la dynastie omeyyade de Damas et donne le pouvoir à al-Saffāh, descendant d'al-‘Abbās, oncle de Mahomet : début de la dynastie abbasside.
762 Création d'une nouvelle capitale, la ville Ronde...
-
ARABIE SAOUDITE
- Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
- 25 169 mots
- 10 médias
...Gaza. Adopté par un sommet arabe réuni dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban en 1982, le plan sera gelé par le refus israélien et le manque d'enthousiasme américain. Cet échec relatif poussera le royaume à adopter une position de retrait, d'autant que la guerre irako-iranienne aura éclaté. -
AREF ABDEL RAHMAN (1916-2007)
- Écrit par Martine MEUSY
- 408 mots
Sorti de l'école militaire de Bagdad en 1937, Abdel Rahman Aref suit une carrière militaire normale, sans ambition politique. S'il se rallie au complot de 1958, qui instaure la république, c'est que son frère cadet, le colonel Abdel Salam Aref en est une des têtes. Il reste ensuite...
- Afficher les 74 références
Voir aussi
- MALNUTRITION
- DENSITÉ DE POPULATION
- PARTIS COMMUNISTES
- BAGDAD PACTE DE (1955) ou CENTO (Central Treaty Organization) ou MEDO (Middle East Defence Organization)
- SOCIALISME ARABE
- SANCTIONS
- ISRAÉLO-ARABE CONFLIT
- ISLAMISME
- BAZZAZ ABDEL RAHMAN (1913-1973)
- MORTALITÉ INFANTILE
- UPK (Union patriotique du Kurdistan)
- ATTENTAT
- CONCESSIONS ÉTRANGÈRES
- ARMES CHIMIQUES & BIOLOGIQUES
- ARMEMENTS CONTRÔLE DES
- NON-ALIGNEMENT
- ALLIANCES MILITAIRES CONTEMPORAINES
- AMÉNAGEMENT FLUVIAL
- EMBARGO
- BARZANI MASSOUD (1946- )
- PALESTINIENS
- KASSEM ABDEL KARIM (1914-1963)
- NOURI SAÏD (1888-1958)
- HACHÉMITES ou HASHIMITES
- MOSSOUL
- ISTIQLĀL ou ISTIKLAL
- SÉDENTARISATION
- ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE (ADM)
- COMPAGNIES PÉTROLIÈRES
- AL-JAAFARI IBRAHIM (1947- )
- ROYAUME-UNI, histoire, de 1945 à nos jours
- AL-MALIKI NOURI (1950- )
- ÉGYPTE, histoire, de 1952 à nos jours
- AFLAK ou AFLAQ MICHEL (1910-1989)
- ÉMIGRATION
- OPPOSITION POLITIQUE
- IRAN RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D'
- SYRIE, histoire, de 1941 à nos jours
- BRITANNIQUE EMPIRE, Moyen-Orient
- KURDISTAN
- FRANCE, économie
- PAIX, maintien de la paix et règlement des différends
- PROCHE-ORIENT
- CONSEIL DE SÉCURITÉ DES NATIONS UNIES
- FRANCE, histoire, de 1974 à nos jours
- ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, histoire, de 1945 à nos jours
- KHĀRG ÎLE DE
- YÉZIDI
- URSS, vie politique et économique
- URSS, histoire
- CAMP DAVID ACCORDS DE (17 sept. 1978)
- IRAQ PETROLEUM COMPANY (IPC)
- ARABO-PERSIQUE GOLFE, géopolitique
- RELATIONS ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES
- CONFLIT ARMÉ
- SECTEUR INDUSTRIEL
- CCR (Conseil de Commandement de la Révolution), Irak
- ALGER ACCORD D' (1975)
- PDK (Parti démocratique du Kurdistan)
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- EXPLOITATION PÉTROLIÈRE
- PÉTROLIÈRE PRODUCTION
- PÉTROLIÈRE INDUSTRIE
- ALLAOUI IYAD (1945- )