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IRAK

Nom officiel

République d'Irak (IQ)

    Chef de l'État

    Abdel Latif Rachid (depuis le 13 octobre 2022)

      Chef du gouvernement

      Mohamed Chia al-Soudani (depuis le 27 octobre 2022)

        Capitale

        Bagdad

          Langues officielles

          Arabe, kurde

            Unité monétaire

            Dinar irakien (IQD)

              Population (estim.) 44 528 000 (2024)
                Superficie 435 052 km²

                  Le Baas au pouvoir (1968-1979)

                  La révolution des 17 et 30 juillet 1968

                  Depuis le 16 avril 1968, date à laquelle quelques officiers baassistes font circuler une pétition réclamant l'élection d'une Assemblée nationale, la conjuration s'étend. Cette fois, elle est d'inspiration uniquement baassiste, les alliés du Baas ayant fait défaut au dernier moment. Le 17 juillet, au petit matin, les troupes des commandants Abdel Razzak Nayef et Ibrahim Abdel Rahman Daoud se joignent à celles du brigadier Bakr pour encercler le palais présidentiel. Le général Aref se rend presque aussitôt : le sang n'a pas coulé. Un Conseil de commandement de la révolution ( C.C.R.) est formé, qui élit Hassan al-Bakr à la présidence de la République et donne le gouvernement au commandant Nayef, le commandant Daoud se voyant réserver le portefeuille de la Défense. Cependant, au bout de quelques jours un conflit oppose ces deux officiers à leurs compagnons. Le 30 juillet, pour prévenir toute tentative de leur part, la division du général Hamadi al-Takriti prend le contrôle de Bagdad, le gouvernement est dissous, Nayef et Daoud sont mis d'office à la retraite. Le 31, le général Bakr préside le nouveau cabinet, Hardan al-Takriti devenant vice-Premier ministre et ministre de la Défense, poste qu'il gardera jusqu'en avril 1970, avant d'être, à son tour, définitivement écarté (15 oct. 1970). Cette seconde révolution du 30 juillet 1968 consacre le succès du mouvement révolutionnaire engagé le 17 juillet et la prééminence du parti Baas : Saddam Hussein al-Takriti, qui s'est consacré dans le secret à la réussite du coup d'État, rejoint le président Bakr.

                  Le Baas a trouvé son origine en Syrie lorsque, en 1932, est fondée la Ligue d'action nationaliste par les représentants d'une petite bourgeoisie de commerçants, d'enseignants et de fonctionnaires marqués par l'action d'anciennes sociétés secrètes comme al-Fatat, al-Qahtaniya et al-Ahd. Certains, même, ont appartenu à l' Istiklal, parti nationaliste panarabe qui a fait son apparition en Syrie, en Jordanie et en Irak entre 1920 et 1932. La Ligue éclate en 1939 et Zaki al-Arsouzi, un Alaouite d'Alexandrette, crée un Parti nationaliste arabe qui devient, à l'initiative du Damascène Michel Aflak et de Salah Bitar, un autre Syrien, d'abord al-Ihya al-Arabi (la Réanimation arabe), avant de prendre le nom d’al-Baas al-Arabi (la Résurgence arabe). En avril 1947, lors de la réunion du premier congrès du parti, les statuts et le programme en sont définis. La doctrine du Baas est résumée dans sa devise : « Unité- Socialisme-Liberté » et sa profession de foi : « Une seule nation arabe à la mission éternelle. » Tous ses principes sont contenus dans une constitution, à laquelle il est fait constamment référence, dont l'une des idées fondamentales est celle-ci : « Les Arabes forment une seule nation ; la patrie forme une unité politique et économique indivisible ; la nation arabe forme une unité culturelle ; enfin la patrie arabe appartient aux Arabes. » Cette constitution ne fait pas référence directement à l'islam, considéré pourtant par le chrétien Michel Aflak comme la « religion nationale des Arabes », accentuant ainsi son caractère laïcisant et montrant son souci de créer un arabisme unitaire qui refuse aux diverses communautés un quelconque pouvoir politique ou administratif. Le Baas se présente davantage comme un parti d'encadrement des masses que comme un parti de masse. Il dispose d'une direction nationale, ou commandement national, élue par un congrès national interarabe et qui a vocation sur l'ensemble de la nation arabe. Mais chaque pays dans lequel le Baas est implanté possède une direction distincte, régionale, également élue, qui exerce un pouvoir collégial. Michel Aflak, revenu à Bagdad après l'élimination en Syrie du général Amine al-Hafez, est le secrétaire général du commandement national. À partir de[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur en science politique, chercheur à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, consultante Irak
                  • : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
                  • : docteur en sociologie politique des relations internationales
                  • : professeur de lettres
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Loulouwa AL RACHID, Brigitte DUMORTIER, Universalis, Philippe RONDOT et Pierre ROSSI. IRAK [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Irak : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : carte physique

                  Irak : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Irak : drapeau

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate - crédits : N. Wheeler

                  Palmeraie sur les bords de l'Euphrate

                  Autres références

                  • IRAK, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ‘ABBĀSIDES

                    • Écrit par Maxime RODINSON
                    • 2 088 mots
                    • 4 médias
                    Le pouvoir central ‘abbāside se déplaça de Syrie en Irak et y prit pour capitale Bagdad, ville neuve, fondée en 762.
                  • ABBASSIDES - (repères chronologiques)

                    • Écrit par Pascal BURESI
                    • 420 mots

                    750 Une révolution soutenue par les clients persans de l'empire et par les Alides renverse la dynastie omeyyade de Damas et donne le pouvoir à al-Saffāh, descendant d'al-‘Abbās, oncle de Mahomet : début de la dynastie abbasside.

                    762 Création d'une nouvelle capitale, la ville Ronde...

                  • ARABIE SAOUDITE

                    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
                    • 25 169 mots
                    • 10 médias
                    ...Gaza. Adopté par un sommet arabe réuni dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban en 1982, le plan sera gelé par le refus israélien et le manque d'enthousiasme américain. Cet échec relatif poussera le royaume à adopter une position de retrait, d'autant que la guerre irako-iranienne aura éclaté.
                  • AREF ABDEL RAHMAN (1916-2007)

                    • Écrit par Martine MEUSY
                    • 408 mots

                    Sorti de l'école militaire de Bagdad en 1937, Abdel Rahman Aref suit une carrière militaire normale, sans ambition politique. S'il se rallie au complot de 1958, qui instaure la république, c'est que son frère cadet, le colonel Abdel Salam Aref en est une des têtes. Il reste ensuite...

                  • Afficher les 74 références

                  Voir aussi