IRAK
- 1. Géographie
- 2. La monarchie soutenue par l'Europe
- 3. L'instauration de la République (1958-1968)
- 4. Le Baas au pouvoir (1968-1979)
- 5. Saddam Hussein s'impose (1979-1988)
- 6. Tempêtes sur l'Irak (1989-1993)
- 7. L'impasse des sanctions internationales : une décennie perdue ? (1993-2003)
- 8. La guerre et l'occupation américaine
- 9. La dégénérescence du communautarisme
- 10. Chronologie contemporaine
- 11. Bibliographie
Nom officiel | République d'Irak (IQ) |
Chef de l'État | Abdel Latif Rachid (depuis le 13 octobre 2022) |
Chef du gouvernement | Mohamed Chia al-Soudani (depuis le 27 octobre 2022) |
Capitale | Bagdad |
Langues officielles | Arabe, kurde |
Unité monétaire | Dinar irakien (IQD) |
Population (estim.) |
44 528 000 (2024) |
Superficie |
435 052 km²
|
Le Baas au pouvoir (1968-1979)
La révolution des 17 et 30 juillet 1968
Depuis le 16 avril 1968, date à laquelle quelques officiers baassistes font circuler une pétition réclamant l'élection d'une Assemblée nationale, la conjuration s'étend. Cette fois, elle est d'inspiration uniquement baassiste, les alliés du Baas ayant fait défaut au dernier moment. Le 17 juillet, au petit matin, les troupes des commandants Abdel Razzak Nayef et Ibrahim Abdel Rahman Daoud se joignent à celles du brigadier Bakr pour encercler le palais présidentiel. Le général Aref se rend presque aussitôt : le sang n'a pas coulé. Un Conseil de commandement de la révolution ( C.C.R.) est formé, qui élit Hassan al-Bakr à la présidence de la République et donne le gouvernement au commandant Nayef, le commandant Daoud se voyant réserver le portefeuille de la Défense. Cependant, au bout de quelques jours un conflit oppose ces deux officiers à leurs compagnons. Le 30 juillet, pour prévenir toute tentative de leur part, la division du général Hamadi al-Takriti prend le contrôle de Bagdad, le gouvernement est dissous, Nayef et Daoud sont mis d'office à la retraite. Le 31, le général Bakr préside le nouveau cabinet, Hardan al-Takriti devenant vice-Premier ministre et ministre de la Défense, poste qu'il gardera jusqu'en avril 1970, avant d'être, à son tour, définitivement écarté (15 oct. 1970). Cette seconde révolution du 30 juillet 1968 consacre le succès du mouvement révolutionnaire engagé le 17 juillet et la prééminence du parti Baas : Saddam Hussein al-Takriti, qui s'est consacré dans le secret à la réussite du coup d'État, rejoint le président Bakr.
Le Baas a trouvé son origine en Syrie lorsque, en 1932, est fondée la Ligue d'action nationaliste par les représentants d'une petite bourgeoisie de commerçants, d'enseignants et de fonctionnaires marqués par l'action d'anciennes sociétés secrètes comme al-Fatat, al-Qahtaniya et al-Ahd. Certains, même, ont appartenu à l' Istiklal, parti nationaliste panarabe qui a fait son apparition en Syrie, en Jordanie et en Irak entre 1920 et 1932. La Ligue éclate en 1939 et Zaki al-Arsouzi, un Alaouite d'Alexandrette, crée un Parti nationaliste arabe qui devient, à l'initiative du Damascène Michel Aflak et de Salah Bitar, un autre Syrien, d'abord al-Ihya al-Arabi (la Réanimation arabe), avant de prendre le nom d’al-Baas al-Arabi (la Résurgence arabe). En avril 1947, lors de la réunion du premier congrès du parti, les statuts et le programme en sont définis. La doctrine du Baas est résumée dans sa devise : « Unité- Socialisme-Liberté » et sa profession de foi : « Une seule nation arabe à la mission éternelle. » Tous ses principes sont contenus dans une constitution, à laquelle il est fait constamment référence, dont l'une des idées fondamentales est celle-ci : « Les Arabes forment une seule nation ; la patrie forme une unité politique et économique indivisible ; la nation arabe forme une unité culturelle ; enfin la patrie arabe appartient aux Arabes. » Cette constitution ne fait pas référence directement à l'islam, considéré pourtant par le chrétien Michel Aflak comme la « religion nationale des Arabes », accentuant ainsi son caractère laïcisant et montrant son souci de créer un arabisme unitaire qui refuse aux diverses communautés un quelconque pouvoir politique ou administratif. Le Baas se présente davantage comme un parti d'encadrement des masses que comme un parti de masse. Il dispose d'une direction nationale, ou commandement national, élue par un congrès national interarabe et qui a vocation sur l'ensemble de la nation arabe. Mais chaque pays dans lequel le Baas est implanté possède une direction distincte, régionale, également élue, qui exerce un pouvoir collégial. Michel Aflak, revenu à Bagdad après l'élimination en Syrie du général Amine al-Hafez, est le secrétaire général du commandement national. À partir de[...]
- 1. Géographie
- 2. La monarchie soutenue par l'Europe
- 3. L'instauration de la République (1958-1968)
- 4. Le Baas au pouvoir (1968-1979)
- 5. Saddam Hussein s'impose (1979-1988)
- 6. Tempêtes sur l'Irak (1989-1993)
- 7. L'impasse des sanctions internationales : une décennie perdue ? (1993-2003)
- 8. La guerre et l'occupation américaine
- 9. La dégénérescence du communautarisme
- 10. Chronologie contemporaine
- 11. Bibliographie
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Loulouwa AL RACHID : docteur en science politique, chercheur à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, consultante Irak
- Brigitte DUMORTIER : ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Philippe RONDOT : docteur en sociologie politique des relations internationales
- Pierre ROSSI : professeur de lettres
- Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Pour citer cet article
Loulouwa AL RACHID, Brigitte DUMORTIER, Universalis, Philippe RONDOT et Pierre ROSSI. IRAK [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )
Médias
Autres références
-
IRAK, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
‘ABBĀSIDES
- Écrit par Maxime RODINSON
- 2 088 mots
- 4 médias
-
ABBASSIDES - (repères chronologiques)
- Écrit par Pascal BURESI
- 420 mots
750 Une révolution soutenue par les clients persans de l'empire et par les Alides renverse la dynastie omeyyade de Damas et donne le pouvoir à al-Saffāh, descendant d'al-‘Abbās, oncle de Mahomet : début de la dynastie abbasside.
762 Création d'une nouvelle capitale, la ville Ronde...
-
ARABIE SAOUDITE
- Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
- 25 169 mots
- 10 médias
...Gaza. Adopté par un sommet arabe réuni dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban en 1982, le plan sera gelé par le refus israélien et le manque d'enthousiasme américain. Cet échec relatif poussera le royaume à adopter une position de retrait, d'autant que la guerre irako-iranienne aura éclaté. -
AREF ABDEL RAHMAN (1916-2007)
- Écrit par Martine MEUSY
- 408 mots
Sorti de l'école militaire de Bagdad en 1937, Abdel Rahman Aref suit une carrière militaire normale, sans ambition politique. S'il se rallie au complot de 1958, qui instaure la république, c'est que son frère cadet, le colonel Abdel Salam Aref en est une des têtes. Il reste ensuite...
- Afficher les 74 références
Voir aussi
- MALNUTRITION
- DENSITÉ DE POPULATION
- PARTIS COMMUNISTES
- BAGDAD PACTE DE (1955) ou CENTO (Central Treaty Organization) ou MEDO (Middle East Defence Organization)
- SOCIALISME ARABE
- SANCTIONS
- ISRAÉLO-ARABE CONFLIT
- ISLAMISME
- BAZZAZ ABDEL RAHMAN (1913-1973)
- MORTALITÉ INFANTILE
- UPK (Union patriotique du Kurdistan)
- ATTENTAT
- CONCESSIONS ÉTRANGÈRES
- ARMES CHIMIQUES & BIOLOGIQUES
- ARMEMENTS CONTRÔLE DES
- NON-ALIGNEMENT
- ALLIANCES MILITAIRES CONTEMPORAINES
- AMÉNAGEMENT FLUVIAL
- EMBARGO
- BARZANI MASSOUD (1946- )
- PALESTINIENS
- KASSEM ABDEL KARIM (1914-1963)
- NOURI SAÏD (1888-1958)
- HACHÉMITES ou HASHIMITES
- MOSSOUL
- ISTIQLĀL ou ISTIKLAL
- SÉDENTARISATION
- ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE (ADM)
- COMPAGNIES PÉTROLIÈRES
- AL-JAAFARI IBRAHIM (1947- )
- ROYAUME-UNI, histoire, de 1945 à nos jours
- AL-MALIKI NOURI (1950- )
- ÉGYPTE, histoire, de 1952 à nos jours
- AFLAK ou AFLAQ MICHEL (1910-1989)
- ÉMIGRATION
- OPPOSITION POLITIQUE
- IRAN RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D'
- SYRIE, histoire, de 1941 à nos jours
- BRITANNIQUE EMPIRE, Moyen-Orient
- KURDISTAN
- FRANCE, économie
- PAIX, maintien de la paix et règlement des différends
- PROCHE-ORIENT
- CONSEIL DE SÉCURITÉ DES NATIONS UNIES
- FRANCE, histoire, de 1974 à nos jours
- ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, histoire, de 1945 à nos jours
- KHĀRG ÎLE DE
- YÉZIDI
- URSS, vie politique et économique
- URSS, histoire
- CAMP DAVID ACCORDS DE (17 sept. 1978)
- IRAQ PETROLEUM COMPANY (IPC)
- ARABO-PERSIQUE GOLFE, géopolitique
- RELATIONS ÉCONOMIQUES INTERNATIONALES
- CONFLIT ARMÉ
- SECTEUR INDUSTRIEL
- CCR (Conseil de Commandement de la Révolution), Irak
- ALGER ACCORD D' (1975)
- PDK (Parti démocratique du Kurdistan)
- CORRUPTION
- EXPLOITATION PÉTROLIÈRE
- PÉTROLIÈRE PRODUCTION
- PÉTROLIÈRE INDUSTRIE
- ALLAOUI IYAD (1945- )