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IODE

Isotopes radioactifs et thyroïde

Ce même isotope 129I est une signature des déchets nucléaires. Les sources les mieux documentées sont les usines de retraitement de La Hague (Manche) et de Sellafield (nord-ouest de l'Angleterre). La forme moléculaire prépondérante dans les rejets de cet isotope est l'iodure de méthyle CH3I. Dans l'ancienne Union soviétique, les fleuves Ob et Ienisseï, qui drainent d'anciens sites d'essais nucléaires en Sibérie, charrient des flux de 129I, inférieurs certes à 300 grammes par an, mais supérieurs d'un ordre de grandeur aux quantités que l'on trouve ailleurs sur la planète (Rhin, Rhône ou Mississippi).

L' isotope 131I, un émetteur bêta de demi-vie 8,0207 jours, est utilisé en radiothérapie de tumeurs cancéreuses et autres affections de la glande thyroïde. 123I (demi-vie 13,22 heures) et 125I (demi-vie 59,40 jours) servent à l'imagerie nucléaire des reins et de la thyroïde, ainsi qu'à suivre l'assimilation d'iode par la thyroïde. Leur administration se fait sous la forme d'iodures de sodium (NaI) ou de potassium (KI), ou encore d'iodate de potassium (KIO3).

En effet, lorsque l'organisme est exposé à de l'iode radioactif, la glande thyroïde l'absorbe tout comme s'il s'agissait d'iode non radioactif. Cela augmente, bien entendu, la probabilité d'un cancer de la thyroïde. Cette éventualité est d'autant plus grande qu'il s'agit d'isotopes à courte durée de vie, tels que 131I, aux flux radioactifs plus intenses. On peut s'en prémunir, dans une certaine mesure, en absorbant de l'iode non radioactif, ce qui sature la glande thyroïde. C'est la raison pour laquelle les personnes exposées – personnels des usines nucléaires, populations victimes d'accidents nucléaires – se voient distribuer des pastilles d'iodure de potassium KI. Comme 131I est de courte durée de vie, il suffit de poursuivre ce traitement pendant une quinzaine de jours seulement.

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'École polytechnique et à l'université de Liège (Belgique)

Classification

Pour citer cet article

Pierre LASZLO. IODE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Iode : propriétés physiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Iode : propriétés physiques

Hormones thyroïdiennes : formules chimiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hormones thyroïdiennes : formules chimiques

Autres références

  • ALIMENTATION (Économie et politique alimentaires) - Malnutrition dans le monde

    • Écrit par Laurence ROUDART
    • 7 611 mots
    • 9 médias
    La carence en iode est également très répandue. À partir de certains seuils et selon les sujets, cette insuffisance cause la formation d'un goitre thyroïdien, une arriération mentale et des cas de surdité-mutité chez les nouveau-nés.
  • ANTISEPSIE ET ASEPSIE

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 587 mots
    • 1 média

    Classiquement, l’histoire de la chirurgie est scandée par deux dates : l’année 1846, au cours de laquelle l’anesthésie à l’éther est utilisée pour la première fois ; l’année 1867, au cours de laquelle le chirurgien britannique Joseph Lister (1827-1912) décrit le succès d’une...

  • CATALYSE

    • Écrit par Henri Jean-Marie DOU, Jean-Eugène GERMAIN
    • 8 394 mots
    • 7 médias
    Ainsi, vers 600 0C, la vapeur d'iode s'empare de l'hydrogène des alcanes pour former de l'acide iodhydrique et des alcènes ou des hydrocarbures dérivés du benzène, de rapport H/C plus faible. D'autre part, l'oxygène attaque l'acide iodhydrique en lui arrachant son hydrogène, pour...
  • HALOGÈNES

    • Écrit par Jacques METZGER, Robert de PAPE
    • 6 600 mots
    • 5 médias
    Les dérivés halogénés résultent du remplacement, par des halogènes F, Cl, Br, I, d'un ou de plusieurs atomes d'hydrogène des hydrocarbures. Ils se rencontrent rarement à l'état naturel : présence d'iode dans la tyroxine, présence de chlore dans l'antibiotique chloromycétine....
  • Afficher les 12 références

Voir aussi