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HYDROGÈNE (physique)

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Hydrogène et naissance de l’électrodynamique quantique

En 1947, Willis Lamb (1913-2008) réussit à mesurer très précisément une minuscule différence d'énergie entre deux états excités de l’atome d’hydrogène qui ne devait pas exister selon les théories existantes. Ce « décalage de Lamb » – comme on l'appelle depuis lors – montre des insuffisances dans la théorie quantique existante, malgré les progrès introduits en 1928 par Paul Dirac (1902-1984) pour décrire correctement l'électron en tenant compte de son spin. Pour expliquer ce décalage des niveaux d’énergie de l’hydrogène, il apparaît qu’en gardant le formalisme introduit par Dirac pour l’électron, il faut aussi « quantifier » le champ électromagnétique et considérer en même temps l’énergie de l’électron sur son orbite et l’état du champ magnétique présent autour du noyau. En d’autres termes, il faut incorporer l’électromagnétisme dans la mécanique quantique. Il faut en particulier prendre en compte le fait que l'électron est entouré de paires virtuelles évanescentes formées d’un électron (e) et d’un positron (e+), phénomène qu'on désigne comme la « structure complexe du vide quantique ». Cela signifie qu’on doit soigneusement distinguer le « néant » du « vide physique quantique », ce dernier étant défini comme l’état d’énergie minimale d’un système physique, par exemple l’entourage d’un électron. Les travaux théoriques, initiés par un premier calcul de Hans Bethe (1906-2005) en 1947 et parachevés quelques années plus tard par Richard Feynman (1918-1988), Julian Schwinger (1918-1994) et Sin-Itiro Tomonaga (1906-1979), et beaucoup d’autres théoriciens, ont permis la construction de ce que beaucoup considèrent comme un des plus grands succès de la physique moderne : l’électrodynamique quantique. Toutes les lois de l’électromagnétisme classique dérivent de l’électrodynamique quantique, ce qui permet de plus de comprendre des phénomènes optiques ou magnétiques nouveaux, des lasers aux semi-conducteurs.

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

Classification

Pour citer cet article

Bernard PIRE. HYDROGÈNE (physique) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 27/09/2022

Médias

Interprétation des raies du spectre de l’hydrogène - crédits : Encyclopædia Universalis France

Interprétation des raies du spectre de l’hydrogène

Les modèles successifs de l’atome - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les modèles successifs de l’atome

Expérience de Rutherford - crédits : Encyclopædia Universalis France

Expérience de Rutherford

Autres références

  • DÉCOUVERTE DE L'HYDROGÈNE PAR CAVENDISH

    • Écrit par
    • 728 mots

    L’article envoyé en mai 1766 par l’honorable Henry Cavendish (1731-1810) à la Royal Society, dont il est membre, décrit de façon magistrale la découverte d’un gaz léger s’échappant de certaines réactions chimiques : l’hydrogène. Ces travaux, publiés dans la livraison datée du 1...

  • ACIDO-BASIQUE ÉQUILIBRE

    • Écrit par
    • 2 955 mots
    • 1 média
    L'apport alimentaire en ions hydrogène H+ est essentiellement représenté par les amino-acides introduits par les protéines (10 g de protéines libèrent 6 à 7 milliéquivalents d'ions H+).
  • AMMONIAC

    • Écrit par
    • 5 033 mots
    • 5 médias
    L'action des sels d'ammonium sur les métaux dans l'ammoniac liquide est semblable à celle des acides en phase aqueuse : on obtient un sel du métal attaqué et un dégagement d'hydrogène :
  • ARCHÉES ASGARD

    • Écrit par
    • 3 785 mots
    • 3 médias
    ...avec une bactérie sulfato-réductrice du genre Desulfovibrio et une archée productrice du méthane du genre Methanogenium. L’archée Loki produit de l’hydrogène qui est utilisé par la bactérie pour produire du sulfure d’hydrogène et par Methanogenium pour produire du méthane. Hiroyuki Imachi...
  • ASTROCHIMIE

    • Écrit par et
    • 4 388 mots
    • 3 médias
    Avec ses 99,999 p. 100 d'hydrogène et d'hélium, le gaz interstellaire est une mixture fort homogène. L'essentiel des éléments chimiques, fabriqués par les étoiles – à commencer par le carbone, l'azote et l'oxygène –, n'y sont présents que dans un rapport d'au mieux 3 pour...
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