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HISTOLOGIE

Bien que le mot histologie (étymologiquement, science des tissus, du grec histos : « tissu », et logos : « science ») n'ait été créé qu'en 1821 (par Heusinger, en Allemagne), on considère habituellement – et à juste titre – que le concept morphologique, fonctionnel et pathologique de tissu a été fondé par Bichat (1771-1802), sans le recours au microscope, grâce à l'étude anatomique précise et minutieuse des organes des animaux, dont il avait identifié les constituants essentiels.

En deux siècles, de sa naissance à aujourd'hui, l'histologie a vécu trois révolutions : la révolution fondatrice issue de la microscopie optique et de la théorie cellulaire ; la révolution revivifiante engendrée par la microscopie électronique ; la révolution décisive de la biologie moléculaire. Ces trois périodes cruciales dans l'histoire de cette discipline correspondent à une plongée des investigations vers des échelles d'observation de plus en plus fines correspondant en fait à des niveaux d'organisation du vivant de plus en plus élémentaires.

Les trois révolutions de l'histologie

La première révolution, celle qui a véritablement été à l'origine de l'histologie est double : scientifique et technique. L'histologie, en tant que science, s'est en effet constituée, au milieu du xixe siècle, à partir de la conjonction de l'avènement d'une théorie scientifique qui révolutionnait la biologie, la théorie cellulaire (avec Schleiden et Schwann, 1837, 1838, puis Virchow, 1859) et du perfectionnement d'un instrument d'optique vieux d'environ deux siècles, le microscope optique achromatique. De ce fait, l'anatomie générale de Bichat devenait une anatomie microscopique tissulaire. Ainsi se développa, au cours du xixe siècle, une histologie animale dans laquelle la cytologie (étude des cellules) jouait un rôle essentiel (cf. tissus animaux). Après maintes péripéties, l'histologie végétale trouva, grâce aux travaux de l'Allemand Hugo von Mohl et du Suisse Karl Naegeli, son expression moderne. Progressivement, certains histologistes se mirent à privilégier la fonction plutôt que la forme et à développer une véritable physiologie microscopique ou histophysiologie expérimentale.

Au début des années 1960, l'introduction de la microscopie électronique en biologie et en médecine fut une deuxième révolution qui donna lieu, grâce à la description des ultrastructures, à une réécriture complète de l'histologie, en grande partie menée aux États-Unis. En même temps qu'elle marquait le retour du morphologique (mais plus fin, plus précis, à contours nets), elle permettait également une échappée vers la biologie cellulaire (cf. cytologie), qui caractérise l'histophysiologie.

La troisième révolution a été celle de la biologie moléculaire des dernières décennies du xxe siècle. L'utilisation conjointe des moyens actuels d'observation microscopique (tels que la microscopie confocale ou la microscopie de phase laser) et des techniques modernes de détection in situ des molécules permet désormais une véritable histologie moléculaire qui s'occupe d'identifier et de localiser, à leur place, à l'échelle moléculaire les constituants des tissus. Nous illustrerons ces étapes récentes d'abord par des exemples choisis dans les tissus humains puis par un exemple végétal.

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Écrit par

  • : doctorante
  • : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et Marie-Curie, docteur d'État en sciences naturelles, directeur du Laboratoire de cytologie et morphogenèse végétale
  • : docteur, maître de conférences
  • : professeur des Universités, praticien hospitalier

Classification

Pour citer cet article

Élodie BOUCHERON, Dominique CHRIQUI, Anne GUIVARC'H et Jacques POIRIER. HISTOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Barrière alvéolo-capillaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Barrière alvéolo-capillaire

Barrière sang-tissu cérébral - crédits : Encyclopædia Universalis France

Barrière sang-tissu cérébral

Cytosquelette sous-sarcolemmique de la cellule musculaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cytosquelette sous-sarcolemmique de la cellule musculaire

Autres références

  • CHYTRIDIOMYCOSE

    • Écrit par Claude MIAUD
    • 3 346 mots
    • 4 médias
    ...responsables de cette maladie. Les signes cliniques observés ne sont pas spécifiques de la chytridiomycose et ils permettent seulement de la suspecter. Le diagnostic doit être validé par l’analyse microscopique de la structure du tissu (analyse dite histologique) épidermique (afin d'y déceler la présence...
  • HENLE FRIEDRICH GUSTAV JACOB (1809-1885)

    • Écrit par Universalis
    • 339 mots

    Pathologiste allemand, né le 19 juillet 1809 à Fürth (Bavière), mort le 13 mai 1885 à Göttingen.

    Friedrich Gustav Jacob Henle obtient son diplôme de médecin à l'université de Bonn, où est l'élève du physiologiste allemand Johannes Müller. Il poursuit ses études à l'université...

  • LANGERHANS PAUL (1847-1888)

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 400 mots

    Paul Langerhans, médecin allemand, est né le 25 juillet 1847 à Berlin. Il fait des études de médecine à Iéna et les finit à Berlin, passant sa thèse de doctorat en 1869. À peine diplômé, il voyage au Proche-Orient, revient en Allemagne et est médecin dans une ambulance pendant la guerre franco-prussienne...

  • MALPIGHI MARCELLO (1628-1694)

    • Écrit par Alfredo RIVA, Ettore TOFFOLETTO
    • 926 mots
    • 1 média

    Médecin et biologiste italien né le 10 mars 1628 à Crevalcore, près de Bologne (États pontificaux), mort le 30 novembre 1694 à Rome.

    Marcello Malpighi entre en 1646 à l'université de Bologne dont il est docteur en médecine et en philosophie en 1653. Nommé enseignant dans son alma mater...

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Voir aussi