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HISTOLOGIE

Histologie moléculaire

Les outils de base de l'histologie moléculaire sont les mêmes que ceux de l'histologie traditionnelle. Le dénominateur commun à toute activité histologique réside dans l'action de voir (observer) et d'interpréter ce qui est vu.

L'innovation méthodologique

Mais des outils supplémentaires actuellement utilisés en histologie moléculaire permettent d'observer les molécules in situ.

– L'histochimie et l'histoenzymologie regroupent de nombreuses techniques permettant de mettre en évidence différents constituants chimiques des tissus (lipides, glucides, protéines, acides nucléiques, métaux, enzymes, etc.). Depuis les années 1970, l'histochimie a également pu devenir quantitative grâce à la microspectrophotométrie puis à l'analyse d'images.– La lectinocytochimie utilise des lectines, protéines d'origine animale, végétale ou bactérienne, caractérisées par leur capacité de reconnaître des copules hydro-carbonées et de s'y lier. Comme les lectines sont spécifiques d'un sucre particulier, la lectinocytochimie est un bon outil pour étudier la composition chimique des membranes. Les lectines peuvent être détectées en microscopie optique ou électronique grâce à leur marquage (fluorochrome, enzymes, biotine, or colloïdal, etc.).

– Les techniques immunohistochimiques permettent la détection et la localisation précise des molécules protéiques. Elles ont pour but commun la visualisation sur coupes histologiques de sites antigéniques ayant réagi avec des anticorps mis au contact de la coupe. Les techniques d'immunofluorescence consistent à coupler à l'anticorps choisi un produit fluorescent qui permettra de localiser le site de la réaction antigène-anticorps en observant ces coupes en microscopie optique à rayons ultraviolets. Dans les techniques immuno-enzymatiques, les anticorps sont conjugués à une enzyme (peroxydase du raifort ou phosphatase alcaline, le plus souvent) qui peut être visualisée dans les tissus par l'utilisation d'un chromogène comme la diaminobenzidine, qui donne lieu à un produit de réaction brun directement observable en microscopie optique, ou comme le BCIP (bromo-chloro-indolyl-phosphate) qui génère du formazan de couleur pourpre en présence de nitrobleu de tétrazolium (NBT). Les méthodes immuno-enzymatiques présentent le grand avantage, par rapport à celles d'immuno-fluorescence, de pouvoir être utilisées sur du matériel fixé dans le formol et inclus en paraffine et aussi de pouvoir être adaptées à l'observation en microscopie électronique, en utilisant par exemple un marquage des anticorps par des particules d'or colloïdal de différents diamètres. L'utilisation en immunohistochimie du système biotine-avidine est applicable à beaucoup de problèmes. La biotine (petite vitamine hydrosoluble) peut être attachée à de nombreuses substances et ensuite détectée par sa liaison de haute affinité et de grande spécificité à l'avidine, elle-même couplée à un fluorochrome, à une enzyme ou à de l'or colloïdal. On peut également localiser la biotine ou la digoxigénine en utilisant des anticorps antibiotine ou antidigoxigénine marqués.

– L'hybridation in situ permet la détection et la localisation précise de séquences d'ADN ou d'ARN. Elle repose sur l'hybridation d'une sonde d'acide nucléique (ADN ou ARN-messager ou oligonucléotide) avec une séquence complémentaire d'acides nucléiques que l'on cherche à identifier et à localiser sur une coupe histologique de tissu. Le marquage des sondes peut être réalisé par des isotopes radioactifs ou par des produits non radioactifs, soit fluorescents soit non fluorescents comme la biotine, la digoxigénine ou des enzymes. Le mode de révélation varie en fonction de la nature du marquage, autoradiographies, microscopie[...]

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Écrit par

  • : doctorante
  • : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et Marie-Curie, docteur d'État en sciences naturelles, directeur du Laboratoire de cytologie et morphogenèse végétale
  • : docteur, maître de conférences
  • : professeur des Universités, praticien hospitalier

Classification

Pour citer cet article

Élodie BOUCHERON, Dominique CHRIQUI, Anne GUIVARC'H et Jacques POIRIER. HISTOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Barrière alvéolo-capillaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Barrière alvéolo-capillaire

Barrière sang-tissu cérébral - crédits : Encyclopædia Universalis France

Barrière sang-tissu cérébral

Cytosquelette sous-sarcolemmique de la cellule musculaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cytosquelette sous-sarcolemmique de la cellule musculaire

Autres références

  • CHYTRIDIOMYCOSE

    • Écrit par Claude MIAUD
    • 3 346 mots
    • 4 médias
    ...responsables de cette maladie. Les signes cliniques observés ne sont pas spécifiques de la chytridiomycose et ils permettent seulement de la suspecter. Le diagnostic doit être validé par l’analyse microscopique de la structure du tissu (analyse dite histologique) épidermique (afin d'y déceler la présence...
  • HENLE FRIEDRICH GUSTAV JACOB (1809-1885)

    • Écrit par Universalis
    • 339 mots

    Pathologiste allemand, né le 19 juillet 1809 à Fürth (Bavière), mort le 13 mai 1885 à Göttingen.

    Friedrich Gustav Jacob Henle obtient son diplôme de médecin à l'université de Bonn, où est l'élève du physiologiste allemand Johannes Müller. Il poursuit ses études à l'université...

  • LANGERHANS PAUL (1847-1888)

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 400 mots

    Paul Langerhans, médecin allemand, est né le 25 juillet 1847 à Berlin. Il fait des études de médecine à Iéna et les finit à Berlin, passant sa thèse de doctorat en 1869. À peine diplômé, il voyage au Proche-Orient, revient en Allemagne et est médecin dans une ambulance pendant la guerre franco-prussienne...

  • MALPIGHI MARCELLO (1628-1694)

    • Écrit par Alfredo RIVA, Ettore TOFFOLETTO
    • 926 mots
    • 1 média

    Médecin et biologiste italien né le 10 mars 1628 à Crevalcore, près de Bologne (États pontificaux), mort le 30 novembre 1694 à Rome.

    Marcello Malpighi entre en 1646 à l'université de Bologne dont il est docteur en médecine et en philosophie en 1653. Nommé enseignant dans son alma mater...

  • Afficher les 11 références

Voir aussi