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GAZ NATUREL

Le gaz naturel liquéfié (G.N.L.)

Gaz naturel liquéfié, ou G.N.L., est le terme consacré pour désigner du gaz naturel qui a subi un traitement par refroidissement à très basse température lui permettant de passer de l'état gazeux à l'état liquide, ce qui autorise son transport par bateaux. Les techniques de liquéfaction, de stockage et de transport du gaz naturel à l'état liquide, considérées jusqu'aux années 1960 comme expérimentales, ont pris une place de plus en plus grande dans le développement de l'industrie du gaz naturel.

Depuis les années 1970, le marché du G.N.L. progresse de façon spectaculaire et régulière : ainsi, partant de 3 milliards de mètres cubes en 1970, les volumes annuels échangés entre 1980 et 2000 sont passés de 31 à 137 milliards de mètres cubes (en équivalent gazeux, soit de 23 à 101,5 millions de tonnes de G.N.L.), finissant par représenter près de 27 p. 100 des échanges internationaux de gaz naturel. Pour 2005, le chiffre de 189 milliards de mètres cubes (140 millions de tonnes) a été atteint.

Gaz naturel : coûts du transport - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gaz naturel : coûts du transport

La croissance des consommations dans les pays fortement industrialisés nécessite, en effet, le recours à des sources d'énergie de plus en plus éloignées des centres de consommation, les ressources locales étant naturellement limitées. Les mers et les océans constituèrent, pendant de nombreuses années, un obstacle quasi infranchissable pour les transports intercontinentaux de gaz naturel, la pose d'une conduite sous-marine étant d'un coût élevé, voire impossible à réaliser économiquement au-delà d'une certaine distance, ou techniquement au-delà d'une certaine profondeur (fig. 9).

La transformation momentanée du gaz naturel en liquide en diminue le volume (1 mètre cube de G.N.L., à — 162 0C, sous la pression atmosphérique, équivaut à 600 mètres cubes de gaz dans les conditions normales) et, dans certains cas, rend économiques les opérations de transport maritime et de stockage. Si, dans son principe, cette méthode est simple, elle pose des problèmes technologiques difficiles, dus, notamment, à la température très basse, dite cryogénique, du gaz naturel à l'état liquide. Ce sont ces difficultés qui ont freiné le développement des projets jusqu'en 1964, date du démarrage de cette activité.

Gaz naturel : usine de liquéfaction de Bontang (Indonésie) - crédits : Laurent Zylberman/ Avec l'aimable autorisation de TOTAL

Gaz naturel : usine de liquéfaction de Bontang (Indonésie)

Une chaîne complète de transport de G.N.L. comporte, en général : les installations de production d'un (ou parfois plusieurs) gisement de gaz (terrestre ou marin), reliées par un gazoduc à l'usine de liquéfaction, des bacs de stockage de G.N.L., et un port de chargement (photo 3) ; des navires méthaniers ; un ou plusieurs terminaux de réception où le G.N.L. est déchargé, stocké et regazéifié pour livraison par gazoduc aux industries consommatrices, par exemple les centrales de production d'électricité, ou aux réseaux existants de transport et de distribution de gaz naturel.

De ces éléments, ce sont la liquéfaction, le transport maritime et le stockage en phase liquide qui posent le plus de difficultés techniques (en raison, on l'a vu, des très basses températures requises), et qui représentent les investissements les plus importants. La mise en œuvre d'un projet de G.N.L. est communément d'une dizaine d'années. En raison de l'intensité capitalistique de la filière G.N.L. (de l'ordre de 4 milliards de dollars pour une chaînes de 6 millions de tonnes par an entre le Moyen-Orient et l'Asie, par exemple) et des risques encourus, des contrats à très long terme (20 ou 25 ans), contraignants pour les deux parties, sont conclus entre les producteurs et les acheteurs.

Il est à noter que depuis les débuts de l'industrie du G.N.L., la capacité des unités de liquéfaction (encore appelées « trains ») a augmenté constamment afin de bénéficier d'économies d'échelle. Sur les trente dernières années, cette capacité[...]

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Écrit par

  • : chef du département synthèses-opérations nouvelles-gestion, direction du gaz naturel, Société nationale Elf Aquitaine
  • : chargée d'affaires
  • : adjoint au chef du département France, direction du gaz naturel, Société nationale Elf Aquitaine
  • : stratège à la direction générale gaz-électricité du groupe Total
  • : chargée de mission, direction du gaz naturel, Société nationale Elf Aquitaine
  • : département gaz naturel liquéfié, Société nationale Elf Aquitaine
  • : chef de département à la direction du raffinage et de la distribution, Société nationale Elf Aquitaine

Classification

Pour citer cet article

Bernard CLÉMENT, Évrard DE FOSSEUX, François DEBIEN, Jean-Pierre PERRET, Odile PUYRAIMOND, Patrick de RENÉVILLE et Michel RICHARD. GAZ NATUREL [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Gaz naturel : composition chimique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gaz naturel : composition chimique

Gaz naturel : consommation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gaz naturel : consommation

Gaz naturel : principaux producteurs - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gaz naturel : principaux producteurs

Autres références

  • AFFAISSEMENTS DU SOL

    • Écrit par Pierre DUFFAUT
    • 2 171 mots
    • 1 média
    Les compactions dues aux exploitations de pétrole et de gaz affectent la plupart des grands gisements situés dans des sédiments récents épais : pétrole dans le bassin de Maracaibo (Venezuela) ou dans la région de Los Angeles (États-Unis), méthane dans celles de Niigata (Japon) ou de Groningue...
  • AFRIQUE AUSTRALE

    • Écrit par Jeanne VIVET
    • 6 100 mots
    • 5 médias
    ...d’immenses réserves de charbon, cuivre, nickel, platine ou encore graphite. L’Angola et le Mozambique disposent de gigantesques champs de pétrole et de gaz offshore. L’Angola est le deuxième producteur et exportateur africain de pétrole (après le Nigeria) et les gisements de gaz mozambicains dans le nord...
  • ALASKA

    • Écrit par Claire ALIX, Yvon CSONKA
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    L'extraction à grande échelle de pétrole et de gaz naturel a commencé en 1961 dans la péninsule Kenai. Elle se poursuit dans cette région, ainsi qu'au large des côtes, dans le golfe de Cook. La découverte la plus importante est celle, en 1968, du gisement de Prudhoe Bay sur le littoral de la mer de...
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    • Écrit par Randy WIDDIS
    • 1 819 mots
    • 2 médias
    La découverte d’importantes réserves de pétrole et de gaz, qui a commencé avec la grève de Leduc en 1947, a amorcé la transformation de l’économie albertaine, fondée jusqu’ici sur l’agriculture, et a entraîné une très forte croissance économique, à la fin du xxe et au début du ...
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Voir aussi